Analyse d’un lecteur du Salon beige :
Le CCIF, « Collectif contre l’islamophobie en France » (leur site internet a pour adresse « islamophobie.net » !), est catégorisé comme suit dans le nouveau rapport de l’Institut Montaigne « La fabrique de l’islamisme » (Hakim El Karoui, septembre 2018):
« se défend de toute proximité avec les Frères Musulmans (l’un des mouvements de l’islamisme) mais son positionnement et son discours permettent de les apparenter à ce courant de pensée. »
Sur leur site, en bonne place de la page d’accueil depuis plus d’un mois, est mis en exergue un entretien avec Christopher Bail, un professeur de sociologie à l’université Duke (USA), dont le titre est : « Y a-t-il un lien entre l’islamophobie et la discrimination ? ». Le sous-titre répond à la question : « Le chercheur démontre qu’il existe une corrélation entre la discrimination d’un groupe (religieux, ethnique) et la radicalisation de ce groupe ».
Comme l’entretien évoque la montée de l’extrémisme violent, on supposera que par « radicalisation », l’article sous-entend « basculement dans le terrorisme ». Et donc, on comprend que ce sont les méchants discriminateurs (en particulier les méchants islamophobes) qui sont responsables du basculement dans le terrorisme. L’entretien finit avec la conclusion suivante : « Cela implique de revoir la position du gouvernement face à l’islamophobie », le CCIF réclamant la pénalisation de celle-ci.
Examinons la « démonstration » (l’entretien a une durée de 4 minutes). Le chercheur fonde sa méthode sur l’étude des recherches (« les « search ») et les statistiques de recherche sur Google. C’est sa source d’information privilégiée (il a dans son CV une bibliographie impressionnante).
Il a remarqué, dans l’étude des différentes variables collectées que
« la variable qui est la plus fortement associée aux recherches pro-Daech sur Internet, ce sont les recherches islamophobes. Ce qui sous-entend qu’il y a peut-être une sorte de continuum où les gens font l’expérience de la discrimination et deviennent plus vulnérables à la radicalisation »
(en anglais dans le texte : « the variable that is most strongly associated with pro-ISIS internet searches is anti-muslim internet searches, suggesting that there is maybe some kind of continuum when people experience discrimination and they become more vulnerable to radicalisation »).
C’est là le cœur du raisonnement. Si je l’ai bien compris (ce qui n’est pas sûr), des musulmans (sans doute masochistes) fréquentent les sites dits « islamophobes » ; ils « expérimentent » (sur internet !) alors la discrimination et décident d’aller consulter les plus violents sites islamistes pour basculer enfin dans le terrorisme. Cela paraît tellement logique, cette relation entre expérimentation de la discrimination et basculement dans l’action violente ! On a d’ailleurs tous remarqué que les chrétiens d’Orient étaient devenus de dangereux terroristes radicalisés, que les Coptes le sont aussi en Egypte, de même que les Ethiopiens, les Erythréens et les Soudanais en Arabie Saoudite ou les Indiens et les Pakistanais au Koweit…
Et pour terminer de balayer l’idée de ce « continuum », il paraît intéressant de citer l’un des apports majeurs de cette étude sur la fabrique de l’islamisme :
« Au terme de ce parcours, une évidence s’impose : l’islamisme n’est pas le sous-produit d’un Occident imparfait, mais une idéologie ».