Dans Famille chrétienne, Aymeric Pourbaix écrit :
"Souvent trop chères à réparer ou à entretenir, des milliers d’églises anciennes sont menacées de destruction. Face à ce péril, de nombreuses initiatives privées ou collectives se mettent en place pour sauver ce patrimoine cultuel et culturel inestimable. Famille Chrétienne s’en fait l’écho chaque semaine de l’été.
Qui ne s’est jamais émerveillé devant une petite chapelle, découverte au détour d’un chemin et longée par une rivière, telle une « pierre éternelle dressée auprès d’une eau qui s’écoule » ? L’écrivain Maurice Barrès, auteur de cette formule, a mauvaise presse car il fut nationaliste et antidreyfusard au tournant du XXe siècle. Mais à la fin de sa vie, ayant retrouvé la foi de son enfance, il s’engagea dans une campagne de presse pour la restauration des églises de France, fortement dégradées après la loi de 1905. Cela donna lieu à un livre, La grande pitié des églises de France, comme un écho de la fameuse phrase de saint Michel à Jeanne d’Arc : « Il y a grande pitié au royaume de France… ». On sait ce qu’il advint par la suite, l’extraordinaire aventure de la Pucelle montrant qu’il est raisonnable de croire à l’impossible et de ne pas se résigner !
Un siècle plus tard, on trouve également, de part et d’autre de l’échiquier politique, des édiles et des habitants, même athées, prêts à s’engager pour le maintien de l’une des 40 000 églises rurales qui parsèment le territoire et lui donnent son identité. Au nom de la mémoire du village, profondément ancrée dans celle des familles, à travers mariages, enterrements et baptêmes. Au nom aussi de la beauté de ces édifices, reconnue par tous.
C’est dire que rien n’est simple au pays de la laïcité, et surtout, cela montre bien l’attachement des Français, dans leur grande majorité, à la cause de ce patrimoine religieux. En 2008, cette même opinion s’était émue des 3 000 destructions d’églises programmées, car menaçant ruine. Il est vrai que pour un conseil municipal, même bien intentionné, la baisse du nombre de pratiquants n’incite guère à se mobiliser pour sauvegarder les clochers. Pourtant, dans la discrétion mais avec une réelle efficacité, une foison d’initiatives, d’associations et de particuliers contribuent à maintenir en l’état ce patrimoine inestimable. Vous en trouverez l’écho chaque semaine de cet été 2012 dans nos colonnes.
Au fond, la véritable question est la suivante : que représentent ces vieilles pierres, même les plus belles, sans le culte divin qu’elles abritent et révèlent en même temps aux yeux de tous ? Auteur d’une réflexion sur le sujet, l’archevêque de Dijon, Mgr Roland Minnerath, avait suggéré aux catholiques de faire vivre leurs églises, en l’absence de prêtres, par la redécouverte d’autres formes de prière, comme le chapelet ou la liturgie des heures… À la fin de son ouvrage en forme de plaidoyer, Maurice Barrès concluait pour sa part : « Faisons des vœux pour que chaque église trouve un prêtre exemplaire », car « les églises de France ont besoin de saints. » De ce point de vue, rien n’a changé !
Jean Theis
Tout cela est bel et bon, sauf qu’il se produit actuellement un remplacement de population et donc qu’il ne peut plus avoir “d’attachement des français dans leur majorité au maintien des églises”.
Les Français (de souche ?) deviennent une minorité. Ils ont laissé évoluer cette situation sans broncher, et souvent l’ont accompagnée au nom de la charité, de l’aide à l’étranger et mille autres vertus chrétiennes.
Michel
Payez bonnes gens, demain nos églises, nos cathédrales subiront le sort de Nicée!
Quand aux chapelles…