D'Antoine Ciney dans Minute :
"[…] Dans cette lutte à mort amorcée entre le système républicain et le Front national, une seule élue FN de premier plan a compris l’importance et le lieu de l’enjeu : Marion Maréchal-Le Pen. En s’ouvrant aux accents de la critique contre-révolutionnaire, la petite-fille de Jean-Marie Le Pen, loin de sombrer dans une nostalgie d’un âge d’or monarchique, témoigne de ce que la guerre civile française, ouverte en 1792, poursuivie en 1871, 1905, 1944 et 1962 a laissé de traces profondes au détriment de notre intérêt national. En réalisant le meilleur score des listes FN lors de ces élections régionales, Marion Maréchal fait la démonstration qu’un discours compatible avec les contre-révolutionnaires et les libéraux-conservateurs, soit les deux cartes génétiques essentielles de la droite française, peut rassembler 45,22 % des voix dans une région aussi importante et complexe que Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Il ne s’en est pas fallu d’un cheveu, mais il s’en s’est fallu de peu pour qu’elle calme définitivement les ardeurs délirantes de son adversaire « Républicain ».
Au contraire le très jacobin et parisien Florian Philippot a payé en Alsace- Moselle ses accents centralisateurs face à un démocrate-chrétien inconnu du grand public, voire un peu falot, Philippe Richert, aux accents régionalistes enracinés. Philippot, c’est 36,08 % et une avance en triangulaire dans les seuls déserts ruraux que constituent la Haute-Marne (42,28 %) et la Meuse (40,50 %), là où Marion l’emporte en duel avec 5 000 voix d’avance dans le Vaucluse (51,28 %), terre de forte immigration. Dix points d’écart entre le FN « de droite » et le FN « de gauche » : la messe est dite, c’est le cas de le dire. On ajoutera que Louis Aliot vire en tête dans le Gard, c’est-à-dire dans le Midi Blanc et en Catalogne française, et que surgit un FN lui aussi dominant dans les vieilles terres radicales de l’Yonne et de la Haute-Saône. […]"
