Droits des femmes au travail : bienvenue dans le monde de la charia

Il ne faut pas accorder aux études des institutions internationales plus de confiance qu’elles n’en méritent. Cependant, on peut au moins en retirer quelques grands enseignements.

Le Groupe de la Banque mondiale vient de faire paraître une étude, intitulée Femmes, Travail et loi, 2019. Une décennie de réformes (Women, business and the Law 2019. A decade of reform).L’objectif de cette étude est, 10 ans après l’étude de 2009, de mesurer par pays l’impact des lois sur la différence de capacités conférées aux femmes tout au long de leur vie de travail (possibilité de rechercher un travail, embauche, conditions salariales, mariage, impact des maternités, possibilité de créer sa propre entreprise, possibilité de disposer de capitaux propres et enfin retraite, selon le schéma ci-dessous) par rapport aux hommes.

Un index global, le WBL (acronyme de Women Business and Law) synthétise cet écart existant donc entre les conditions féminines et masculines. Il va de 0 à 100%.

Une première (bonne) nouvelle : la France est à 100% ; nous allons pouvoir mettre Marlène Schiappa au chômage technique.

La moyenne mondiale (sur les 187 pays étudiés) est de 75%. Cela signifie que, dans un pays qui a ce score (Ghana, Honduras, Thaïlande, Cambodge, Libéria), les femmes ont les ¾ des droits qu’ont les hommes dans les domaines mesurés (« indicating that a typical economy gives women only three-fourths the legal rights of men in the measured areas”).

Il a paru intéressant de comparer le score des 187 pays avec la liste des pays membres de l’Organisation de Coopération islamique (Turkmenistan, Somalie et Yemen, membres de l’OCI, ne font pas partie de l’analyse de la Banque Mondiale). Que peut-on en retirer comme grand enseignement ?

• Le score moyen pour les régions de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient est de 47,37. Il est vrai qu’il était de 44,51 en 2009. Il ne faudra, à ce rythme, que 144 ans pour atteindre le score de la Hongrie (vous savez, ce pays qui n’est même pas un état de droit) dont le score est de 93,75. On pourrait peut-être envoyer Marlène Schiappa proposer ses services au Moyen-Orient.
• Le score le plus bas est celui de l’Arabie Saoudite (25,63), ce pays qui en fin d’année dernière a passé avec succès et à l’unanimité son « Examen périodique universel » devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU.
• Dans les 20 pays ayant le score le plus faible, 18 sont membres de l’OCI. 30 parmi les 40 pays ayant le score le plus faible.

Bienvenue dans le monde de la charia. Au moins, comme dirait Aurélien Taché, les femmes peuvent certainement y acheter le hijab sans problème. Si elles ont le droit d’aller à Decathlon…