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Histoire du christianisme

Le long processus de béatification des martyrs de la Commune

Le long processus de béatification des martyrs de la Commune

L’Homme Nouveau consacre un dossier sur la béatification des martyrs de la Commune. Le 22 avril, cinq prêtres reconnus martyrs de la Commune ont été proclamés bienheureux à l’église Saint-Sulpice, à Paris. Ils ont été les victimes d’une volonté politique d’éradiquer le catholicisme. Le 26 mai 1871, lors de la « semaine sanglante », cinquante otages sont fusillés, rue Haxo. Parmi eux, dix ecclésiastiques dont finalement cinq ont vu aboutir leur procès en béatification. Cette lente reconnaissance a sans cesse été différée tout au long du
siècle dernier, embarrassant le Vatican dans sa propre politique. Anne Bernet retrace l’histoire de cette béatification. Extrait :

 Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, une autre difficulté surgit : l’Église de France ne veut en aucun cas se mettre à dos le parti communiste qui se pose en héritier et continuateur de la Commune. C’est l’époque de « la main tendue », des « routes de la paix » et de l’Ostpolitik vaticane. Dans ce contexte, à l’approche du centenaire des événements, les martyrs deviennent un obstacle à la réconciliation du clergé et du prolétariat. En 1968, l’archevêché de Paris met en sommeil le dossier Darboy, et empêche du même coup toutes les autres causes d’aboutir. L’on supprime également toutes les commémorations prévues en 1971 pour marquer le centenaire des événements ;
quelques paroisses qui envisageaient de passer outre sont sévèrement priées de s’abstenir. Dans ce contexte, tombes et reliques des martyrs deviennent dérangeantes ; on les cache, on s’en débarrasse, ce qui explique comment atterrissent en salle des ventes des objets personnels leur ayant appartenu, et même des linges tachés de leur sang. Les vestiges de la Roquette, portes des cellules des martyrs ou pan du mur contre lequel ils furent fusillés, pieusement récupérés dans les années trente, lors de la démolition de la prison, sont soustraits à la vue des dévots. La page semble tournée. Pourtant, en 1988, sous le pontificat de Jean-Paul II, le communisme passant de mode, les religieux de Saint-Vincent-de-Paul, qui n’ont jamais renoncé, parviennent à faire rouvrir le dossier Henri Planchat ; les picpuciens les imitent en 2012 et dissocient les dossiers des pères Tuffier, Radigue, Rouchouze, Tardieu de ceux de leurs compagnons. Obstination payante puisque Rome a finalement béatifié ces cinq prêtres martyrs.

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