Extrait de l'analyse d'Alain Dumait dans Les 4 Vérités concernant la dette de la Grèce :
"La Grèce ne pouvait plus rembourser ses créanciers, compte tenu des taux que le marché lui appliquait ? Qu’à cela ne tienne : les autres États garantissent (au nom de leurs contribuables), mutualisent, payent (avec de l’argent qu’ils n’ont pas), monétisent (en mettant un peu plus de créances pourries dans le bilan de la BCE)… Bref, ils ajoutent de la dette à la dette. Pour gagner du temps… À mon avis, quelques mois…
Par contre, si l’on pense que le problème de la Grèce (comme de presque tous les pays occidentaux…), n’est pas celui d’un gentil gouvernement confronté aux méchants spéculateurs, mais, au contraire, celui d’un gouvernement de voleurs confronté à la réalité des limites physiques de ses prédations, alors l’accord du 21 juillet laisse l’observateur objectif perplexe. D’un côté, il semble que les gouvernants aient enfin compris que l’endettement était non seulement contradictoire avec la défense du pouvoir d’achat de la monnaie, mais également un obstacle – et non un stimulant – de la croissance économique. À Bruxelles, le 21 juillet, les chefs d’États se sont engagés à aller plus vite que prévu vers davantage de rigueur budgétaire. Pas plus de 3 % de déficit (par rapport au PIB), dès 2012. Pour la France, personne ne semble y croire… D’un autre côté, on renforce toutes les politiques qui sont à l’origine de cette crise financière. Non seulement le recours à un endettement toujours plus élevé (15 milliards d’euros, immédiatement, pour la dette de la France). Mais aussi la mutualisation, facteur d’irresponsabilité, et les manipulations monétaires, sources de défiance, le plus puissant des facteurs de non-développement. Pour preuve : le cours de l’or a augmenté de 10 % en un mois… Marine Le Pen a eu raison de déclarer, dès le 22 juillet : « Le nouveau plan d’aide à la Grèce est une bonne nouvelle pour les marchés financiers, mais une très mauvaise nouvelle pour les contribuables français ». Elle n’a pas tort de proposer que la France quitte l’usine à gaz de l’euro. Mais elle se trompe, selon moi, quand elle s’imagine que cette seule décision permettrait de retrouver « une marge de manoeuvre ». Pour la croissance, il ne faut compter que sur les entreprises privées, et en particulier sur les PME. Que l’État se contente d’équilibrer ses comptes. Qu’il rembourse ses dettes, en commençant par ne plus en faire. Et la meilleure preuve que l’État pourrait donner qu’il renonce à manipuler la monnaie à son profit (et donc au détriment des citoyens) serait d’abandonner toute tutelle monétaire."
Papon
La reaction en chaine des CDS a commencé, nul ne peut dire où elle s’arrêtera, M.Trichet n’a plus d’autre choix que de jouer les pompiers, mais sa reserve d’eau sera vite insuffisante.