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France : Société

Education : Jean-Paul Brighelli interpelle les politiques

Lors du débat de RTL, Jean-Paul Brighelli, professeur de lettres au lycée Thiers à Marseille, essayiste, revenait sur la crise qui touche  l'éducation. A la question "Pourquoi le métier de prof n'attire plus ?", l'auteur de "tireurs d'élites" a répliqué :

"Il n'y a jamais eu autant de dépression, jamais eu autant de tentative de suicides. C'est un métier qui est extraordinairement dur." "Je le dis à tous les politiques qui font de la politique du café du commerce et qui disent qu'il est scandaleux que les profs travaillent 18h, pourquoi ne pas les laisser 35h : "Espèce de connard, viens faire cours une semaine dans un établissement standard de la région parisienne. Et puis on en reparle"…

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19 commentaires

  1. Paradoxalement, je pense que les enfants ou adolescents, réclament de la discipline, de l’ordre… Le problème est que l’on passe d’un extrême à un autre…

  2. Je n’ai absolument aucune larme à verser sur une corporation largement responsable de ses malheurs.

  3. Les instituteurs (pardon, les professeurs des écoles) ne font que 18 h ?

  4. Indignée par le commentaire d’Antoine. commencez donc par éduquez vos sales gosses, avant de nous les envoyer, et de trouver qu’on ne travaille pas assez, à faire VOTRE travail de parents en plus du nôtre! Espèce de bons à rien ou plutôt, juste bons à critiquer, venez donc essayer d’enseigner vous-même, si c’est si facile que ça!!! Suivez donc le conseil de M. Brighelli, qui, une fois de plus, a bien raison (d’ailleurs, c(‘est ce que j’ai pensé dès que j’ai eu fait qqs semaines d’enseignement, il y a des années de cela.

  5. Cher C.C.,
    Votre indignation me laisse froid, comme à chaque pré-avis de grève des syndicats corporatistes, qui dénoncent à tour de médias les méthodes autoritaires que sont notations ou punitions.
    Si vous n’aimez pas ce travail, vous êtes libres de changer.
    Et mes enfants sont bien élevés, à l’abri des dérives de mauvais genre d’un mammouth fossilisé en 68 et qui meurt sous son propre poids.
    Enfin, je n’ai pas fais de remarque sur les heures de travail supposées ou vérifiées de ce corps d’Etat, mais c’est sans doute intéressant de s’y plonger, comme M. Ferry et ses absences nous le rappellent.
    Cordialement.

  6. J’ai enseigné une vingtaine d’années (collège-lycée)
    J’ai démissionné..épuisée…et pourtant j’aimais mon métier!
    Mon travail n’était pas d’éduquer des enfants, c’est le rôle des parents, mais de les instruire.
    Un professeur est présent devant ses élèves 18 heures par semaine.
    A cela il faut ajouter les heures de préparation des cours, les corrections, la formation personnelle, les réunions diverses…et j’en oublie.
    On dépasse facilement les 35 heures.

  7. Entièrement d’accord avec C.C. à propos du commentaire trollesque d’Antoine, à qui je répondrai exactement ce que dit Jean-Paul Brighelli.
    Je suis jeune prof, je ne vois pas en quoi je serai resposable du cirque qu’est “l’Education nationale”.
    La responsabilité collective, Dieu merci, n’existe plus depuis le Christ.

  8. Quel langage peu châtié pour un professeur de lettre !
    Mais sur le fonds, tout à fait d’accord avec M.Brighelli. Je ne suis pas enseignant, mais à observer le comportement d’une certaine jeunesse en manque de coup de pied au c…, euh pardon, en manque de repères, il n’est pas étonnant que ce métier soit devenu aliénant et à forts risques psycho-sociaux…
    17 heures de récupération pour 18 heures de stress, ça les fait les 35 heures.

