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France : Société

Décryptage d’une feuille de paie

Par Libération :

"Pour éclairer ces débats et leurs conséquences, nous avons décortiqué la fiche de paie fictive d'un cadre gagnant environ 3 330 euros brut.
En incluant les cotisations et taxe patronales, ce sont quelque
5 000 euros au total que verse l'employeur
. Quant au salarié, il
s'acquitte de 830 euros de prélèvements pour un salaire net
de 2 500 euros
. L'essentiel de ces sommes financent la Sécurité sociale,
l'assurance chômage et la retraite complémentaire des salariés - ce qui
fait d'elles un «salaire différé», c'est-à-dire de l'argent que le
salarié peut ou doit récupérer dans d'autres circonstances. Visite
guidée de ces petites lignes. […]"

On fait toujours la distinction entre ce que verse l'employeur et ce qui est pris au salarié à la source. Il serait plus honnête et transparent de tout regrouper et de dire que ce salarié est payé 5000€ brut et qu'il n'en touche, après cotisations, que 2500. On saisirait tout de suite mieux le problème du coût du travail, qui dissuade d'embaucher, et cela sensibiliserait les salariés sur le coût de la protection sociale. Ce système est contraire au principe de subsidiarité : une politique plus conforme à la
doctrine sociale de l’Église pourrait faire en sorte que le salarié puisse
disposer plus librement de l’argent qui est le fruit de son
travail, sans empêcher pour autant la solidarité ni la charité.

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17 commentaires

  1. Absolument. On “vole” au salarié 50 % de son travail. A ce niveau, ce n’est plus de la nécessaire solidarité. Quant aux prestations différées qui lui ouvrent des droits, il devrait pouvoir choisir lui-même d’en bénéficier ou pas et à quel niveau. Et il n’y a aucune raison que les “prestataires de services” (retraite, assurance chomage, maladie …) soient des monopoles, donc non soumis à concurrence, avec toutes les dérives en terme de productivité qu’on peut imaginer …

  2. Je suis 100% pour réduire drastiquement le galimatias qu’est devenue une fiche de paye…
    Il n’est a priori nécessaire de n’avoir que deux ligne :
    – une ligne : coût versé par l’employeur
    – une autre ligne : taxe étatique
    La dernière ligne étant la différence des deux donnera le salaire NET.
    (on gardera évidemment toutes les lignes propres aux salariés : jour de congés, etc.)
    Au moins, les choses seraient claires pour tout le monde.
    On verrait ainsi que l’État prélève INDIFFÉREMMENT sur tout le monde a minima 50% du salaire versé par un employeur (hors impôts !)
    Curieusement, aucun syndicat ne milite pour ce genre de clarifications…
    Qui a intérêt à ce que ce système obscur perdure ?

  3. Le but de la fiche de paie :
    Que le salarié ne s’aperçoive pas ce qu’il gagne en réalité et ce qu’on va lui prendre sans son avis.
    Qu’il ne puisse pas en comprendre le calcul, l’empêchant ainsi de réclamer.
    Qu’il ne puisse pas dépenser ailleurs son salaire.
    Bien entendu, un salarié gagne le salaire brut + les charges patronales.
    Et au frais de qui, tout ce calcul compliqué ? Au frais de l’entreprise. De même qu’elle est percepteur bénévole (TVA), de même doit-elle calculer et s’occuper d’envoyer à la place du salarié, les cotisations aux différentes caisses.
    Tout ce travail pourrait être grandement simplifié. Mais cela ferait supprimer de nombreux postes de comptables. alors on en rajoute. La France produit de moins en moins. Alors il fait compenser par du vent !

  4. Commentaire très juste. C’est le mensonge qui a perduré pendant des décennies sur la feuille de paye, opposant cotisations salariales et cotisations patronales comme si le résultat n’était pas le même pour l’employé, opposition allant de pair avec une vision marxiste de l’économie, qui a permis de faire monter les prélèvements obligatoires à un tel niveau.

  5. Certes, cependant cela serait tout aussi inexact et donc pas plus honnete. car l’employeur ne fait pas 1 versement de 5000E mais plusieurs, l’un de 3330 pour l’employé et les autres de montant variables pour des ciasses de l’Etat. ensuite c’est bien l’employé qui effectue les autres versements e maniere indirecte (a la source) ou directe via ses impots.
    reste ensuite la TVA: qui est bel et bien une double imposition.
    beaucoup de pays appliquent un principe de non double imposition en permettant de recupere la TVA sur l’ISR, avec des limites, des tranches etc… et ça c’est beaucoup plus juste.

