Le 26 mars, la Chambre des représentants de Colombie a rejeté une proposition de loi visant à réglementer l’euthanasie.
Malgré cette opposition législative, la pratique se poursuit « sous la protection de la Cour constitutionnelle », qui a récemment rendu des arrêts visant à étendre son champ d’application aux mineurs atteints de déficiences intellectuelles.
L’euthanasie a été dépénalisée en 1997 par la Cour constitutionnelle mais toutes les tentatives de légalisation ont échoué : 17 propositions de loi ont été rejetées par le Congrès ces dernières années.
Pour Luis Miguel López Aristizábal, membre du Congrès, la Cour se rend coupable d’un « activisme judiciaire dangereux » car « des décisions individuelles sont manipulées pour introduire des changements substantiels qui devraient faire l’objet d’un débat démocratique ».
« Il est inacceptable que la Cour constitutionnelle prétende légiférer », alors qu’« elle n’a pas le pouvoir de créer des lois ou des droits », s’insurge l’élu. « Le Congrès a été clair : ni l’euthanasie ni l’avortement n’ont été reconnus comme des droits fondamentaux, ni dans la Constitution et encore moins dans la loi ».
La Cour constitutionnelle a également dépénalisé l’avortement en 2006 et a étendu la pratique par la suite via divers arrêts.
« Nous assistons à une usurpation de fonctions qui érode la légitimité institutionnelle et remet en question la volonté d’un grand nombre de Colombiens », « la vie humaine sous toutes ses formes est un droit constitutionnel, reconnu par le droit international. La mort, en revanche, ne l’est pas ».