La politique de l'enfant unique menace la Chine d'un hiver démographique aux conséquences sociales désastreuses. Les autorités chinoises ont donc décidé d'assouplir cette mesure à la fin de l'année dernière : désormais, si au moins l'un des deux membres d'un couple est enfant unique, un permis peut être délivré pour une deuxième grossesse.
Mais c'est un échec. Les autorités de la commission nationale du planning familial envisageaient entre 1 et 2 millions de naissances supplémentaires à court terme. En définitive, fin mai, seuls 270 000 couples avaient fait la demande de ce permis de procréer ; 240 000 permis étaient accordés.
Plusieurs freins ont joué. Le premier est celui de la bureaucratie chinoise : dans les provinces, on a ralenti et compliqué les processus afin d'éviter un babyboom soudain. La paperasserie a été démultipliée. Il reste impensable en Chine d'avoir un deuxième enfant sans passer par l'administration. Mais le permis de procréer n'est pas tout. Alors que la prospérité se répand parmi certaines catégories de la population, les familles chinoises redoutent les frais qui accompagnent les nouveaux enfants. Dans les villes, on se bat pour avoir une place dans une bonne maternelle : le choix se fait sur dossier, quasiment par concours. Le logement est cher. A cela s'ajoutent les conséquences de 30 ans de politique de l'enfant unique : au lieu de pouvoir compter sur les grands-parents pour garder les enfants, bien des Chinois qui ont eu leur enfant tard sont maintenant obligé de prendre soin de la génération d'au-dessus comme de celle d'en-dessous. Et ils sont seuls, sans frère ou sœur pour alléger cette charge.