  6. il faut ajouter le caractère ubuesque de cette partition fictive par essence mais réelle :
    l’Etat impose des taxes sur la part dite employeur pour certaines ligne alors que ces sommes sont de fait propriété du salarié.
    Ainsi:
    le forfait social, monstruosité inventée par M.Fillon et qui s’applique en épargne salariale et retraite article 83
    la taxe d’assurance pour la prévoyance collective.
    Certains rechigneront à présenter le salaire complet , propriété du salarié, au nom de concepts avilissants tes que l’ignorance , les affres de la concurrence (si, si, un organisme paritaire a osé écrire cela!), la solidarité.
    A ce jeu-là, il faudra instaurer des bons de logements, des tickets de rationnement pour lutter contre l’obésité et créer une tenue uniforme pour éviter le gaspillage des budgets familiaux.
    Cela ne rappelle-t-il rien?

  7. Je vais ré-écrire une partie de l’article de LIBE :
    “…..L’essentiel de ces sommes financent la Sécurité sociale, l’assurance chômage et la retraite complémentaire des salariés…
    il faut continuer ainsi :
    …. qui sont pourtant en déficit malgré les sommes énormes versées par les Français. Ce qui est tout à fait normal puisque cet argent sert en partie aux Cahuzac et autres socialistes ainsi qu’à tous les étrangers qui débarquent chez nous .”
    Voilà.

  8. Cette présentation plus exacte économiquement ferait aussi mieux comprendre pourquoi les prestations des travailleurs non salariés et des professions libérales…apparaissent “chères” …tandis que leur protection sociale est incomparablement moindre que celle des salariés

  9. J’ajouterais que les cotisations payées par les entreprises destinées à la formation sont largement utilisées à d’autres fins, en particulier à financer le fonctionnement du monde syndical ou patronal !
    Les sommes en jeu représentent 4 fois le budget de la Justice ! Le tiers de l’impôt sur le revenu !
    Les gaspillages et les fraudes sont énormes dans ce secteur ! Et l’Afpa est particulièrement bien rémunéré comparé aux salaires de la fonction publique. Il est vrai que de nombreux agents de l’Afpa sont en fait payés pour travailler au ministère du Travail !

  10. Il y a six instituts catholiques en France, le sixième étant l’Institut catholique d’études supérieures (ICES) à la Roche sur yon qui a reçu ses statuts canoniques il y a deux ans déjà.

  11. Il est absolument faux de parler de “salaire différé”.
    En aucun cas, le salarié n’a l’assurance de retrouver les sommes qui lui ont été prélevées.
    Même pour les cotisations, il ne s’agit pas de cotisations que le salarié ou ses ayant-droits toucheront plus tard. Ce serait le cas uniquement dans un système de retraite par capitalisation, que justement le pouvoir se refuse à envisager.
    Parler de salaire différé permet de mieux faire passer les hausses de cotisations puisqu’on fait ainsi croire qu’elles nous seront reversées ultérieurement. Ce qui est faux, bien entendu.

  12. Peut-il, ce salarié, ne pas payer les 830 euros ? NON, donc les 830 euros lui ont été subtilisés de force, donc son salaire n’est pas de 3300, mais bien de 2500 euros pour un cout total pour l’entreprise de 5000 euros.
    Résumé : si je paye mon cadre 2500 euros, il me coutera 5000 euros, se dira le patron…juste avant de délocaliser son activité au diable vauvert.

  13. mon père médecin qui aurait aujourd’hui 90 ans c’est battu dans les annéess60-70 pour cette “feuille de paye vérité” en vain!!!

  14. @conk vous dites : “l’employeur ne fait pas 1 versement de 5000E mais plusieurs, l’un de 3330 pour l’employé et les autres de montant variables pour des ciasses de l’Etat”
    Ce n’est pas exact du tout. L’employeur fait bien plusieurs versements, mais il en fait un de 2500 euros pour le salarié (le salaire net), et les autres à différents services / à l’état. En sorte que la distinction des charges entre l’employeur et l’employé est effectivement purement fictive.

  15. En tant que “patron” (je suis avocat et j’emploi des secrétaires), il est évident qu’un salarié coûte 2 fois ce qu’il perçoit au final. En moyenne rapportée sur un an, je paye une jeune secrétaire 1300 euros par mois et elle m’a “coûté” (excusez ce terme maladroit) très exactement 2650 euros. Une autre secrétaire expérimentée qui percevait 2400 euros par mois coûtait très exactement 5000 euros par mois.
    Avez ce système les taches de secrétariat dans les Cabinets d’avocat sont de plus en plus souvent faites par les avocats et des stagiaires de telle sorte que nous nous arrangeons pour ne plus avoir recours à des salariés, le salariat étant devenu l’esclavage du patron !
    Car si on insiste sur le coût d’un salarié, la partie paperasses et soucis est elle aussi tout à fait dissuasive…

  16. Exact Xavier, soit on délocalise soit on vire, et en virant on évite dépenses et ennuis. Il s’en suit que le fameux système social Français est entièrement antisocial et contre-productif, en plus d’être grotesque et bête, naturellement.

  17. Très bonne analyse.

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