Christophe Machard est dirigeant d’une petite entreprise spécialisée dans l’environnement et président du club d’entrepreneurs Roissy Entreprises, qui regroupe plusieurs centaines de sociétés implantées dans la zone d’activité qui entoure Roissy. Il explique aux 4 Vérités pourquoi bon nombre de patrons de PME sont hostiles à l’initiative du député UMP Richard Mallié pour l’ouverture dominicale des commerces…
"De nombreuses entreprises sont défavorables à l’ouverture le dimanche. D’abord, les clients n’auront pas plus de pouvoir d’achat en 2009. Certains anticipent même des pertes de revenus, ils vont donc essayer d’épargner. Il n’y aura donc aucun effet positif sur la consommation des ménages. En revanche, une ouverture des magasins le dimanche représente un vrai danger pour l’économie, celui d’une distorsion de la concurrence. […] la France se vide de commerces de proximité pour tout concentrer sur la grande distribution. Les petits commerces qui ne pourront pas ouvrir le dimanche vont perdre des parts de marché, certains de leurs clients, et la France va encore perdre des commerces et des entreprises. C’est dramatique pour ceux qui vont se retrouver en faillite, mais aussi pour les clients qui devront faire toujours plus de kilomètres pour trouver des commerces.
Mais beaucoup de Français souhaitent une plus grande ouverture des magasins, notamment dans les grandes villes…
Oui, bien sûr, là où il y a du pouvoir d’achat, de nombreux consommateurs n’ont pas le temps de satisfaire leurs besoins de consommation ou se retrouvent le samedi dans des magasins bondés. Mais la solution, ce n’est pas le dimanche, c’est l’ouverture plus tardive le soir, comme en Espagne. De nombreux clients, dont ceux à fort pouvoir d’achat, ont besoin de consommer en sortant du travail, parfois jusqu’à 21 heures. Voilà qui ce qui permettrait de soutenir la consommation, de suivre les évolutions de mode de vie urbain.
Christine
Finalement, cela revient un peu au même quoique en moins grave : ou sont la vie de famille et l’équilibre de vie personnelle dans des horaires d’ouverture tardifs.
Le matin, pas moyen de faire ses courses avant 10H-10H30 alors que 7H ou au moins 8H serait le plus aisé puisque tout le monde est debout.
Et tout cela, au fond, parce qu’on veut obliger à toute force les femmes à être d’autres hommes… qui n’ont bien évidemment plus le temps de s’occuper ni de leur famille ni d’eux-mêmes.
Nous sommes devenus des machines à produire et à consommer… Une telle vie en vaut-elle réellement la peine ?
Robert Marchenoir
Ah. Donc, il faudrait que les “petits commerces de proximité” ouvrent le soir jusqu’à 21 h. Parce que je suppose, bien entendu, qu’il ne saurait être question d’appeler les grands distributeurs ultra-capitalistes à la rescousse pour peremttre aux gens de faire leurs courses le soir.
Mais comment se fait-il que ces gentils petits commerçants de proximité refusent obstinément de rester ouverts jusqu’à 21 heures? Parce qu’ils travaillent déjà dix heures par jour? Parce qu’ils veulent, eux aussi, “avoir une vie de famille”?
Ah! La vie est bien mal faite. Les grands distributeurs veulent ouvrir le dimanche. Une majorité de Français souhaite que le travail le dimanche soit autorisé. De nombreux Français sont prêts à travailler le dimanche chez les grands distributeurs.
Mais non, pas question. Les grands distributeurs sont le mal incarné. Ceux qu’il nous faut, ce sont les “petits commerçants de proximité”, seuls à trouver grâce aux yeux des anti-libéraux.
Et pourtant, ces imbéciles s’obstinent à ne pas faire comme on leur dit…
Les contradictions des étatistes sont insurmontables. Ils veulent les avantages de la société de consommation (la qualité des produits, le choix, le prix le plus bas, la commodité d’acheter tard le soir) mais pas ses inconvénients (l’industrialisation, la puissance commerciale, la concentration, la recherche de la productivité, la hiérarchie dans l’entreprise…).
Et le tout avec de hauts salaires, la Sécurité sociale et les 35 heures, naturellement.
Au fait: les commerces de proximité ouverts juqu’à 21 h en ville, ça existe: ce sont Monoprix et les épiciers arabes. Hélas, Monoprix est un gros capitaliste dégoûtant, et les épiciers arabes, euh… sont arabes.