Le Premier ministre a annoncé, mardi, que le projet de loi sur la fin de vie sera divisé en deux textes distincts : l’un dédié aux soins palliatifs et l’autre à l’aide légale à mourir. Ce choix répond à une demande des adversaires de l’euthanasie et du suicide assisté, ainsi qu’à des réserves exprimées par François Bayrou.
Claire Fourcade, présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap), s’est félicitée de cette annonce :
« Deux textes, c’est quelque chose que l’on demandait depuis le début. Le sujet des soins palliatifs, qui pourrait avancer très vite, est freiné par le fait d’être couplé à un sujet plus clivant et complexe. »
Cette décision a provoqué la colère de nombreux défenseurs de l’euthanasie : la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, le député Olivier Falorni, l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD)…
Claire Fourcade a été interrogée par Sonia Mabrouk sur Europe 1 ce matin :
Collapsus
L’aveu du législateur qui s’inquiète du sort de la loi sur l’euthanasie risquant d’être rejetée si la loi sur les soins palliatifs est adoptée est sidérant. Cela prouve que, pour ses promoteurs, elle outrepasse l’intérêt du malade au profit d’autres buts inavouables tels que des intérêts financiers ou même de subversion sociétale.
Adalbert
Bien sûr. J’ai peur cependant, même isolée du sujet des soins palliatifs, cette loi pour l’euthanasie risque fort d’être quand même votée .
AFumey
Je partage l’analyse de Collapsus: la séparation permet le vote quasi assuré du volet ‘soins palliatifs’ qui doit, si j’ai compris, être examiné en premier. L’euthanasie ne pourra pas se dissimuler derrière et a de sérieuses chances d’être rejetée.
Une image parlante: au Trocadéro dimanche, il y avait également un petit groupe ‘pro-choix’ avec une pancarte bricolée exposant leur désir du “suicide assisté”. Pas méchants mais moyenne d’âge >80, et il n’y en avait pas une dizaine. Surtout craintifs en approchant de l’échéance, peur de souffrir…
De l’autre côté des barrières, une masse impressionnante, jeune, volontaire; pro-vie…
La juxtaposition involontaire met crûment en lumière deux facettes: le passé, et l’avenir. Haut les coeurs!
Garde67
La cohabitation dans un même texte, ou dans deux textes séparés, de l’amélioration des soins palliatifs d’une part et de l’euthanasie d’autre part, ne change en rien la volonté mortifère mise en œuvre en France depuis quelques décennies.
Tout cela n’est qu’artifice pour imposer à terme le suicide assisté et l’euthanasie. Souvenons-nous comment le “droit” à l’avortement a été instauré : une soi-disant exception. Ou encore le PACS pour les homosexuels qui ne devait pas être confondu avec le mariage réservé, lui, au couple hétérosexuel.
Il n’y a plus de cap politique en France. Les politicards n’agissent plus que comme des pantins livrés aux idéologies les plus folles.
Nous avons besoin de changer d’air pour que renaisse notre beau pays.
ModTrebuig
Adopter une loi sur les soins palliatifs et une sur l’euthanasie est de la pure hypocrisie car qui fera le choix entre les deux fins, le malade ou le corps médical ? Faudra-t-il créer un registre de choix comme pour le don d’organe “post-mortem” ?
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Claire Fourcade n’est pas une vraie opposante, regardez ce qu’elle écrivait au moment de l’affaire Vincent LAMBERT, elle critiquait l’action juridique et les manifestations en faveur de son maintien en vie, et elle osait justifier la procédure médicale : “…Vincent Lambert est maintenu en vie par des traitements et je suis convaincue que, dans toutes les situations de maintien en vie, la question de l’éventualité d’un arrêt doit être automatiquement posée” alors qu’il faisait uniquement l’objet d’une alimentation.
https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Ethique/Affaire-Vincent-Lambert-faudra-essayer-comprendre-comment-arrive-2019-07-02-1201032870
Quand on a des amis catholiques comme çà, on a pas besoin d’avoir d’ennemis
F. JACQUEL
Il y a peu, le Sénateur Claude Malhuret a défendu vigoureusement le projet de loi “de fin de vie” à la tribune du Sénat.
Je recopie la réponse que je lui ai adressée sur un réseau social :
“Monsieur le Président,
Je revis aujourd’hui dans le débat sur la “fin de vie” celui qui a conduit à la loi Veil il y a 50 ans. À l’époque, des cas désespérés avaient servi de justification à une loi bardée de clauses de sécurité, destinées à éviter toute dérive. 50 ans plus tard, le Congrès a constitutionnalisé le “droit à l’IVG”.
Je pense que la loi sur la “fin de vie” (euphémisme aussi délicat que “IVG”) est en train de suivre le même parcours et les mêmes dérives, mais sera gravée beaucoup plus vite dans le marbre de la Constitution.
Et dépassera, en “efficacité”, les modèles canadien, belge, hollandais et suisse.”