Sous le titre Evangéliser la politique, Thierry Boutet signe une tribune dans Liberté Politique. Extraits :
"Quelques soient les candidats retenus par les 2 grands partis parlementaires, et le contenu de leurs programmes, la marge de manœuvre de chacun d’eux sera étroite. […] Sur les questions de société, [l]es contraintes ne sont plus matérielles mais idéologiques. La droite ne souhaite pas dépenser plus pour l’enseignement catholique que la gauche. Si elle est plus sensible aux arguments de la liberté scolaire, elle est totalement paralysée par la cogestion du ministère de l’Éducation par les syndicats. […]
Sur les autres sujets — mariage gay, adoption pour les couples homosexuels, bioéthique, euthanasie, immigration — les marges de manœuvre sont en principe plus larges ? mais le poids de la pensée dominante est tel que la droite est le plus souvent conduite à s’aligner sur les positions des lobbies de gauche. […]
Dans la Note doctrinale sur l’engagement des catholiques dans la vie politique (2003), le cardinal Ratzinger invitait pour la première fois les catholiques à ne plus acquiescer au compromis démocratique sur les valeurs. Ces principes «non négociables», le Pape les a rappelé dans un discours aux participants d’un congrès organisé à Rome par le Parti populaire européen le 30 mars 2006 :
«En ce qui concerne l’Église catholique, l’objet principal de ses interventions dans le débat public porte sur la protection et la promotion de la dignité de la personne et elle accorde donc volontairement une attention particulière à certains principes qui ne sont pas négociables. Parmi ceux-ci, les principes suivants apparaissent aujourd’hui de manière claire:
- la protection de la vie à toutes ses étapes, du premier moment de sa conception jusqu’à sa mort naturelle ;
- la reconnaissance et la promotion de la structure naturelle de la famille – comme union entre un homme et une femme fondée sur le mariage — et sa défense contre des tentatives de la rendre juridiquement équivalente à des formes d’union radicalement différentes qui, en réalité, lui portent préjudice et contribuent à sa déstabilisation, en obscurcissant son caractère spécifique et son rôle social irremplaçable ;
- la protection du droit des parents d’éduquer leurs enfants.""
Sur ces points non négociables, qu’est-ce qui distingue finalement l’UMP et l’UDF de la gauche ?
henri
Principes non négociables : Enfin savoir ce que parler veut dire!
Ne jamais négocier face à la Pensée Unique.
On ne dialogue pas avec l’erreur.
On la combat par tout moyen honnête et au grand jour.
Ne jamais combattre l’Ennemi avec ses moyens, sinon il a déjà gagné.
Ne pas entrer dans son jeu, c’est notre première victoire.
Le combattre avec nos méthodes, qui sont le jeûne, la prière, et toutes méthodes catholiques.
Le reste n’est que littérature.
C’est une méthode simple, mais pas simpliste.
Face aux erreurs de leur temps, Jésus et les apôtres discutaient, mais affirmaient avec force, conviction, et foi la Vérité.
Que nos évêques s’en souviennent !
NLC
La “droite” obligée de s’aligner sur les positions de la gauche quant au”mariage” homosexuel, adption etc… Hélas, je pense qu’elle la devance. Elue avec les voix catholiques depuis toujours, c’est elle qui a legiféré sur la contraception, l’avortement, qui veut “améliorer” le PACS, etc… En plus, ils savent que leur fond de commerce électoral ne votera jamais à gauche, alors, vous avez dit cocu ?
Pascal G.
Il y a un point de cette tribune qui mérite réflexion : T. Boutet souhaite la reévangélisation de la politique par les élites politiques, mais n’évoque que deux grands candidats, cédant ainsi au terrorisme intellectuel dont il déplore les effets par ailleurs, en évoquant une “pensée dominante” à laquelle il souscrit mystérieusement en n’évoquant pas deux candidats qui pourraient se rapprocher de ses voeux mais qu’il ignore prudemment.
Comment affecter de croire que la souhaitable reévangélisation passera par les élites politiques actuelles, alors que les partis qu’elles représentent ne totaliseront, comme en 2002, vraisemblablement autour de 50 % des suffrages soit 40 % des électeurs inscrits, ce qui traduit leur rejet par la société, et que par définition elles sont en phase permanente si ce n’est cooptées par des lobbys ou réseaux anti chrétiens pas définition.
Comment croire catholiquement que la reévangélisation passera par les élites : cette méthode d’évangélisation vient de faire la preuve historique de son échec dans plusieurs pays latins catholiques, que ce soit en Espagne ou en Italie ou au Chili. Soit des partis officiellement catholiques, comme la DC italienne, avaient renoncé à toute politique catholique, pour ne pas se couper de la société, déchristianisée, soit de puissants mouvements catholique, exclusivement tournés vers la formation des élites sociales, économiques et politiques, et strictement composés par elles et pour elles n’ont pas empêché le basculement vers le pacs, l’avortement,le divorce généralisé, en Espagne, maintenant au Chili, sans oublier le Mexique ou le Brésil.
La véritable reévangélisation passe par l’évangélisation de toutes les couches de la société, ainsi que cela fut fait lors de la Contre réforme, et durant la première moitié du XIX ème après la Révolution. Cette évangélisation suppose un réarmement moral et spirituel des élites chrétiennes, et du clergé, ainsi que l’abandon par celui ci de modes de pensée de gauche, afin de transmettre la foi et la morale catholique, intégralement, et à tous sans exception.
Car en démocratie, tous votent, même si les 2 partis observés ici dans une étonnante symétrie de dignité , le PS, et l’Ump, tentent de confisquer les institutions : et dans le catholicisme, tous sont appelés au salut, y compris les exclus du système politique et leurs électeurs ignorés par M. Boutet.