  9. Ce ne sont pas les gosses qui sont “sales”,ni les profs, c’est la concentration urbaine qui est destructrice de toute humanité.On n’entend pas pleurer les enseignants des zones rurales et à taille humaine,enfin pas encore…
    Retour à la terre…c’est un peu bas, mais ça calme…

  10. Patrick,
    “Professeur de lettreS”
    Et rien n’indiquait que la personne en question soit prof de lettres…Passons.
    Antoine,
    Eh oui, les grèves ça fait désordre et ça emm… du monde… mais y a pas 100 % des profs qui sont en grève annuelle que je sache. Aussi les profs ne sont pas responsables non plus des programmes débilisants, des politiques pédagogo à la c… ni des cas sociaux qu’on leur envoie à la pelle…
    Mais quel beau métier tt de même !

  11. Mouiiii
    le problème ce n’est ni les élèves (“sales”) ni les profs (“paresseux”) mais bien un système dont l’ensemble est complice. Un système qui demande à des gens qui ne sont pas formés à ça de… de quoi, au fait? d’enseigner des connaissances, d’éduquer, de palier tous les manques, de faire entrer dans le moule citoyen participatif et degôche?
    Le tout à lieu dans un cadre totalement flou et en mutation continue (ben oui, un programme qui resterait le même ça serait trop simple), géré par une administration pléthorique mais inutile, et surtout sans aucun rapport avec l’enseignement. Le tout guidé par des “théoricien” de la pédagogie qui lisent de travers des articles de recherche…
    C’est sûr que faire un cours de math à des gamins qui ne s’y intéressent pas, avec des parents qui s’en moquent, dans un collège où l’administration ne veut qu’en faire le moins possible et tout régenter, alors qu’on n’a jamais réellement étudié à fond le truc qu’on doit enseigner et qu’on a pas le niveau pour s’y auto-former (dans 99.9% des cas), c’est pas réjouissant et ça doit fatiguer.
    En même temps, si le métier était si difficile, si lourd et si mal payé par rapport aux compétences éblouissantes de ceux qui l’exercent… Il n’y aurait plus aucun prof dans les écoles les collèges et les lycées et plein de gens brillants et riches dans d’autres endroits.
    Un peu comme à la fac où les bons (les meilleurs ?) vont soit dans les grandes écoles, soit à l’étranger, soit en entreprises, pour gagner plus et travailler (mieux) dans un contexte plus intéressant.

  12. Le début de l’intervention de J.-P. Brighelli est intéressant: il porte sur les difficultés de recrutement (il sait de quoi il parle puisqu’il est à la fois enseignant et membre de jury de recrutement). Parmi les marronniers de juin on a les perles du baccalauréat, mais les perles des jurys de recrutement sont encore plus atterrantes. Les jurys ont beau être pleins de bienveillance, parier sur “l’éducabilité” de l’enseignant (la fonction crée l’organe?), souvent “les bras vous en tombent”.
    Le métier d’enseignant n’attire plus les meilleurs, parce que pendant plus d’une génération il a fallu embaucher à tour de bras pour mettre un adulte en face de trente enfants: on a effectivement embauché des adultes (au moins quant à l’état-civil), mais ils n’ont pas tous été en mesure de devenir des enseignants.

  13. @Marc:
    Quand on ne partage pas les valeurs d’une entreprise, on n’y rentre pas.
    Chacun est libre de prendre ses responsabilités.
    Et les réductions ad hominem ne résolvent pas le dialogue. Mais c’est vrai que ça tient lieu d’argument chez certain.

