Chantal Delsol vient de le souligner, "une certaine dose de terrorisme intellectuel est constitutive de la France". La crise qui secoue actuellement le FN dépasse largement les enjeux propres à ce parti. La dédiabolisation ou la quête de respectabilité doit-elle se faire au prix de l'abandon de la défense de la liberté d'expression ?
Jean-Marie Le Pen et Bruno Gollnisch semblent penser que non :
"La liberté de pensée et d'expression sont des biens précieux que le Front national doit défendre. S'il ne les défend plus, c'est Mme Le Pen qui doit se poser la question de savoir si ce qu'elle fait est utile à la cause qu'elle prétend servir" [Jean-Marie Le Pen sur RTL]
"Aussitôt après votre émission, comme un concert de pleureuses, monsieur Cazeneuve, monsieur Valls, madame Taubira, etc. ont annoncé des poursuites pénales. Si ces sujets ne sont pas libres, les journalistes ne devraient pas pouvoir poser de questions. Si vous posez une question, c'est donc que l'on peut répondre, que l'on peut débattre. […] Je constate avec regret qu'en France, qui se veut le pays de la liberté d'expression, cette liberté d'expression se réduit comme une peau de chagrin" [Bruno Gollnisch sur BFM]
Force est de constater que la volonté affichée d'abroger les lois Pleven (1972), Fabius-Gayssot (pourtant jugée anticonstitutionnelle depuis 2002) et les lois mémorielles est de plus en plus rare, disparaît des programmes politiques et même des débats.
En 1990, la droite dîte parlementaire s'était opposée à juste titre à la loi Gayssot. Parmi ces parlementaires, il y avait Dominique Perben, François Fillon, Gilles de Robien, Jean-Louis Debré, Pierre Mazeaud, Jacques Chirac, Jacques Toubon, Alain Peyrefitte et Simone Veil. L'abrogation de ces lois a longtemps été au programme du FN et a disparu depuis peu ou n'est plus une priorité, sans doute dans le cadre de la dédiabolisation. Pourtant, certaines personnalités comme Robert Ménard, Eric Zemmour, Bruno Gollnisch ou encore de nombreux juristes, historiens ou écrivains (Maurice Allais, Henri Amouroux, Philippe Bilger, Hélène Carrère d’Encausse, Michel Houellebecq, Philippe Muray, Pierre Vidal-Naquet, Vladimir Volkoff) ont demandé son abrogation ou signé des pétitions dans ce but.
François Billot de Lochner, président de la Fondation de service politique, propose l'abrogation des lois de 1972 (Pleven) et de 2004 (Halde), ainsi que toutes les lois mémorielles (Gayssot, Taubira…). Il veut en faire une proposition forte pour 2017 :
"Un parti courageux, ou un candidat très courageux… Il ne faut jamais désespérer des hommes ! Prenons par exemple la loi liberticide de 2004 : il suffit de la lire pour comprendre à quel point elle abîme la liberté d’expression. Un grand débat sur ce sujet avant 2017 est nécessaire et salutaire : je l’ouvre, et ne compte pas baisser la garde sur ce sujet pendant les deux ans à venir. Les partis politiques et les candidats s’en rendront très vite compte. Et s’ils restent liberticides, je communiquerai haut et fort sur le sujet !"
Ce débat semble surréaliste seulement quelques mois après la mobilisation de plusieurs millions de Français pour la sacro-sainte liberté d'expression, suite aux attentats contre Charlie Hebdo. Le FN devra nécessairement se positionner clairement sur cette question s'il veut pouvoir librement continuer à demander l'arrêt de l'immigration…
oh lala
la liberté d’expression est un outil de subversion, on assiste depuis des décennies à un système “rouleau compresseur” où par les médias et l’école on impose aux français la pensée unique, le politiquement correct! Qui dirige la presse? c’est un problème de moyens!
les français trop passifs acceptent cet état de fait pas opportunisme, plus préoccupés de leur réussite sociale ou pour les plus démunis par défiance vis à vis de la politique car incapables avec l’instruction reçu à l’école de la république de comprendre les dégâts causés au pays!
piques-à-sots
Il est incontestable que les entraves à la liberté d’expression se sont , depuis un certain nombre d’années ,multipliées et connaissent des interprétations fluctuantes en fonction des personnes qui les expriment et ceux qui se décrètent censeurs patentés ! le plus abject consiste à se couvrir de probité plus ou moins candide et de lin d’un blanc douteux en arguant de l’horreur ressentie à leur audition !
