Eric Zemmour déclare à Valeurs Actuelles :
"nous n’avons jamais été autant oppressés par une censure et par un conditionnement. Celui, ensuite, du refus de l’idéologie, qui est un rideau de fumée. Je prétends, en effet, que nous n’avons jamais été autant dans l’idéologie. En écrivant ce livre, j’ai voulu “déconstruire les déconstructeurs”, montrer l’envers du décor de l’endoctrinement idéologique que nous subissons depuis quarante ans.
Le génie de la génération soixante-huitarde est d’avoir inventé une idéologie qui prétend qu’elle n’en est pas une, d’avoir imposé un endoctrinement totalitaire au nom de la liberté et enfanté des maîtres qui se prétendent rebelles. Voilà pourquoi ce livre suscite les cris d’orfraie de toute la camarilla médiatique, bien-pensante : c’est parce que je vais voir derrière leur rideau, qui était magnifiquement tiré. La génération de Mai 68 a été beaucoup plus habile que tous les révolutionnaires depuis deux siècles. Elle a perdu la bataille politique, en juin 1968, mais cela l’a sauvée. Elle a conservé la Ve République, conforté la société capitaliste, et, derrière, a tout pourri, tout infecté.
Vous êtes le premier à revendiquer ce travail de “déconstruction”. Est-ce parce que vous êtes le dernier à croire au combat culturel ?
La droite politique a renoncé depuis longtemps à la bataille culturelle. Seuls de Gaulle et Pompidou ont mené ce combat, mais ont consenti des compromis funestes. De Gaulle perd la bataille de l’école en la laissant marxiser, dès 1945. Pompidou, le plus lucide de tous, a compris que la société était en voie d’implosion, qu’il fallait sauvegarder l’État et la nation. Mais il tolère la décision du Conseil constitutionnel, en 1971, qui est un putsch constitutionnel. Il laisse se répandre la domination de l’art contemporain. […]"