Après le succès de “Coming-out“, nommé aux Molières du meilleur seul en scène, dans lequel Mehdi Djaadi évoquait avec humour sa conversion de l’islam au catholicisme, l’auteur revient avec Couleur framboise, spectacle dans lequel il raconte l’histoire d’un croyant, tiraillé entre ses origines musulmanes, sa conversion au catholicisme et une part d’athéisme, confronté à l’impossibilité de concevoir un enfant avec sa femme. Son infertilité va le faire douter de sa foi et de sa masculinité.
Avec humour, mais parfois de façon assez cash, qui fait que ce spectacle n’est pas tout public, Mehdi Djaadi aborde les sujets douloureux des couples en espérance d’enfant et des grossesses interrompues (fausses-couches, le titre du spectacle y fait référence…). Derrière cet hymne à la vie, alors que l’avortement n’a jamais été aussi pratiqué dans notre pays, qui souhaite en plus légaliser la mise à mort des personnes souffrantes, Mehdi Djaadi met en scène son intimité, ponctué de nombreuses imitations (mention spéciale pour celle de la marmotte) pour aborder ce tabou en profondeur. Séance de déconstruction de la masculinité, infertilité croissante dans notre société et ses effets pervers liés à la volonté d’avoir un enfant “à tout prix” (spermogramme, fécondation in vitro…), sujet technique de la NaproTechnologie (respectueuse du couple), Mehdi Djaadi fait vivre au public l’épreuve ressentie par un couple sans enfant, public qui réagira à ce spectacle de façon certainement divergente, en fonction de sa propre histoire.