L’unanimité des “horrifiés” est le reflet de la perte de repères de ceux-ci et de leur mainmise sur les moyens de communication!
On dit que les devises sont souvent ce qui fait défaut aux pays qui les proclament ,j’ai le sentiment que cela se vérifie de plus en plus chez nous !!!!!!!!!!!!!
GE
“une certaine dose de terrorisme intellectuel est constitutive de la France”
Attention aux mélis-mélos sémantiques, Mme Delsol (qui se relâche un peu ces derniers temps).
Un forte dose de terrorisme intellectuel est constitutive de la République française.
Une liberté intellectuelle totale est constitutive de la France. (Liberté signifiant bien sûr la possibilité de choisir comment faire le bien).
Philomène
Plus on demandera la liberté d’expression, sur l’immigration par exemple, plus on se fera traiter de raciste et de fasciste.
MagikBus
Marine Le Pen trahit ses engagements d’abolir les lois liberticides contre les libertés d’opinions ,par lacheté envers l’Histoire et convoitise qu’ainsi elle gagnera les élections
Mais accumuler toujours plus de reniements dans le vain espoir que c’est le seul moyen d’arreter l’immigration et sauver la nation ,c’est du pipeau ,car elle a aussi renié sur la rémigration ,et elle reniera sur nous libérer du carcan ue qui l’obligera alors à se renier sur l’arret de l’immigration ….
Elle aurait du ne rien renier et guarantir qu’elle élue les libertés sur internet ,dans la presse,et pour tous seraient rétablies .
Jacques
Au FN, Il vaut mieux aller en pèlerinage avec Philippot à Colombey qu’accepter une vision manichéenne ou Pétain serait réduit à un traître. Les temps changent.
Guillaume
Ne mélanger pas la liberté d’expression sur le plan juridique, et la question de la responsabilité morale (et politique le cas échéant) des propos que l’on tient.
esprit libre
Sujet crucial.
dissident
Dominique Perben a fait voter la loi criminalisant l’homophobie …
Primumveritas
La questiom n’est pas celle de la liberté d’expression, mais celle de l’opportunité de parler sans cesse–et de manière à choquer la bien-pensance–de la Seconde Guerre mondiale et des autres sujets plus que sensibles liés au passif historique de la France.
Jean-Marie Le Pen a beau avoir raison sur le fond, que gagne le Front national à ses déclarations fracassantes ? Rien, si ce n’est une mauvaise publicité. Les pétainistes et révisionnistes de tout poil ne voteront pas davantage pour un FN qui leur semble sans doute trop à gauche ; et les autres seront au mieux étonnés, au pire dégoûtés. Cela ne profite en fin de compte qu’à JMLP et à son image de vieux rebelle et de “grande gueule”. Il y a dans tout cela non seulement un manque flagrant de sens politique, mais aussi une grande indélicatesse à l’égard de Marine Le Pen.
Je trouve que le vieux chef gaulois devrait reprendre le FN et sa fille refonder le parti en lui donnant un autre nom. Jean-Marie Le Pen pourrait toujours choisir de se joindre au Rassemblement bleu marine ou de faire campagne tout seul avec les autres groupuscules de droite comme le parti de Carl Lang ou de Dupont-Aignant.
anonyme
En effet, il est préoccupant que le projet de suppression des lois liberticides ait disparu du programme du FN.
Cela laisse supposer une intervention extérieure à laquelle le FN aurait répondu positivement.
anonyme
@Primumveritas
En réalité ce sont les acteurs du système qui sans relâche accusent le FN de ” collaborationisme, négationnisme “.
Aujourd’hui passent sur les médias des interviews d’ adhérents et sympathisants FN demandant à JMLP de ne plus communiquer sur la seconde guerre mondiale…. alors qu’il est sans cesse relancé sur le sujet.
Le système en désignant à la vindicte populaire une ” bête immonde ” distrait les électeurs des sujets qui devraient être leurs centres de préoccupation et s’ exonère de faire des réformes puisqu’il lutte contre la bête, ce qui doit suffire à satisfaire les administrés.