Lu sur l'Observatoire socio-politique du diocèse de Toulon :
"Les inconvénients liés à la massification du transport routier au détriment des autres modes de communication sont connus depuis des années. Pollutions locales (bruit, gaz d’échappement, impact sur la faune et la flore des infrastructures), pollution générale (émissions de gaz à effet de serre), conditions de travail et rémunération problématique des travailleurs du secteur, sécurité routière, etc… Pour y obvier les « décideurs » ont, depuis longtemps déjà, opté pour un encouragement à des modes de transport alternatifs, essentiellement ferroviaires et fluviaux. Il semblait que la cause était entendue, au moins à entendre les discours. La mise en œuvre concrète était manifestement plus complexe !
Il se trouve cependant que l’algorithme de résolution qui est le même tant à Bruxelles qu’à Paris a produit récemment deux décisions « abracadabrantesques » ! Le ministère du transport vient d’autoriser la circulation de camions lourds de 44 tonnes (décret du 6 décembre 2012) tandis que la commission européenne, pour sa part, a donné le feu vert à des super camions de 60 tonnes (circulaire du 13 juin 2012), de véritable trains sur route, qui pourront donc bientôt traverser notre pays avec les conséquences qu’on imagine facilement, particulièrement en matière de sécurité !
De plus, ces deux décisions quasiment concomitantes vont encore accroître la compétitivité du transport routier alors que celle-ci repose essentiellement sur l’externalisation massive des coûts par cette branche de l’économie. Cela permettra également aux différents acteurs économiques de bénéficier de ces externalités pour jouer à fond la carte des avantages concurrentiels des différentes régions européennes et exacerber la concurrence intra-communautaire.
Deux décisions marquées donc par un utilitarisme à courte vue, guidées par les intérêts immédiats fondés eux-mêmes sur des exigences particulières et transitoires."
Que disent nos bons petits soldats de l'écologisme ?
Esteban80
“Les petits soldats de l’écologisme” vont nous gêner pour des choses très secondaires mais ne bougeront pas dès lors qu’il y a des intérêts économiques derrière. Il suffit de voir à quel rythme disparaissent les meilleures terres agricoles d’Europe pour constater un étrange “consensus” politique autour du bétonnage insatiable de ces espaces vitaux (Europa City à Gonesse, extension d’EuroDisney dans la Brie, Saclay, vallée de Seine …etc)
senex
Pas de panique.Bientôt nous n’aurons plus de fret pour les remplir….On pourra les reconvertir en logements…Euréka
L’état des routes après le passage de tels monstres…?
maire
Ce qui n’est pas dit : l’adéquation des routes avec de tels engins !
Plus le temps passe, et plus les transports de masse sont énorme, donc inadaptés à nos routes.
Qui n’a pas été bloqué par un bus qui ne peut pas traverser une ville ou un village du fait de sa trop grande largeur ou de sa longueur, alors que dans le même temps il est à moitié vide ?
Et sur l’autoroute ? comment feront ces 60 tonnes pour prendre les ronds-points près des échangeurs ?
Qui également n’a pas croisé un poids-lourd sur une petite route de campagne ralentissant tout le trafic ?
Il y a systématiquement un je-m’enfoutisme envers les usagers particuliers que sont les citoyens qui utilisent leur voiture.
Rappelons que les poids-lourds sont obligatoire dans la chaine de transport des marchandises, que soit pour aller du départ à la gare ferroviaire ou de celle-ci au point d’arrivée, d’autant plus que la SNCF fait tout pour fermer certaines voies en rase campagne.
Comment un train ou une péniche pourrait-il aller dans les fermes récolter le lait frais ?
Les poids-lourds sont donc un passage obligé mais les constructeurs doivent les adapter à nos routes.
jpr
On retrouve le même gigantisme sur nos routes de campagne, avec des moissonneuses qui occupent en largeur les 3/4 de la chaussée : lorsqu’une voiture arrive en face, les deux, moissonneuse et voiture, sont obligées de rouler sur le bas côté pour pouvoir se croiser, et s’il y a un talus ou le mur d’une propriété d’un côté ou de l’autre, la voiture se voit contrainte de faire marche arrière sur plusieurs dizaines de mètres, jusqu’à trouver un lieu où se garer pour laisser passer le monstre. Est-il vraiment nécessaire de recourir à de tels engins pour moissonner des parcelles qui, dans la plupart des régions de France, restent de taille modestes ?
