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Marche pour la Vie

De même que la Russie soviétique avait été le premier pays au monde à légaliser l’avortement en 1920, la France a le triste privilège d’être le seul pays au monde à graver dans sa loi suprême l’avortement

De même que la Russie soviétique avait été le premier pays au monde à légaliser l’avortement en 1920, la France a le triste privilège d’être le seul pays au monde à graver dans sa loi suprême l’avortement

Discours de Jean-Pierre Maugendre à la manifestation organisée par la Marche pour la Vie à Versailles :

Bien chers amis,

Merci d’être présents en ce jour de deuil afin de rappeler le caractère sacré de la vie humaine innocente.

L’histoire est parfois bien cruelle ! Hier le château de Versailles était le symbole universellement reconnu et envié de la grandeur et du rayonnement intellectuel, artistique, spirituel, de la France. Aujourd’hui le même lieu est le théâtre d’un événement que ni Louis XIV ni aucun de ses contemporains n’auraient imaginé : graver de manière solennelle, dans la forme juridique la plus élevée, le droit illimité à l’avortement.

Demain, nos descendants porteront sur cette réalité le même regard incrédule que celui que nous portons sur la banalisation de l’esclavage dans nos pays du XVIe au XIXe siècle. Hier des êtres unanimement considérés comme humains, puisqu’ils pouvaient être baptisés, étaient réduits en esclavage. Aujourd’hui un embryon de 14 semaines dont personne ne conteste qu’il soit un bébé – ce que confirme toute la génétique moderne – peut être supprimé par sa mère sans même que le père n’ait voix au chapitre.

Cet effroyable engourdissement général des consciences est un fait. Ce n’est pas la première fois dans l’histoire de l’humanité et cela ne doit donc en aucune façon nous étonner ou nous décourager. De même que la Russie soviétique avait été le premier pays au monde à légaliser l’avortement en 1920, la France aura le triste privilège d’être, à ce jour, le seul pays au monde à graver dans sa loi suprême le droit à l’avortement. Triste titre de gloire pour un pays ravagé par une crise sociale, économique, démographique, civilisationnelle, d’une rare gravité. Malheur à la ville dont le Prince est un enfant, nous dit l’Écriture, et cela d’autant plus s’il est capricieux et narcissique…

Contre les puissants du jour nous ne défendons pas une idéologie mais la réalité qui est l’existence, dans le ventre de sa mère, d’un être humain depuis sa conception. Nous sommes les indignes, mais tenaces, héritiers d’Antigone rappelant à Créon l’existence des « lois éternelles et immuables voulues par les dieux » mais aussi de Cassandre annonçant les malheurs à venir de Troie. Nous savons à l’écoute de la parabole de l’enfant prodigue que dans l’économie divine ce n’est pas dans les plaisirs et la facilité que s’opèrent les nécessaires conversions mais dans les douleurs et les épreuves.

Frappés, mais non surpris, par le climat de peur et de terreur que fait régner, sur notre pays et nos élus, le lobby de la culture de mort et ses relais médiatiques, nous refusons de désespérer et de nous décourager. Nous conservons une foi intacte dans le destin de la France, animés par la certitude qu’avec l’aide de Dieu, David finit toujours par l’emporter sur Goliath.

Face à une nouvelle barbarie parée des oripeaux de la liberté des femmes et qui n’est en fait, selon l’expression de Bernanos, que la « libération de la braguette », nous défendons les plus faibles : l’enfant, déjà conçu, à naître, et les femmes trop souvent trompées sur les réelles conséquences de l’avortement et parfois considérées comme de simples objets de plaisir par des mâles irresponsables.

Engagés à bâtir un avenir moins cruel que le présent et le passé nous acceptons, dès maintenant, de voir nos paroles travesties par des idéologues pervers pour séduire des foules crédules. Comme l’annonçait Louis Veuillot en son temps, si les années qui viennent semblent nous promettre une longue période de médiocres combats sans victoire apparente, des abaissements de toutes sortes ; si nous devons être raillés, bafoués, expulsés de la vie publique ; s’il nous faut dans ce martyre du mépris subir le triomphe des sots et la gloire des faquins, Dieu de son côté, nous réserve un rôle dont nous ne refuserons pas et ne méconnaîtrons pas la féconde et durable grandeur. Il nous donne à porter sa vérité diminuée et réduite comme un flambeau d’autel qu’on peut mettre aux mains d’un enfant, et il nous commande de braver cet orage car, pourvu que notre foi ne faiblisse pas, la flamme vivante non seulement ne sera pas éteinte mais ne vacillera même pas ! La terre nous couvrira de ses poussières, l’Océan nous crachera ses écumes, nous serons foulés aux pieds des bêtes lâchées sur nous, et nous franchirons ce mauvais passage de l’histoire humaine. La petite lueur placée dans nos mains déchirées n’aura pas péri. Elle rallumera le feu divin, allumé par celui qui est la Voie, la Vérité et la Vie, éclairant de sa splendeur le destin des enfants sacrifiés, des femmes blessées et des hommes trompés.

Je vous remercie.

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11 commentaires

  1. Merci Monsieur Maugendre pour ce texte. Je retiens en particulier ce passage :
    “Demain, nos descendants porteront sur cette réalité le même regard incrédule que celui que nous portons sur la banalisation de l’esclavage dans nos pays du XVIe au XIXe siècle. Hier des êtres unanimement considérés comme humains, puisqu’ils pouvaient être baptisés, étaient réduits en esclavage. Aujourd’hui un embryon de 14 semaines dont personne ne conteste qu’il soit un bébé … peut être supprimé par sa mère sans même que le père n’ait voix au chapitre.”

  2. Très beau texte.
    Je présage des jours très sombres pour la France et plus particulièrement pour la République qui vient là de signer son arrêt de mort.
    Dieu, viens à notre secours.

  3. Merci à Monsieur Maugendre ! ça me redonne du courage, malgré la grande tristesse qui nous étreint …

  4. Si nos évêques étaient à la hauteur de leur mission, ils feraient sonner le glas dans toutes les églises de France tous les midis d’ici le congrès.

  5. La France n’est pas le premier pays à graver l’avortement dans sa constitution. La Yougoslavie de Tito l’avait déjà fait en 1974. Joli modèle socialiste. Nous pouvons être fiers.

  6. Depuis quelque temps, je lis Salon Beige mais j’ai renoncé à écrire des commentaires, mon état de santé me laissant peu d’énergie. Mais cette monstruosité, gravée dans le marbre de la Constitution, qui fait de la France une deuxième Sodome, ne passe pas. Et la prédiction de l’abbé Souffrant me revient en mémoire : “L’année des deux printemps, la République mourra dans l’opprobre général…”
    Ne désepérons pas, amis du Salon Beige, frères en Christ, ce temps n’est peut-être plus très lointain et la France renaitra de ses cendres, encore plus belle, encore plus vaillante et elle reviendra à ses anciennes valeurs. Et nous sabrerons le champagne .

    • J’en ai la conviction. Par cette monstruosité, la 5e république a posé un acte qui crie vengeance vers le Ciel. Ca ne restera pas impuni très longtemps. Comme annoncé par différentes prophéties, la France souffrira pour expier ses fautes mais se relèvera.

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