Lu sur le blog de Jeanne Smits :
"Face à la pénurie mondiale de donneurs de reins – la transplantation étant aujourd'hui la principale option thérapeutique proposée dans les cas graves, quelles que soient ses difficultés et les souffrances associées – un bioéthicien a proposé une nouvelle règle pour le prélèvement dans la dernière livraison de l'American Journal of Bioethics. Paul E. Morrissey, de la Brown University à Rhode Island, verrait bien prélever les deux reins sur des personnes ayant subi un traumatisme cérébral et survivant grâce aux soins de réanimation. Comme de toute façon elles sont appelées à mourir à brève échéance, pourquoi ne pas prendre les reins tout de suite ? Cela se situerait si près de la mort effective que le prélèvement pourrait raisonnablement ne pas être considéré comme la cause du décès. Ainsi la règle du « donneur mort » aujourd'hui en vigueur, serait respectée, dit-il. Il appelle cela la « donation premortem ». […]
Mais deux autres bioéthiciens américains sont d'un autre avis – et c'est là que cela devient intéressant. Franklin G. Miller et Robert D. Truog soutiennent que le raisonnement de Morrisson est très juste. « Probablement certains s'y opposeront en invoquant la pente dangereuse : le prélèvement des deux reins premortem servira de levier pour abandonner la règle du donneur mort. Si l'on considère la réalité de nos pratiques courantes, cependant, il devient évident que la règle du donneur mort n'est conservée qu'en tant que fiction. »"
C.B.
Le christianisme avait fait triompher (au moins en tant que fiction?) l’idée d’égale dignité de tous les hommes et accompagné une évolution des opinions visant à l’éradication de l’esclavage (pas complètement achevée puisque la servitude perdure notamment en Afrique et au Moyen-Orient, c’est-à-dire en pays où l’influence de la pensée chrétienne est restée faible).
Après la proposition d’avortement post partum, le prélèvement pre mortem: la vie de certains êtres humains n’a pas autant de valeur que celle d’autres. Intéressant de savoir, par un écrit publié, que dans la réalité des pratiques courantes, la règle du donneur mort n’est déjà qu’une fiction.
Nous sommes en train de passer des “droits de l’homme” aux droits de certains hommes: question “quels hommes?”
Kral
@C.B. : il semble, au contraire, que c’est au nom de l’égqlité (dans son sens maçonnique…) que l’on voudrait prélever des organes sur un “bientôt mort”.
En effet, à partir du moment où l’homme est un animal et où le corps est une chose, il en va des organes comme de la propriété d’une maison : on peut en être privé, au nom de l’égalité, pour une juste redistribution (qualifiée d’intérêt public). Tu as un jardin dont tu ne te sers pas, il serait utile pour une école, on te prend ton jardin ! Tu as un rein dont tu ne te sers pas (car tu es quasi-mort), il serait utile à un autre, on te prend ton rein !
Ainsi, c’est donc bien au nom de l’égalité qu’on prend à l’un une chose dont il n’a plus besoin, pour la donner à un autre à qui elle sera utile.
C’est donc inutile d’en appeler à l’égalité (même chrétienne) contre l’égalité (même maçonnnique)… Il faut révoquer en masse tous les mauvais concepts issus de la maçonnerie, puis de la Révolution, et qui sont entrés dans le langage courant des chrétiens libéraux.
JCM
Méfions nous ! C’est tellement gros qu’on risque de voir un “éthicien” nous proposer un “compromis” qui semblera raisonnable à certains : ne prélever qu’un seul rein, ce qui pemet la survie éventuelle…
Jean Theis
Ceux qui n’ont pas envie de se faire découper pre mortem peuvent écrire au Registre National des Refus aux Prélèvements
BP 2331
13213 Marseille Cedex 02
Par contre je ne pourrai vous faire savoir si c’est efficace que post mortem !
Claribelle
Les Monty Python avait déjà tout compris en 1983 dans leur film “Le sens de la vie”.
Un des sketchs met en scène un donneur d’organes chez qui on vient prélever le foie. Le dialogue donnait à peu près ça: “Mais je ne suis pas mort!” dit-il. “Une fois prélevé, ça ne saurait tarder” lui répond-on !
ID
@ Kral
Oui, et puis bientôt on donnera des organes à ceux pour qui ce n’est pas “vital” au sens premier du terme : des sportifs de haut niveau, des people, des dictateurs voulant se refaire une jeunesse… Et un jour on dira que boire jusqu’à la dernière goutte le sang d’un nouveau-né fraîchement tué garantie à coup sûr d’être centenaire etc (tout en s’indignant des cultes vaudous).
Finalement, les contes de Perrault son parfaitement d’actualité ! Il ne faudrait pas en priver nos enfants pour les mettre en garde contre les ogres modernes et les pommes de sorcières.
Pour l’avortement, je dirais que nous sommes en plein “Barbe Bleue”. Il y a une pièce du “château” qui n’est pas belle à voir et c’est un euphémisme.
Pour le mariage homo, c’est le belle-mère – qui logiquement est moins belle – qui refuse le simple constat naturel que lui dit son “miroir” et ça la rend folle (sic) furieuse.
senex
Cb@ tout à fait d’accord.Dans ce “meilleur des mondes” on peut envisager l’élevage de troupeaux d’humains destinés à servir de réservoir d’organes..;Comme de toute façon ils doivent mourir…C’est triste, mais dans certains pays on vend déjà son sang ses yeux, et tout en détail pour manger…jusqu’à ce que mort s’en suive…Tragique fin des temps…
jeffmoveone
Bientot l’on nous dira que les organes appartiennent à la société.C’est à se demander
si on à pas affaire à des dingues du scalpel !
Bernard S
Ils ne sont ni donneurs (on leur prend) ni morts.