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Tribune libre

De l’importance de l’autorité du Pape, protecteur de la doctrine, face aux attaques du Malin

De l’importance de l’autorité du Pape, protecteur de la doctrine, face aux attaques du Malin

A l’heure où le nouveau Pape Léon XIV a été élu, il faut rappeler pourquoi il est important d’avoir une personne à la tête de l’Église qui soit «le principe perpétuel et visible et le fondement de l’unité qui lie entre eux soit les évêques, soit la multitude des fidèles» («Lumen Gentium», §23). En effet, depuis quelques décennies, beaucoup souhaitent voir ce rôle affaibli pour diverses raisons, notamment afin de faciliter l’adoption de certaines réformes.

Et justement, le 4 mai dernier le journal «Le Monde» publiait une interview intitulée «Robert Ageneau, théologien : « Il est urgent de réformer, voire d’abolir, la papauté »» (https://www.lemonde.fr/le-monde-des-religions/article/2025/05/04/robert-ageneau-theologien-il-est-urgent-de-reformer-voire-d-abolir-la-papaute_6602793_6038514.html). Dans cette interview, ce théologien affirme, entre autres, que le rôle du Pape, même avec le Pape François, bloque des initiatives telles que l’ordination des hommes mariés, ou des initiatives concernant le contrôle des naissances, etc.

Or, déjà en 1975, suite à la publication du livre «Un nouvel âge de la mission» dont le théologien mentionné plus haut était l’un des auteurs, il y avait des critiques face à ses propositions concernant la structure de l’Église. Dans un compte rendu de Maurice Cheza publié par la «Revue Théologique de Louvain» (https://www.persee.fr/doc/thlou_0080-2654_1975_num_6_2_1397_t1_0231_0000_4), on pouvait lire des critiques du P. Henry :

«Tout d’abord, concernant «l’Église et la théologie populaire», Henry note que les auteurs ont raison d’insister sur l’Église comme peuple de Dieu, mais il se demande s’ils respectent suffisamment la structure apostolique de l’Église. « Combien d’affluents de l’Esprit, au cours des siècles … se sont coupés du fleuve de Vie parce qu’ils ont rompu le lien avec le corps apostolique (= épiscopal) et se sont perdus dans les sables?» En unilatéralisant le vécu de l’Église comme « lieu théologique » au détriment de la structure apostolique, quel critère garde-t-on pour discerner la communauté qui demeure chrétienne et celle qui ne l’est plus? «

Voilà la question : «quel critère garde-t-on pour discerner la communauté qui demeure chrétienne et celle qui ne l’est plus?».

Il est donc important d’avoir un critère pour discerner la communauté qui demeure chrétienne et celle qui ne l’est plus. Et ce critère existe, il est basé sur la Bible, sur l’enseignement du Magistère, sur la Tradition, etc. Et tout cela doit être, bien sûr, protégé par le Pape et les évêques.

Et le Pape lui-même, comme l’explique le Catéchisme de l’Église Catholique au §880, est le successeur de Saint Pierre qui a été mis à la tête des Douze par le Christ lui-même :

«880 Le Christ, en instituant les Douze, ” leur donna la forme d’un collège, c’est-à-dire d’un groupe stable, et mit à leur tête Pierre, choisi parmi eux ” (LG 19). ” De même que S. Pierre et les autres apôtres constituent, de par l’institution du Seigneur, un seul collège apostolique, semblablement le Pontife romain, successeur de Pierre et les évêques, successeurs des apôtres, forment entre eux un tout ” (LG 22 ; cf. ⇒ CIC, can. 330).»

Et il est important ce citer aussi le §881, car contrairement à ce qu’affirme le théologien interviewé par «Le Monde», le rôle de Pierre est fixé non seulement dans l’évangile de Saint Mathieu mais aussi dans celui de Saint Jean :

«881 Le Seigneur a fait du seul Simon, auquel Il donna le nom de Pierre, la pierre de son Église. Il lui en a remis les clefs (cf. Mt 16, 18-19) ; Il l’a institué pasteur de tout le troupeau (cf. Jn 21, 15-17). ” Mais cette charge de lier et de délier qui a été donnée à Pierre a été aussi donnée, sans aucun doute, au collège des apôtres unis à leur chef ” (LG 22). Cette charge pastorale de Pierre et des autres apôtres appartient aux fondements de l’Église. Elle est continuée par les évêques sous la primauté du Pape.»

Le Christ lui-même a rappelé aussi l’importance de loi et de son enseignement (Mt 5, 19) :

«Celui donc qui violera l’un de ces moindres préceptes, et enseignera aux autres à faire de même, sera tenu pour le moindre dans le Royaume des Cieux ; au contraire, celui qui les exécutera et les enseignera, celui-là sera tenu pour grand dans le Royaume des Cieux.»

L’ensemble des évêques avec le Pape joue donc un rôle important pour garder le dépôt de la foi et l’unité. Sans leur assistance, l’Église se diviserait en une multitude de groupes aux normes distinctes. Et le Christ n’a pas voulu cela.

