Le populiste André Ventura, du nouveau parti de droite décomplexée Chega, avait obtenu aux législatives de 2019 un score de 1,3%. Lors de l’élection présidentielle d’hier, il atteindrait environ 12%.
Le conservateur modéré Marcelo Rebelo de Sousa a été aisément réélu dès le premier tour.
André Ventura continue d’avancer à grands pas à travers le paysage politique portugais. Ce juriste de formation, décrit par certains comme «le Trump portugais», fervent catholique, allié de Marine Le Pen et de l’Italien Matteo Salvini, a profité d’un affaiblissement des deux partis de la droite traditionnelle.
DUPORT
Sans doute que les portugais souhaitent se préserver de la chienlit espagnole qui est à leurs portes.
Gilles Tournier
Il faut d’abord souligner que le régime parlementaire portugais n’aborde pas les présidentielles comme en France. Ici, on choisit une personnalité consensuelle, pondérée et respectueuse de la constitution, apte à représenter le Portugal avec dignité. C’est le PM qui dirige la politique du pays avec un programme politique qu’il défend aux législatives. Les 55% d’abstention montrent ensuite -au delà des restrictions covid- que la mobilisation est faible, la victoire de Rebelo De Sousa étant certaine depuis le début. C’est aux législatives que Monsieur Ventura devra percer, étant seul député de son mouvement aujourd’hui. Il a quelques atouts en main, la situation économique à venir, épouvantable, les errements politiques du PS au pouvoir et la présence fantomatique de l’opposition de centre-droit. Mais il va découvrir le fameux barrage républicain, la calomnie permanente, la mobilisation médiatique contre lui et, surtout, l’énorme pression de l’UE, mobilisée à 100% pour empêcher l’émergence d’un nouveau Le Pen, Salvini ou Orban.
Au passage, fleuron du professionnalisme de la grosse presse française : Le Parisien de ce jour “Ventura très loin de pouvoir participer au second tour des présidentielles.” C’est vrai. Quand le président sortant a 60% des voix à l’issue du premier tour, les chances de participer au deuxième tour sont infimes… pour tous les candidats !