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Le Saint-Siège veut reprendre sa liberté

Dans Le Figaro (version papier) d’hier, on apprenait que le Saint-Siège souhaite revenir sur une disposition des accords de 1924 avec la République française, toujours en vigueur: celle qui donne à l’éxécutif français un droit de regard sur les nominations d’évêques.

(…) (L)a France est désormais le seul Etat européen à conserver ce droit de regard. Pour se garantir une totale indépendance, le Saint-Siège souhaite que la France envisage de renoncer à ce privilège.

Le gouvernement ne semble pas très motivé pour entreprendre une réforme de ce "pilier de l’histoire" dont il ne perçoit pas les avantages dont pourrait bénéficier le Saint-Siège.

Et le discours de l’éxécutif semble être de minimiser la portée de cette disposition : pour Nicolas Sarkozy (dans son livre d’entretiens, commentaire),

(…) les seuls "éléments à charge susceptibles d’être retenus" contre une nomination "sont d’éventuelles prises de position publiques contraires à l’ordre public, au sens où l’entend la loi de 1905."

Pour Sarkozy, il n’y a eu depuis 1950 "que deux refus" : le cas d’un prêtre guadeloupéen indépendantiste de 1952 et celui, en 1968, d’un prêtre qui avait appelé à la grève des impôts.

Sarkozy oublie un autre cas, bien plus significatif : celui en 2000 de Mgr Patrick Le Gal, dont la nomination au diocèse aux Armées avait été retardée par le ministre de la Défense. Le tort du prélat ? Avoir critiqué l’hebdomadaire La Vie dans son journal diocésain en 1998, se méritant l’étiquette de conservateur.

Certes, l’éxécutif n’avait pas maintenu son refus, et la fonction d’évêque aux Armées est particulière. Mais combien de noms n’ont jamais été proposés par Rome, de peur d’une confrontation avec Paris ? Et combien de prêtres proposés pourraient être, demain, considérés comme ayant des "prises de position contraires à l’ordre public", au rythme où progressent les lois d’exception visant l’opposition à l’avortement et à l’homosexualité ?

Non, le droit de regard n’est pas qu’une simple formalité , un "gage de bonnes relations." Et la volonté du Saint-Siège de le réformer est lourde de sens.

Henri Védas

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