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Liberté d'expression

De nombreux pharmaciens français licenciés par fidélité à leurs convictions

Grégor Puppinck, docteur en droit et directeur du European Centre for Law and Justice (ECLJ), est interrogé dans Le Figarovox sur les conséquences de la décision rendue lundi par la Cour suprême des États-Unis, concernant ce pâtissier qui avait refusé de faire un gâteau spécifique à 2 personnes du lobby LGBT :

Unknown-6"[…] Le couple d'hommes l'a traîné pendant six années devant les tribunaux pour cette raison. En réalité, ce combat juridique est révélateur des difficultés causées par le pluralisme croissant des sociétés occidentales où les «nouveaux droits» se heurtent aux anciens. Il est difficile de faire coexister les militants LGBT et les personnes qui estiment que l'homosexualité est peccamineuse. La Cour suprême a donné raison au pâtissier, en affirmant la protection des «objections religieuses et philosophiques au mariage gay». C'est donc une victoire pour la liberté de conscience. Cependant, cette décision a une portée limitée, car les juges américains ont tranché sur un aspect secondaire de l'affaire, estimant que les autorités du Colorado avaient fait preuve d'une «animosité évidente et inadmissible» à l'encontre de la foi chrétienne du pâtissier, dont les convictions ont été traitées de «rhétorique méprisable». […]

Vous défendez aussi la liberté de conscience des pharmaciens…

Un pharmacien français a récemment été condamné pour avoir refusé de délivrer un stérilet à une militante du Planning familial venue pour le tester. Il nous a demandé de l'aider et déposera bientôt une requête à la CEDH. Nous estimons que la sanction qu'il a subie n'était pas nécessaire, et a donc violé sa liberté de conscience.

Son cas est loin d'être isolé: nous diffuserons à l'occasion de la requête de nombreux témoignages de pharmaciens français ayant été licenciés ou contraints d'abandonner l'exercice de leur profession par fidélité à leurs convictions. Une jeune fille nous a expliqué s'être réorientée après six années d'études, pour éviter la violation de sa conscience: «parce que la pilule du lendemain […] va empêcher la nidation, je me dis que je ne peux pas empêcher [un] petit être de vivre ; je vais participer, en vendant la pilule du lendemain à l'interruption de sa vie, donc en conscience je ne peux pas». Toutes ses collègues qui ne voulaient pas vendre la pilule du lendemain sont parties, précise-t-elle, «parce qu'en pratique ce n'est pas possible».

Nous dénonçons en outre l'incohérence de la loi française qui reconnaît le droit à l'objection de conscience à toutes les professions médicales sauf aux pharmaciens, alors même qu'ils sont aujourd'hui en première ligne dans la délivrance de produits abortifs, et demain peut-être euthanasiques. Comme nous l'a expliqué une femme pharmacien, cela révèle un réel mépris de cette profession: «vous êtes là juste pour vendre les boîtes, vous vous taisez et vous faites ce que l'on vous dit». Or, les pharmaciens doivent avoir un rôle de soignants et de conseil: «certaines filles sont venues me remercier en me disant: «le fait que vous ayez refusé la vente m'a permis de voir les choses autrement et de mûrir ma décision». […]"

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