Réaction d'un lecteur de La Croix à une récente étude :
"Je viens de lire votre article sur l’étude du docteur Édouard Ferrand concernant les demandes de mort anticipée (La Croix du 11 octobre). Si on considère la définition que l’étude adopte sur la demande de mort anticipée, ce chiffre n’a plus rien d’étonnant. En effet, l’étude amalgame au sein d’une même définition les « demandes exprimées d’une aide pour mourir » , et les « souhaits explicites de ne plus vivre » . Ces deux expressions sont-elles comparables ? Qui n’a pas entendu un grand-parent exprimer le souhait que sa vie se termine, ou regretter qu’elle se prolonge trop ? Ces paroles traduisent en effet une lassitude à l’égard de la vie, le sentiment de s’être attardé trop longtemps, d’avoir vu trop de proches partir avant soi, ou le scrupule de donner trop de soucis à son entourage. Mais si l’euthanasie consiste à prendre ces plaintes au pied de la lettre et à hâter la venue du terme, on devine à quelles dérives dramatiques sa légalisation peut conduire ! Ne tirons donc pas de conclusion précipitée ou tendancieuse d’une telle étude, encore trop peu étayée et, comme vous le soulignez, en décalage complet avec la pratique quotidienne dont témoignent les acteurs de l’accompagnement en fin de vie."