Devant la place Saint-Pierre enneigée, Benoît XVI a déclaré, avant l'angélus :
"L'Evangile de ce dimanche nous présente Jésus guérissant les malades: d'abord, la belle-mère de Simon Pierre, qui était au lit avec une fièvre et Lui, lui prenant la main, la guérit et la fait lever; et puis tous les malades à Capharnaüm, éprouvés dans leur corps, leur âme et leur esprit, et Lui «guérit beaucoup de gens … et chassa beaucoup de démons» (Mc 1,34). Les quatre évangélistes s'accordent à attester que le libération de maladies et d'infirmités de toutes sortes, constitua, avec la prédication, la principale activité de Jésus durant sa vie publique. En fait, les maladies sont un signe du Mal dans le monde et dans l'homme, tandis que les guérisons démontrent que le Royaume de Dieu, Dieu lui-même, est proche. Jésus Christ est venu pour vaincre le mal à sa racine, et les guérisons sont une anticipation de sa victoire, obtenue par sa mort et sa Résurrection.
Un jour, Jésus dit: «Ce ne sont pas ceux qui sont en bonne santé qui ont besoin du médecin mais les malades» (Marc 2,17). En cette circonstance, il faisait allusion aux pécheurs, qu'Il est venu appeler et sauver. Il reste vrai, pourtant, que la maladie est une condition typiquement humaine, dans laquelle nous expérimentons fortement que nous ne sommes pas auto-suffisants, mais que nous avons besoin des autres. En ce sens nous pourrions dire, en un paradoxe, que la maladie peut être un temps salutaire où l'on peut expérimenter l'attention des autres et accorder de l'attention aux autres! Cependant, elle est toujours une épreuve, qui peut devenir longue et difficile. Lorsque la guérison ne vient pas et que la souffrance se prolonge, nous pouvons rester comme écrasés, isolés, et alors notre existence se déprime et se déshumanise.
Comment devons-nous réagir à cette attaque du Mal ? Bien sûr, avec des soins appropriés – la médecine dans les dernières décennies a fait des pas de géants, et nous en sommes reconnaissants – mais la Parole de Dieu nous enseigne qu'il y a une attitude décisive et de fond pour lutter contre la maladie, qui est la foi en Dieu, en sa bonté. Jésus le répète toujours aux gens qu'il guérit: Ta foi t'a sauvé (cf. Mc 5,34.36). Jusque devant la mort, la foi peut rendre possible ce qui est humainement impossible. Mais la foi en quoi ? En l'amour de Dieu. Là est la vraie réponse, qui vainc radicalement le mal. Comme Jésus a affronté le Malin avec la puissance de l'amour qui lui venait du Père, de même, nous pouvons affronter et vaincre l'épreuve de la maladie en gardant nos cœurs immergés dans l'amour de Dieu.
Nous connaissons tous des personnes qui ont enduré de terribles souffrances, parce que Dieu leur a donné une profonde sérénité. Je pense à l'exemple récent de la bienheureuse Chiara Badano, fauchée dans la fleur de la jeunesse par un mal sans échappatoire: ceux qui venaient lui rendre visite, recevaient d'elle lumière et confiance! Toutefois, dans la maladie, nous avons tous besoin de chaleur humaine: pour réconforter une personne malade, plus que des mots, ce qui compte, c'est la proximité sereine et sincère.
Chers amis, samedi prochain 11 février, fête de Notre-Dame de Lourdes, c'est la Journée mondiale du Malade. Faisons nous aussi, comme les gens de l'époque de Jésus: présentons Lui spirituellement tous les malades, confiants qu'Il veut et peut les guérir. Et invoquons l'intercession de la Sainte-Vierge, en particulier pour les situations de grande souffrance et d'abandon. Marie, Salut des malades, prie pour nous!"