  14. @ Antoine
    L’enseignement français n’est pas une entreprise et c’est là la difficulté : c’est une administration.
    J’ai des enseignants dans mon entourage : ils ont choisi ce métier parce qu’ils avaient fait des études universitaires et avait le désir d’enseigner et de transmettre une culture. Votre raisonnement est idiot : ”si on aime pas on s’en va” est un peu facile pour qq un qui a passé un concours et exerce un métier plus utile que d’être directeur du marketing d’une marque de yahourt pour nous convaincre d’acheter des produits inutiles, ou énarque dans une banque nationalisée. Ou DRH pour conditionner des cadres à travailler 60 heures par semaine pour être virés à 50 ans. Ou formateur pour vendre du vent managérial à des cadres qui s’en f……
    Je trouve votre réflexion bien symbolique de la mentalité matérialiste et méprisante du bien commun de beaucoup de ”cathos bourgeois” : mes enfants sont dans de bonnes écoles, les autres je m’en moque, si j’ai bien compris.
    L’enseignement est une fonction sociale primordiale ; et si on payait mieux et sélectionnait et formait mieux les instituteurs pour commencer, puis les autres enseignants, on pourrait alors avoir certains des meilleurs d’une génération, qui seraient considérés.
    L’idéologie de gauche officielle ne peut masquer le fait que beaucoup d’enseignants travaillent beaucoup, dans des conditions horribles souvent, et sont soumis à un stress peu imaginable quand on ne l’a pas vu de près. Pour ce qui est des heures de travail, un enseignant ne fait que 18 h. de cours, mais la préparation, corrections, conseils, réunions, formations durant les congés intermédiaires ou les jours de repos, tout cela les mène à des semaines de plus de 35 h. Les vacances leur sont physiquement indispensables, je le constate chez des gens solides et équilibrés.
    J-P Brighelli a raison sur le fond, à défaut de la forme : les enseignants français travaillent en étant trahis par la société.
    Le jour où les cadres du privé risqueront l’injure quotidienne au boulot sans avoir le soutien de leur hiérarchie, ils seront dans la situation des enseignants français, le salaire en plus cependant.
    @ Antoine : chiche.

  15. Antoine, lors de votre première intervention, vous mettez tous les profs dans le même sac en les accusant de tous les maux.
    Je vous réponds, comme C.C., que c’est une attitude peu chrétienne, et vous affirmez que MOI je vous aurais attaqué personnellement ???
    C.C. (et donc moi) vous a peut-être répondu vertement, mais à force d’entendre du mal de notre métier de la part de personnes qui ne l’ont jamais fait, c’est normal, on s’énerve ; pour ma part, je ne critique pas un métier que je n’ai pas exercé ; je ne prétends pas que les autres métiers sont plus faciles que le mien.
    Je suis prof, j’aime ce métier ; comme tout métier, il a des avantages et des inconvénients, des joies et des difficultés. Alors entendre toujours les mêmes refrains sur ces salauds de profs responsables de leur propre malheur est quelque peu fatigant.
    Si l’éducation nationale ne vous plait pas, et que vous êtes parent, intervenz directement. Si vous ne l’êtes pas, intervenez comme citoyen auprès de votre député.
    Si vous ne voulez pas intervenir et donc changer le système, je ne vois pas pourquoi vous crachez sur les profs. J’espère que vous ouvrirez les yeux. Tenez, je prierai pour vous dès que possible.
    Amitiés dans le Christ.

  16. C’est amusant comment tout le monde a une raison de se plaindre…
    Personnellement, je bosse dans le privé : dans une SSII. Ce sont les marchands de viandes humaines du XX et XXIe siècle : horaire impossible, salaire miséreux, contraintes morales, etc. et j’en passe et des meilleurs. Et j’en parle par expérience : ça fait bientôt 15 ans que je bosse pour ces viandards…
    Si on n’a pas fait l’X ou une école du haut du panier, ces gens-là sont le sésame pour entrer dans une grande entreprise…
    Pourtant, personne n’en parle.
    Deux poids, deux mesures ?
    Je comprends les plaintes des enseignants. Mais pour avoir suivi le problème de près – et oui, quand on est un père irresponsable comme moi, on suit ce que font ses enfants – on se rend compte que les *vrais* enseignants sont une toute toute toute toute petite (voire minuscule !) minorité : l’immense partie du troupeau est là pour… franchement… par moment, on se le demande.
    Alors, 18h (pour 35h de boulot effectif… comme ma voisine prof de gym !), ça suffit les excuses. Comme tous ceux qui se plaignent aussi.
    Les enfants sont terribles ? Les (sales) patrons aussi ! Changer de boulot ? Ce n’est pas toujours possible (et parfois même impossible) !
    Alors, faisons contre mauvaise fortune bon cœur et portons chacun notre croix sans gémir (on disait murmurer quand on apprenait encore le catéchisme !) et haut les cœurs !
    J’ai mis une croix (sans jeu de mot) sur ma carrière quand j’ai compris cela : aucun avenir dans le système alors j’y ai mis mes idées et mon cœur… depuis, je suis haï de ma hiérarchie et mais curieusement, cela se passe étonnamment bien avec les gens de mon équipe : comme quoi, on peut tout changer À SON ÉCHELLE quand on le veut…
    À bon entendeur…

