L'abbé Guillaume de Tanoüarn est interrogé dans Minute à propos de Pie XII :
"Peut-on dire qu’en liant les béatifications de Jean Paul II et de Pie XII, Benoît XVI a voulu jouer un coup politique, la première permettant de faire passer la seconde? Et que c’est raté?
Benoît XVI est avant tout un intellectuel. Je crois que ce qu’il a voulu montrer en déclarant vénérables et Pie XII et Jean Paul II, c’est qu’il n’y avait aucune coupure légitime entre l’Eglise d’avant le concile (symbolisée par Pie XII, dernier pape antéconciliaire) et l’Eglise d’après le concile, dont Jean Paul II a voulu montrer au monde un visage rayonnant. On reconnaît là, concrètement, le thème de l’herméneutique de continuité cher à Benoît XVI et qui s’oppose à la rupture instaurée dans les années 1970 par l’aile progressiste de l’Eglise… […]
Le pontificat de Benoît XVI, avez-vous expliqué à plusieurs reprises, est marqué par la volonté de réunir tous les chrétiens. Pensez-vous qu’il peut encore y parvenir ?
Je crois que Benoît XVI a osé défier une légende noire médiatique, il l’a fait pour défendre la réputation de la papauté injustement salie, il me semble que l’on pourra encore lui faire crédit de cette opération vérité. Vous me direz: il prend un risque. Connaissant la rigueur de Benoît XVI, je suis sûr que sur le fond sa position sur Pie XII est sans aucun risque. Disons qu’il va forcer chacun à passer des slogans faciles comme « le pape de Hitler » à la vérité historique qu’aucun spécialiste ne conteste au jourd’hui."
Frédéric Weil
N’a-t-on pas interrogé l’abbé de Tanoüarn sur la légitimé du décret d’héroïcité des vertus du Pape Jean Paul II ? Ca aurais été sûrement très intéressant… Pour ne pas en dire plus…
[C’est justement le passage que je n’ai pas mis et qui se trouve entre […].
Vous n’avez plus qu’à vous procurer Minute demain…
MJ]
pg
En appui à ce que rappelle M. l’Abbé de Tanoüarn sur le risque concernant l’historicité :
une ”autorité morale” dont on peut contester l’impartialité, mais non l’intérêt pour cette question, le président d’une Association de fils et descendants de déportés juifs, précisait hier sur France 2 ou FR3 qu’il fallait examiner minutieusement et à fond les dossiers et les archives avant de condamner.
Ce qui revient à dire que Pie XII n’est pas le pape ”noir” que décrivent d’autres personnalités juives françaises (dont la plupart sont demeurées dans un prudent mutisme) ou autres.
Le processus de canonisation permettra de mettre en valeur la vérité historique. Outre qu’il révèlera la sainteté de Pie XII.
Frédéric Weil
Merci du renseignement, j’y penserais.