Renaissance catholique a publié les Actes de la XXIe Université d’été de Renaissance Catholique sur le thème À quoi sert l’Histoire ? Hérodote (484-420 av. J.C.), le premier, conçoit l’Histoire comme une enquête. Rendant compte des guerres médiques, il est allé sur le terrain, a entendu des témoins, a consulté des documents et recoupé leurs versions, pointé les invraisemblances, relevé les contradictions. Il a, enfin, ouvert la voie de la recension et de l’analyse des faits contre la propagande des puissants du jour et la dictature de l’Historiquement correct. Alors que de nouveaux assauts sont menés contre ce qui reste, dans notre enseignement scolaire, d’Histoire chronologique et enracinée, il était important de réfléchir sur la véritable raison d’être de l’Histoire mais aussi sur les procédés de la manipulation historique, les nouveaux manuels et programmes d’Histoire ou l’origine de notre « roman national ».
Jean-Marie Keroas dénonce ainsi la confiscation de l'exégèse :
"L'exégèse est l'étude approfondie et critique d'un texte. L'exégèse biblique est l'étude du texte biblique. La méthode historico-critique est la méthode d'exégèse qui a maintenant un quasi-monopole dans les séminaires diocésains au détriment de la lecture traditionnelle (sous l'éclairage principal des grands Pères ou docteurs de l'Eglise) et de la lectio divina, ce qui ne veut pas dire pour autant que sa réception s'opère sans résistances. Cette méthode est unanimement jugée indispensable par les autorités car elle serait l'unique rempart face à la lecture fondamentaliste des textes et aux enfantillages liés à une foi bien naïve. […]"
Le conférencier rappelle ensuite les multiples déclarations du cardinal Ratzinger et pape Benoît XVI sur cette méthode. Parmi lesquelles :
""Il en ressort parfois une forme de perplexité également dans les préparations des homélies". Si l'homélie, en effet, est à l'origine le lieu de commentaires et d'explicitation de l'Evangile du jour, on comprend qu'elle se réduise finalement à un bavardage émotionnel ou à un bref commentaire humaniste du journal télévisé si les faits qu'elle est censée commenter ne se révèlent pas certains. […] Le Pape continue dans l'évocation des fruits de la méthode historico-critique : "Incertitude et manque de solidité dans le chemin de formation intellectuelle de certains candidats aux ministères ordonnés." Si, en amont, la formation philosophique est déjà déficiente, on voit mal comment, au regard de cette initiation exégétique positiviste, l'Eglise pourrait encore proposer des lumières à mettre sur le lampadaire. En effet, à partir du moment où l'Ecriture est discréditée au sens propre comme au sens figuré, c'est la théologie elle-même qui perd son fondement."