Jean-Pierre Maugendre, président de Renaissance catholique, est interrogé par Paix Liturgique à propose la 41ème Université d’été :
Le thème de cette année sera « Crises et renouveaux dans l’Eglise ». Personne ne conteste le fait que l’Eglise vive, en particulier en Occident, une crise particulièrement grave qui se manifeste dans la diminution de la pratique religieuse, la baisse des vocations sacerdotales et religieuses, un relativisme doctrinal et moral généralisé, un éloignement sans cesse croissant des législations civiles d’avec la loi naturelle, etc. Comme vient de l’écrire Guillaume Cuchet l’auteur de Comment notre monde a cessé d’être chrétien dans une tribune libre de La Croix le 22 mai :
« Au début des années 1960, 90% des Français se considéraient encore comme catholiques romains. En 2023, ils ne sont plus que 25 % à le dire, et la réduction n’est pas terminée. Dans ces conditions, il n’est pas sûr que le catholicisme reste encore longtemps la première religion du pays. À terme, il pourrait passer au deuxième, voire au troisième rang des religions en France. Un déclassement annoncé qui, étrangement, suscite peu de commentaires dans l’Église, comme si les évêques, sonnés par la crise des abus sexuels, ne savaient plus qu’assister, muets et impuissants, à l’effondrement. »
Le risque est alors grand soit de se rallier aux valeurs dominantes du monde et, pratiquement, d’apostasier soit de désespérer et de s’enfermer dans une attitude sectaire, au détriment du sens de l’Eglise et de la charité. En 2000 ans ce n’est pas la première crise de grande ampleur que vit l’Eglise. St Jérôme pouvait ainsi s’exclamer au IVème siècle : « L’univers gémissant fut étonné de se réveiller arien ». Pour le lecteur moins averti cela signifie concrètement qu’il ne restait plus comme évêques, pleinement et intégralement, catholiques que Saint Athanase en Orient et saint Hilaire en Occident. Voilà qui doit nous rassurer… L’Eglise a surmonté cette crise comme elle en a surmonté d’autres : le schisme d’Orient au XIème siècle, le Grand schisme d’Occident, au XIVème siècle, la réforme protestante au XVIème siècle, le modernisme au début du XXème siècle, etc. Notre propos est donc de repositionner la crise actuelle de l’Eglise dans la perspective des crises qui l’ont déjà déchirée. Il s’agit également de tirer les enseignements de la manière dont ces crises ont été surmontées. Enfin sans doute n’est-il pas inutile de s’attarder sur quelques éléments de réflexion à propos de la nature même de l’Eglise ainsi que sur les caractéristiques propres de la crise actuelle.
Concrètement ?
Nos travaux s’orienteront autour de trois axes.
Une première partie sera historique traitant de la crise arienne (Côme de Prévigny), de la mise en œuvre du Concile de Trente (Guillaume Bergerot), du redressement de l’Eglise de France au XIXème siècle (Luc Perrin), et enfin du Concile Vatican II (Roberto de Mattei).
Une seconde partie sera plus doctrinale et théologique traitant de la nature et de la constitution de l’Eglise : « L’Eglise catholique : du mystère au miracle » (père Danziec), « De l’Eglise et du pape » (Philippe Maxence), « L’obéissance dans l’Eglise : aveugle ou clairvoyante » (Jean-Pierre Maugendre). Dans ce cadre nous traiterons, avec Stéphane Blanchonnet, de la situation bien particulière faite aux catholiques d’Action Française entre 1926 et 1939. Où quand le temporel et le spirituel s’entremêlent, sans doute pas pour le meilleur.
Enfin nous livrerons des réflexions sur la situation actuelle grâce aux collaborations de l’abbé Barthe : « Où en est l’herméneutique de réforme dans la continuité ? » et de l’abbé de Tanouärn « Le magistère selon le pape François. Le magistère du pape François ».
Notre ami Patrick Buisson interviendra quant à lui, dans le prolongement de son ouvrage Décadanse sur « L’Eglise conciliaire et la révolution sexuelle ».
Tout cela nous semble constituer un ensemble complet et cohérent, néanmoins à la portée de toutes les personnes de bonne volonté intéressées par le sujet.
Et au-delà des conférences ?
Cette Université d’été est, bien sûr, un temps de réflexion mais aussi un temps fort d’amitié chrétienne et de ressourcement spirituel. Plusieurs prêtres seront présents. Une après-midi est prévue à l’abbaye Notre-Dame de Fontgombault. La messe est célébrée chaque jour. Les repas ont lieu dans le splendide parc du château des Termelles. Une garderie et un tarif particulièrement avantageux permettent aux familles ayant des enfants à charge de participer à cet événement. L’expérience nous a montré que le public des ces Universités est, en réalité, très hétérogène. C’est, ainsi, aussi l’occasion de rencontrer et de découvrir des personnes que beaucoup n’auraient jamais l’occasion de voir, d’échanger librement avec les conférenciers dont certains passeront plusieurs journées avec nous. Une grande librairie permet d’acquérir les ouvrages des auteurs présents et d’approfondir les sujets traités.
Comment s’inscrire ?
L’université d’été aura lieu du jeudi 13 au dimanche 16 juillet au château des Termelles à Abilly (37). Vous retrouverez toutes les informations et le formulaire d’inscription sur le site https://renaissancecatholique.fr
Il y a le choix entre des formules avec logement (à proximité d’Abilly) ou sans logement. Une garderie est prévue pour les enfants de 1 à 12 ans. Des tarifs à la journée sont également proposés.