  17. Une femme professeur d’une quarantaine d’années a tenté de s’immoler par le feu jeudi matin dans la cour du lycée Jean-Moulin de Béziers, l’établissement le plus important de la ville. Les pompiers étaient toujours sur place pour lui prodiguer des soins peu avant 11 heures. Elle a été évacuée vers le service des grand brûlés du CHU de Montpellier et son pronostic vital était engagé.
    Selon des témoins, cette femme, professeur de mathématiques, était en conflit avec certains élèves : une tentative d’explication, mercredi, plutôt houleuse, avait été “mal vécue” par l’enseignante, selon ces sources.
    Ce matin, l’enseignante est arrivée au lycée avec un bidon d’essence. Elle s’est placée au centre de la cour, puis a crié avant de s’asperger de carburant et d’y mettre le feu.

  18. Mais réveillez vous!
    Tous les métiers sont ingrats, et les pleureuses qui assurent avec la certitude d’un emploi à vie que c’est plus dur chez eux à cause-que-la-société-elle-fait pas-son-travail me font marrer. On la subit tous, cette société désorientée autant que son système oppressant!
    Que des enseignants soient désespérés jusqu’au suicide est une tragédie personnelle dont la dimension professionnelle n’est qu’un des facteurs. Où sont les odieux élèves chez Orange ? Renault ? La Police ? L’armée ? Les agriculteurs ?…
    Alors au lieu de donner des leçons de morale parce qu’ « enseigner c’est un beau métier généreux » et ce n’est pas vendre-des-yaourts, assumez votre lâcheté face au changement de cadre et de statut, et subissez votre métier sans demander qu’on vous plaigne ; tous les colleges et lycées ne sont pas en ZEP.
    Vous pouvez toujours vous lancez dans l’odieux monde incertain du privé si être enseignant est un tel enfer invivable. Vous verrez aussi que les métiers y sont aussi nobles même s’ils ne correspondent pas à vos petits examens dont vous êtes si fiers, parce qu’ à défaut d’être un médecin en zone de guerre, être enseignant ne mérite pas tant de récolter les lauriers auxquels vous semblez aspirer (battez-vous pour vos palmes !).
    Et puisque qu’on est encore dans un pays relativement libre, j’estime avoir le droit de choisir l’endroit où mes enfants doivent être instruits (l’éducation, je m’en charge, merci), sans qu’un de ces petits-bourgeois-professeurs-donneurs-de leçon-néo-marxistes dont les résultats pour la société sont pitoyables s’imagine que sa mission sociale est d’une valeur supérieure à celle des obscurs et sans-grades marketers qui font pourtant aussi marcher cette société et financent malgré eux l’échec des services à l’Education Nationale à qui leurs enfants sont obligatoirement confiés.
    Enfin, et pour résumer mon sentiment, je ne viens pas pleurer pour les membres d’une institution qui a clairement faillit à sa mission par idéologie, celle-ci étant largement soutenue par ses membres qui maintenant subissent les conséquences de leur inconséquence.
    Faut-il citer Bossuet encore une fois ?
    Bonne journée à tous !

  19. Antoine,
    Votre exaspération peut être tout à fait justifié mais c’est franchement dommage d’en arriver là où vous en êtes.
    Vous dîtes à juste titre d’éviter les attaques “ad hominem” mais vous en faîtes “ad globalem”, si j’ose dire. Et je ne pense pas que ce soit plus constructif…
    PG , l’a justement dit : “Quand on ne partage pas les valeurs d’une entreprise, on n’y rentre pas.” Bah c’est loin d’être aussi simple. Heureusement que certains RESISTENT au Système quitte à s’en prendre et par la hiérarchie et par des parents qui mettent tt le monde ds le même panier.
    Enfin, comme le remarque globalement PK, on est pas là pour se plaindre ni faire un concours du métier le + difficile ! L’actualité fait que l’on parle de tel ou tel autre métier, c’est ainsi. Et c’est c’est clair que “les profs” dont je fais partie, “nous” pompent (moi aussi) à faire leur grève tous les ans…

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