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France : Société

En ce 11 novembre, est-il permis de saluer la mémoire… d’un déserteur ?

La question peut paraître provocatrice – il ne s'agit évidemment pas ici de faire l'éloge de la désertion pendant la Première Guerre mondiale. En 1919, un prêtre-soldat n'hésite pourtant pas à témoigner avec admiration des derniers instants d'un déserteur, qu'il a dû accompagner avant qu'il ne soit fusillé. Après tout, n'est-ce pas au bon larron que le Christ a promis le Paradis ?

Voici donc un extrait, retranscrit par un lecteur (que je remercie), de  l'ouvrage de Pierre Taillez, Hymne aux Six-Neuf. Récits d’un prêtre-soldat, paru en 1919 :

"Un condamné est introduit. J’ai devant moi un grand garçon, distingué, très pâle,
légère moustache blonde, la sueur au front, les traits défaits. M’attendant à
recevoir quelque apache, je refoule une exclamation de surprise. Nous restons
debout l’un près de l’autre. Avec bonté, je l’interroge : « