Jeudi 7 juin, le lycée Louis-le-Grand a annoncé la création de sa fondation. Créée sous l'égide de la Fondation de France, la Fondation "LLG" est déjà assurée de percevoir 250 000 euros sur cinq ans, à raison de 50 000 euros versés chaque année par 4 entreprises fondatrices : LVMH, L'Oréal, Canal+ et EADS. L'objectif de ce lycée prestigieux de 1 800 élèves – dont 950 en classes préparatoires – est de " concrétiser et pérenniser la politique d'ouverture sociale et internationale du lycée ", explique la déléguée générale de la fondation, la juriste Anne Mockly.
Près de 50 % des élèves internes et 30 % de ceux qui fréquentent les classes préparatoires sont boursiers. La Fondation, qui entrera en activité en septembre, entend les aider en attribuant ses propres bourses, en finançant l'achat de livres et d'ordinateurs, ou en créant un dispositif d'aide personnalisée. Le volet international prévoit de faciliter l'accueil des élèves étrangers et de participer aux frais des voyages scolaires. Le proviseur explique :
"on ne reçoit pas un sou de plus que n'importe quel autre établissement, l'enveloppe étant fixée en fonction du nombre d'élèves. Nous n'avons aucune ressource particulière. Quand j'explique cela à des collègues anglo-saxons, ça les laisse songeurs… "
Aux Etats-Unis, la collecte de fonds est une pratique très courante. Harvard bénéficie ainsi d'un budget de plus de 30 milliards de dollars.
Les Mines ont créé leur fondation en 1946, HEC en 1972, Polytechnique en 1987. Depuis 2007 et la loi sur l'autonomie, les universités entrent dans la danse. Une quarantaine de fondations sont nées. Le lycée Henri-IV lancera sa fondation à l'automne. Certains établissements privés, comme la cité scolaire Pasteur, à Neuilly-sur-Seine, s'en sont déjà dotés. (source : Le Monde)
loupiac
Parfaite application de la DSE : l’autonomie des corps sociaux.
La rupture chrétienne et libérale avec l’étatisme romain antique : le Moyen Age européen et les USA.
Le Gallou Jean-Yves
Je ne suis pas sur que ce soit une très bonne nouvelle. Louis Le Grand risque de connaître une évolution à la Sciences-Po: passer de l’excellence à …l’excellence politiquement correcte.LVMH, L’Oréal, Canal+ et EADS sont les quatre fondateurs: le luxe, les médias et l’aéronautique c’est-à-dire trois secteurs engagés à fond dans la mondialisation. Donner du pouvoir supplémentaire aux grandes entreprises mondialisées est-ce défendre les humanités? On peut en douter!
Jean Theis
La politique d’ouverture sociale, on sait ce que cela veut dire actuellement. Rien à voir avec les bourses des héros de Marcel Pagnol qui, elles, aidaient les méritants. .
De nos jours ces expressions à la mode recouvrent souvent la perte de l’identité française. Tout dépend de l’orientation qui sera donnée et on peut craindre le pire.
Jean-Baptiste Say
Toujours la même sacralisation des boursiers. Quelle joie de passer de l’autre côté du seuil ! Transports, concours, logements, voyages scolaires au frais de la princesse sans compter d’incessants éloges car être boursier donne tous les mérites.
Par contre les non-boursiers n’existent pas et, d’après les discours des proviseurs et journalistes, nous n’avons aucun mérite à obtenir de bonnes écoles puisque nous faisons parti du clan des riches.
A quand la responsabilisation individuelle? Et à quand surtout le calcul de la somme que perçoivent les boursiers en cumulant des avantages dans la quasi-totalité des domaines de leur vie ? Il serait temps de comprendre que beaucoup d’élèves de classe moyenne n’ont pas les moyens de s’offrir ce que gagnent ces boursiers grâce à ce genre de fondations et surtout grâce aux bourses payées par les impôts des autres.