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France : Politique en France

La “prime de 1000 euros”, une atteinte au principe de subsidiarité

De Thibaud Dary, à propos de la "prime de 1000 euros" :

1 "Pour notre entrepreneur, […] la « Prime Sarkozy » reste le signe d’une intrusion de l’Etat dans la conduite de son entreprise. « Payer des impôts n’est pas un problème, et je dis oui au partage de la richesse : tous mes collaborateurs ont déjà des primes, liées à l’atteinte d’objectifs divers, et à leur contribution à la rentabilité de l’entreprise. Ils peuvent d’ailleurs gagner quatre, cinq, six fois cette « prime à 1000 euros ». Mais en mettant en place un tel système, l’Etat agresse ma liberté de gestion et ma politique salariale comme outil de management de la performance de chacun. Atteindre des objectifs, c’est motivant, cela procure de la fierté, et crée une dynamique d’entreprise. Désormais une prime peut être attribué de façon indifférente, y compris au collaborateur qui aurait reçu un avertissement disciplinaire. Je crains que cela n’atteigne la motivation des salariés, et ne renforce encore l’image négative que l’on a des patrons d’entreprise, en donnant l’impression que l’Etat a besoin d’intervenir dans notre gestion pour en garantir la bonne moralité. »

Dans ce témoignage révélateur, on reconnaît de façon claire la question d’une atteinte possible au principe de subsidiarité, pour laquelle l’Etat pourrait être mis en cause du point de vue de l’enseignement social de l’Eglise. Car ici, la loi remplace ou contraint d’évidence la libre décision des chefs d’entreprise ou des conseils d’administration. Sommes-nous alors dans le cas évoqué par le Compendium (§ 188) d’un « grave déséquilibre » et d’une « injustice sociale » tels que « seule l’intervention publique peut créer les conditions de plus grande égalité, de justice et de paix » ? La « suppléance institutionnelle » est-elle programmée pour de « pas se prolonger au-delà du strict nécessaire » ? Il semble plutôt que prise dans un climat de manœuvres politiciennes, la décision de mettre en place la « prime Sarkozy » ne s’assure pas les meilleures garanties d’un choix juste ni temporaire. Il faut reconnaître aussi qu’elle est une tentative de réponse à l’irresponsabilité visible d’un petit nombre par qui le scandale arrive, ainsi qu’à l’immobilisme des organisations professionnelles sur la question, dénoncé par le président lui-même. Si jamais donc l’Etat n’a pas conçu la meilleure réponse au problème du partage des richesses, il reste utile de souligner qu’un certain nombre d’acteurs sociaux ne l’y ont pas vraiment aidé, et ce depuis longtemps."

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