Alors que les débats en commission sur l’euthanasie font sauter toutes les digues d’un texte prétendument “équilibré” (comme s’il pouvait y avoir un assassinat “équilibré”!), on est surpris d’entendre aussi peu d’acteurs du monde du handicap dénoncer la pression que les plus vulnérables vont inéluctablement subir si cette loi est votée. Une heureuse exception est offerte par la tribune récemment parue dans Le Figaro: “Le handicap: angle mort de la loi sur la fin de vie”. Lucile Strauch-Hausser et 1600 membres du collectif Un gros risque en plus l’ont signée. Et, là aussi, on est surpris que cette tribune ne déclenche pas un tonnerre de commentaires et que le sujet soit balayé d’un revers de main en commission: un amendement de Patrick Hetzel et Philippe Juvin visant à exclure les personnes souffrant de déficience intellectuelle de “l’aide à mourir”, comme dit la novlangue, a été rejeté (espérons qu’il soit de nouveau déposé en séance publique et que nos braves “humanistes” assument publiquement qu’ils se f… éperdument des malades, des handicapés et des vieillards et que leur texte vise simplement à débarrasser la société des “poids inutiles”!).
On y lit notamment en conclusion:
La légalisation de l’euthanasie ouvrira une brèche : l’inévitable évolution légale et jurisprudentielle ne pourra qu’élargir petit à petit les conditions d’accès et augmenter la pression euthanasique sur les plus vulnérables. Cela ne doit pas empêcher d’agir aujourd’hui pour tenter de préserver ce qui peut l’être. Si nous sommes conscients de la valeur toute relative de ces prétendus « garde-fous »,nous demandons d’exclure explicitement ces personnes d’un dispositif de mort administrée qui les menace directement.
Vous pouvez soutenir ce collectif en signant ici.