De Rémi Fontaine dans Présent :
"Un enfant sur dix (11 %, soit 1 million et demi) vivait dans une
famille recomposée en France métropolitaine en 2011, selon une étude de
l’Insee diffusée la semaine dernière. […] Ainsi, 1,5 million de jeunes de moins de 18 ans vivaient en famille
recomposée en 2011 sur les 13,7 millions de Français de moins de 18 ans
vivant alors en famille en France métropolitaine, écrit l’institut. […]C’est sur ces chiffres encore minoritaires mais en lente et tragique
progression que se fonde le projet de loi famille concoctée par
Dominique Bertinotti pour proposer un statut de beau-parent, afin de
« reconnaître des droits et des devoirs aux adultes qui élèvent des enfants qui ne sont pas les leurs ».
Lorsque Nicolas Sarkozy y avait déjà songé en 2009, le Conseil
permanent de la Conférence des évêques de France avait alors justement
dénoncé cette bonne intention dont l’enfer est pavé. En effet : « Si
trois personnes ont une véritable autorité à l’égard de l’enfant,
pourquoi pas quatre et plus, car il n’est pas garanti que la deuxième
union des parents soit stable ? » On ne peut ainsi légiférer sur « toutes les situations qui découlent de l’instabilité de la cellule familiale » sans provoquer des « situations invivables ». Les évêques dénonçaient ainsi la finalité de ce projet de loi qui n’est « pas vraiment au bénéfice des enfants » malheureusement pris comme « otages
dans les conflits conjugaux et les hostilités entre leurs parents
eux-mêmes, ou entre leurs parents et leurs nouveaux ou leurs anciens
conjoints »…Sous cette ingérence apparemment aimable mais indue dans l’exercice
déjà délicat du partage de l’autorité parentale entre les parents
séparés, ils désignaient également le cheval de Troie de cette mesure
indigne de la politique : « Remplacer dans un texte de loi “père et
mère” par “parents” est loin d’être anodin ! Il est particulièrement
malvenu d’utiliser le détour de ce projet de loi, en brandissant
l’argument du bien de l’enfant, pour introduire la possibilité d’étendre
la responsabilité parentale au partenaire du même sexe que l’un des
parents. L’étape suivante ne sera-t-elle pas d’autoriser l’adoption pour
les personnes qui sont dans ces situations ? »
Dans la dénaturation concertée du mariage et de la famille, tout se tient. En renfort du « pacs » et du « mariage » gay, ce statut apparemment généreux de beau-parent dissimule idéologiquement un statut de faux-parent, une arme par destination contre le mariage indissoluble et la vraie famille."