Au Canada, lors d’une audition de la commission parlementaire des finances, Krista Carr, PDG d’Inclusion Canada (organisation d’aide aux personnes mentalement déficientes), a déclaré que depuis l’extension de la loi sur l’euthanasie aux personnes qui ne sont pas en « phase terminale », de nombreux Canadiens handicapés subissent des pressions de leur médecin pour se faire euthanasier :
« Les personnes handicapées ont désormais très peur, dans de nombreuses circonstances, de se présenter au système de santé pour des problèmes de santé courants, car l’aide médicale à mourir est souvent suggérée comme solution à ce qui est considéré comme une souffrance intolérable. »
Elle a précisé que l’état de santé de ces personnes les rend vulnérables à la « mentalité euthanasique » qui règne dans les hôpitaux. De plus, la pauvreté est également considérée comme une « souffrance intolérable », ce qui rend éligible à « l’aide médicale à mourir ».
Des documents de médecins de l’Ontario, de l’an dernier, confirment que des Canadiens sont conduits à choisir l’euthanasie à cause de la pauvreté et de la solitude.
Dans un cas, un médecin a révélé qu’un travailleur d’âge moyen, dont les blessures à la cheville et au dos l’avaient rendu incapable de travailler, estimait que le soutien insuffisant du gouvernement « ne lui laissait d’autre choix que de recourir à l’aide médicale à mourir ».
Parmi les autres cas, on peut citer celui d’une femme obèse qui se décrivait comme un « corps inutile qui prend de la place », ce qui, selon un médecin, répondait aux critères de l’aide médicale à mourir, car l’obésité est « une condition médicale qui est en effet grave et irrémédiable ».