Extrait du site Liberté politique :
Les chefs d’établissement de l’Enseignement catholique sont mécontents. L’application de la loi Censi pour le mouvement annuel des maîtres a donné lieu à une circulaire du ministère de l’Education nationale très menaçante. Signée le 24 novembre 2006 par le directeur des affaires financières, Michel Dellacasagrande, cette circulaire impose des règles administratives rigides pour le recrutement des professeurs et restreint de façon drastique la possibilité de choix des chefs d’établissement.
Le Syndicat national des chefs d’établissement de l’enseignement libre (SNCEEL), le plus représentatif, y voit une menace réelle sur le principe même de liberté d’enseignement. Son vice-président, Yves-Jean Thomas, en appelle au "devoir de vigilance pour ne pas glisser vers une intégration progressive de nos établissements…[…] [L]’écart entre nos établissements et les établissements publics se réduit comme peau de chagrin" […]
Cela semble à beaucoup une surprise quand ce n’est que le résultat de la politique du cliquet menée par le Secrétariat général de l’enseignement catholique depuis les accords Cloupet-Lang : de concession en concession, l’alignement administratif induit par le statut public des maîtres de l’enseignement sous contrat entraîne l’érosion de l’autorité des directeurs et pose à frais nouveaux la question du caractère propre dont ils sont les principaux garants.
rochas
Si cette circulaire, que je n’ai pas vu passer, impose des règles administratifs rigides, elle revêt un caractère réglementaire et est, de ce fait, illégale en application de la jurisprudence du Conseil d’Etat Notre Dame du Kreisker 1954.
Je suis avocat, et j’attends donc que les autorités ou parents d’élèves des écoles hors-contrat attaquent cette circulaire devant le juge administratif.
Etant parent d’enfant dans le privé hors contrat, je n’ai aucun intérêt à agir.
J’ai remarqué qu’un arrêté de 1986 empêche les élèves de terminal du hors contrat de passer le concours général ce que peuvent faire les élèves du privé sous contrat.
Il y a là une discrimination halucinante.
Mais personne n’a pourtant attaqué cet arrêté !
Si les catholiques veulent être entendus, il faudrait aussi qu’ils se montrent plus offensifs.
[Remarque de HV : la circulaire concerne bien le sous-contrat – à lire votre commentaire, je ne sais pas si vous parlez bien de cela.]
Pascal G.
Ce qui introduit la discrimination, c’est le contrat lui même, qui distingue deux enseignements théoriquement différents, mais un seul gérant : l’état laïciste républicain, financé par les impots de deux types de familles, les “laîques” et les “catholiques”, ces dernières étant de ce fait dépossédées de tous leurs droits par ce gérant unique et partisan.
Que la plupart des catholiques aient fini par penser que ce système est juste et bon est aussi ahurissant que leur acceptation et leur satisfaction devant la loi de 1905, quasiment commémorée par l’épiscopat, lors de son récent centenaire.
De la discrimination de 1905 découle celle du contrat : l’acceptation satisfaite de cette spoliation initiale a conduit à tous les compromis successifs en matière d’enseignement, des lois Barranger, puis Debré, jusqu’aux accords Cloupet-Lang, glissement inexorable vers la perte de l’autonomie, et donc du caractère spécifiquement catholique de cet enseignement désormais “libre” de nom seulement.
Ce qui est en cause est le “rendez à César” de l’Evangile et la capacité des catholiques français à ce que leur “non” soit un non véritable : faute de quoi ils ne savent plus dire “oui” à la doctrine catholique en matière morale et sociale. Car on ne peut revendiquer que ce à quoi on demeure attaché par la Foi.
Eric
Ce qui est effrayant, c’est que le résultat de leur politique est un massacre et ils continuent encore et encore à serrer la vice. Puisse l’engrenage leur sauter en pleine face.