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Culture de mort : Avortement

Des mineures sont parfois traînées de force vers l’avortement

Des mineures sont parfois traînées de force vers l’avortement

Adeleine Le Gouvello revient dans Politique Magazine sur la volonté des féministes, avec Marlène Schiappa et Agnès Buzyn, d’interdire tout débat sur l’avortent :

[…] Il est tout de même un principe essentiel qu’elles semblent avoir jeté par-dessus bord : si la femme est libre d’avorter (dans les conditions légalement prévues), elle est aussi libre de ne pas avorter. Ce point théorique n’est jamais rappelé et, en pratique, il est parfois difficile à mettre en œuvre. L’avortement sans le consentement de l’intéressée est un délit (5 ans d’emprisonnement, 75 000 € d’amende). Pourtant, des mineures sont parfois traînées de force vers l’IVG par leurs parents, au sens psychologique comme physique, jusqu’à être tirées par les cheveux vers la salle d’intervention. Des femmes majeures subissent des pressions et du chantage, non seulement de la part du conjoint ou des proches mais aussi du corps médical (délai de réflexion non respecté du temps où il existait, pressions pour une IMG en cas de problème de santé décelé chez l’enfant), au point qu’elles ont souvent bien du mal à se remettre de ces circonstances traumatisantes et de la contrainte dont elles ont fait l’objet. Lorsqu’elles se décident à prendre conseil, les délais de prescription pour déposer plainte sont souvent écoulés. Elles ne sont pas contre l’avortement : elles estiment seulement qu’elles auraient dû avoir le droit effectif de ne pas avorter.

Indépendamment de ces cas, très nombreuses sont les femmes qui font un « pseudo » choix, par défaut, parce que l’État n’a rien mis en œuvre pour leur permettre de faire autrement. Au contraire, il a même entériné la suppression du délai de réflexion, qui permettait aux femmes de poser leur choix, quand l’achat d’une brosse à dents sur internet déclenche un délai de réflexion de 15 jours… Si l’on est vraiment pour « avoir le choix », il faut offrir la possibilité de faire ce choix, ce qui n’est pas le cas. Les diverses ministres en place, si soucieuses de défendre les femmes, ne se sont jamais penchées sur ces problématiques pourtant vécues et réelles. De même, la traite du corps des femmes ne semble pas leur poser de difficulté et l’on n’a guère vu d’animateur télé brandir les SMS de Marlène Schiappa pour rappeler que la GPA est un délit en France lorsque Marc-Olivier Fogiel écume les plateaux en vantant les bienfaits du recours à une mère porteuse aux Etats Unis, femme qu’il a rémunérée pour qu’elle porte et lui cède ses deux filles. C’est pourtant le corps des femmes, la pauvreté des femmes, qui sont exploités mais cette exploitation n’est en rien combattue par ces personnalités. La défense des femmes à géométrie variable achève alors de les décrédibiliser tout à fait. La France ne devrait-elle protéger que les femmes faisant le choix d’avorter et pas les autres ?

De fait, les propos de ces Ministres, parce qu’ils sont excessifs, vont avoir l’effet inverse de celui attendu : la remise en cause de droits qu’elles pensaient acquis. Qui aurait imaginé encore il y a peu qu’un débat télévisé pourrait avoir lieu « pour ou contre l’IVG » ? Et qu’il s’achèverait sur un sondage twitter plaçant plus de 20% des participants contre l’IVG ? Si elles n’avaient cessé de remettre sur le tapis la question de l’IVG en allongeant les délais, supprimant la condition de détresse et le délai de réflexion, en enjoignant de supprimer la clause de conscience, le débat aurait été définitivement clos. Mais en voulant faire de l’exception la règle, sans considération de la liberté de choix des femmes et de la liberté d’opinion, l’exaspération de beaucoup finit par poindre.

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