Mais que (ou qui) se cache derrière ces revendications pour affaiblir le rôle du Pape ? Ces dernières décennies on a vu beaucoup de catholiques réclamer des changements au niveau de l’enseignement sur les relations homosexuelles, sur la contraception, sur le mariage. Certains exigent même la reconnaissance du «mariage homosexuel». D’autres catholiques exigent même une reconnaissance du «droit à l’avortement» (!). Ils disent que la société a «évolué», que nous vivons des temps «nouveaux» et que l’Église doit s’y adapter, sous peine de disparaître…

En réalité ces revendications pour plus de «libertés» n’ont rien de nouveau et sont même très anciennes ! Certains soutenaient les relations homosexuelles dans l’Antiquité, l’avortement se pratiquait aussi (et d’ailleurs le serment d’Hippocrate l’interdisait aux médecins), etc. Le christianisme avait justement beaucoup fait pour conduire les gens à une vie selon les desseins de Dieu. Et en suivant la loi morale, les gens sont conduits vers la béatitude promise, comme l’enseigne le Catéchisme de l’Église Catholique.

Donc derrière ces revendications il y a quelque chose qui s’oppose au christianisme. Et le Pape Benoît XVI l’a dit clairement, comme on le voit dans un article de «Valeurs Actuelles» (https://www.valeursactuelles.com/societe/pour-benoit-xvi-le-mariage-gay-est-loeuvre-de-lantechrist):

«Réputé (et souvent critiqué) pour son traditionalisme, Benoît XVI renforce ses positions en réitérant notamment son opposition au mariage gay, qu’il estime être l’œuvre de « l’antéchrist », cette force maléfique cherchant à se substituer à Jésus-Christ. « Il y a cent ans, on aurait jugé encore absurde de parler de mariage homosexuel, aujourd’hui, on est excommunié quand on s’y oppose », déplore-t-il dans l’ouvrage. « C’est la même chose pour l’avortement ou la création des humains en laboratoire », ajoute-t-il, avant de poursuivre : « La société moderne est en train de formuler un credo antéchristique qui vaut d’être excommunié de la société lorsqu’on s’y oppose ». À ses yeux, «la vraie menace pour l’Église » c’est d’ailleurs « la dictature mondiale d’idéologies prétendument humanistes ». «

Il faut déplorer que des catholiques demandent de telles «libertés». Et justement, Saint Pierre parlait déjà d’eux il y a 2000 ans (2P 2, 19-22, Bible de Jérusalem) :

«Ils leur promettent la liberté, mais ils sont eux-mêmes esclaves de la corruption, car on est esclave de ce qui vous domine. En effet, si, après avoir fui les souillures du monde par la connaissance du Seigneur et Sauveur Jésus Christ, ils s’y engagent de nouveau et sont dominés, leur dernière condition est devenue pire que la première. Car mieux valait pour eux n’avoir pas connu la voie de la justice, que de l’avoir connue pour se détourner du saint commandement qui leur avait été transmis. Il leur est arrivé ce que dit le véridique proverbe : Le chien est retourné à son propre vomissement, et : ” La truie à peine lavée se roule dans le bourbier. “»

Et qui dit antéchrist dit Malin. Il n’y a rien de nouveau dans ces «libertés» demandées, c’est en réalité l’œuvre du vieux serpent… Il faut l’affirmer avec courage aujourd’hui.

Le Pape Léon XIII avait eu vision le 13 octobre 1884 où Satan affirmait qu’il pouvait détruire l’Église (https://infocatho.fr/la-vision-du-pape-leon-xiii-a-lorigine-de-la-priere-a-saint-michel/). Il disait qu’il lui fallait de 75 à 100 ans. Et c’est suite à cela que Léon XIII composa la “Prière à saint Michel Archange”. Certains ont remarqué ce qui s’est passé 75 et 100 ans plus tard. 75 ans plus tard c’était l’année 1959. Et en 1972 le Pape Paul VI affirmait: « Les fumées de Satan sont entrées dans le peuple de Dieu » (https://www.france-catholique.fr/les-fumees-de-satan.html). Et 100 ans après 1884, c’était 1984. L’année suivante, en 1985, le projet de rédaction du Catéchisme de l’Église Catholique naît ( Cf. Constitution Apostolique Fidei Depositum, introduction, https://www.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/apost_constitutions/documents/hf_jp-ii_apc_19921011_fidei-depositum.html). Certains y ont vu la fin de l’action destructrice du démon et un retour d’une plus grande protection de la doctrine. Bien sûr, si le démon avait beaucoup détruit, il allait rester des traces pendant des années. Durant les 40 années qui ont suivi, les Papes Saint Jean-Paul II et Benoît XVI ont lutté contre les déviations doctrinales. L’encyclique «Fides et Ratio» fut publiée en 1998 et rappelait l’importance du thomisme, ce qu’avait fait aussi Léon XIII. On a vu aussi éclater les scandales des abus sexuels. Benoît XVI expliquait que c’était dû aux oppositions à l’enseignement de l’Église en matière de morale sexuelle après 1960 (https://terredecompassion.com/2019/04/18/texte-du-pape-emerite-benoit-xvi-sur-la-crise-des-abus-dans-leglise/). En 2019 le Pape François dénonçait aussi la main de Satan derrière la crise des abus sexuels (https://www.lepoint.fr/societe/pedophilie-dans-l-eglise-le-pape-denonce-la-main-de-satan-24-02-2019-2295896_23.php). Et 40 ans après 1985, le Pape Léon XIV est élu. Et l’on sait que le nombre 40 est hautement symbolique. Peut-être que nous arrivons à une nouvelle période de reconstruction.

Bref, il est important de démasquer le Malin derrière ces revendications pour plus de «libertés». Cela a été clairement vu par des Papes. Et il faut réaffirmer l’autorité du Pape et des évêques. Il s’agit d’une autorité liée, bien sûr, au dépôt de la foi. Le Pape et les évêques doivent continuer à protéger la foi transmise par les Apôtres.

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