Les propos du pape sont le "dernier maillon" d’une croisade américano-sioniste contre l’islam, a affirmé le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei. Ils font partie, selon lui, "d’une conspiration" ayant commencé avec l’invasion de l’Irak par les Etats-Unis, qui cherchent à créer des crises entre les religions pour "atteindre leurs objectifs sataniques".
Pour le journal saoudien Al-Youm, ces propos "ne sont pas une bévue ordinaire" et sont "en accord total avec les idées de l’extrême droite aux Etats-Unis sur le conflit des civilisations".
A Pékin, le responsable officiel des 18 millions de musulmans chinois, Chen Guangyuan, a estimé que Benoît XVI avait insulté "à la fois l’islam et le prophète Mahomet" et réclamé qu’il retire ses propos.
La Malaisie, pays à majorité musulmane, a jugé insuffisants les regrets du pape, estimant qu’ils n’étaient "pas de nature à calmer la colère".
Au Cachemire indien, des militants islamistes ont appelé à une journée de grève.
Le roi Mohammed VI du Maroc, qui a rappelé en consultation son ambassadeur au Vatican, a exhorté le pape Benoît XVI à respecter l’islam au même titre que les autres cultes.
Des députés égyptiens ont demandé le gel des relations diplomatiques avec le Vatican. "Le pape doit présenter des excuses directes et claires", indique le texte publié à l’issue d’une réunion de la commission religieuse et de celle des Affaires étrangères. Les députés ont appelé le Premier ministre Ahmed Nazif "à retirer l’ambassadeur d’Egypte du Vatican et à chasser le nonce apostolique du Caire", si le pape ne présentait pas les excuses demandées.
Le Pakistan a demandé au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, au nom de l’Organisation de la conférence islamique (OCI), de débattre de la tolérance religieuse après les déclarations du pape. On ne sait ce qu’en pense l’Arabie Saoudite qui ne tolère aucune autre religion que l’islam sur son sol…
Le représentant du Vatican au Conseil, Mgr Silvano Tomasi, a estimé que le pape avait été mal interprété par les médias :
"Il est étonnant que les manifestations aient commencé avant même que le discours ait été traduit dans une langue accessible aux manifestants, seulement sur la base de titres l’interprétant faussement dans les médias, qui doivent assumer leurs responsabilités".