D'Olivier Bault dans Présent :
"« Va te faire foutre, infidèle ! », a lancé sur Twitter Burhan Kuzu, un des principaux conseillers du président turc Recep Tayyip Erdogan, à l’intention du chancelier autrichien Christian Kern. Pourquoi cette vindicte ? Parce que le chancelier social-démocrate (SPÖ) s’est opposé fermement la semaine dernière à toute adhésion de la Turquie à l’Union européenne. « Vienne s’opposera à l’ouverture de nouveaux chapitres de négociations pour l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne, en raison notamment de l’ampleur de la répression depuis le coup d’Etat manqué du 15 juillet », a réitéré son ministre des Affaires étrangères Sebastian Kurz, du parti de centre-droit ÖVP. Le social-démocrate Hans Peter Doskozil, ministre de la Défense, a même comparé la Turquie à une dictature pour affirmer qu’un tel Etat n’avait pas sa place dans l’UE.
L’Autriche promet donc de demander l’arrêt des négociations d’adhésion lors du sommet du Conseil européen du 16 septembre prochain. Le parti conservateur anti-immigration FPÖ applaudit cette décision qu’il appelait de ses vœux. Son leader, Hans Christian Strache, a fait remarquer lors d’une conférence de presse tenue vendredi dernier qu’il valait mieux tard que jamais.
Vendredi, le ministre turc des Affaires étrangères fustigeait dans une interview à la télévision une Autriche qualifiée de « centre du racisme radical », et Ömer Celik, le ministre aux Affaires européennes, affectait de s’inquiéter de la rhétorique « d’extrême droite » à Vienne, tandis que la capitale autrichienne appelait Ankara à modérer ses propos. […]"