Bien d’accord avec Esteban80 concernant la disparition sous le béton des meilleures terres cultivables ; bien sûr, les “petits soldats de l’écologisme” ne disent rien : ils sont les porteurs de valises du nouvel ordre mondial, plus prompts à militer pour le mariage gay ou la défense de féministes hystériques, qu’à dénoncer ces politiques et ce laisser-aller qui rendent inexorables demain le recours à l’agriculture intensive, au seul profit des grands groupes de la chimie.
Fr4nc0is
En parallele de ca, une taxe ecologique est mise en place pour que les camions ne prennent plus les RN mais juste les autoroutes…
Denis Merlin
Sauf que ces camions vont amoindrir le coût du transport. Tout le monde ne profitera. Donc, j’y suis favorable.
Exupéry
Pour les dépasser, de nombreux automobilistes seront amenés à dépasser la vitesse limite…
Avec une voiture radar derrière ces engins, ce sera très rentable pour l’état racketteur!
Ludovic
La commission européenne est soit corrompue, soit vendue à un libéralisme idéologique. Ou les deux….
exilé
Les 44 tonnes sont loin d’etre une nouveauté, puisque étant déjà autorisés à circuler déjà depuis bien longtemps dans la proximité des infrastructures portuaires.
Et mathématiquement, ça fait moins de camions…puisque le chargement augmente!
Moins de fuel à la tonne transportée…bilan environnemental un peu meilleur (surtout qu’il s’agit souvent de flottes plus récentes)
Par ailleurs, un certain nombre d’ouvrages et de voieries n’étant pas dimensionnés pour ces gabarits, seuls certains axes routiers sont touchés.
Il faut arrêter d’opposer les modes de transport, qui sont complémentaires les uns et des autres….
Gilles
D’accord avec Denis Merlin :
précision : le 44 T est légalisé depuis des années en Belgique, au Royaume-Uni, en Italie ou encore aux Pays-Bas. La France était un dernier des états membres à s’y opposer pour des raisons idélologiques ; sa position géographique centrale en Europe n’échappera à personne ; le seuil du dessous était de 40 T, peut d’écart donc, pas de quoi paniquer ;
l’augmentation de la capacité des poids lourds au 1er janvier 2013 permettra de réduire le nombre de véhicules/km ainsi que les consommations de carburant. Pour les transports de produits en vrac ou de produits volumineux pour lesquels le chargement complet du véhicule est la règle, l’augmentation de la capacité d’emport conduit mathématiquement à une réduction du nombre de véhicules en circulation (le delta de masse est réparti ; pas de dégradation supplémentaire ; les progrès technologiques permettent une réduction des émissions de carbone)
quant aux 60 T c’est purement expérimental ; pas de danger à les voir débarquer ! Matériellement, cela pose de très grands pb évidents
quant au transport multimodal, qui est promu et tend à se re-developper, et c’est tant mieux, il ne peut se passer de camions : il faut bien charger au départ les trains/péniches etc… et les décharger à l’arrivée !
Bernard Mitjavile
La solution raisonnable serait de réserver le transport par camion aux courtes distances et pour les grandes distances (par exemple traversée de la France) mettre les camions sur des trains. Seulement vu la façon dont fonctionne la SNCF avec des syndicats puissants pouvant bloquer un déchargement urgent, vu l’importance des lobbies routiers, j’ai peur que l’on ne soit pas prêt d’y arriver en dehors de quelques expériences limitées pour faire plaisir aux écologistes.
david
Montcuq a de la chance! les camions ne pourra jamais passer par là …
http://midi-pyrenees.france3.fr/2013/01/09/montcuq-est-trop-etroit-pour-le-nouveau-camion-des-pompiers-177453.html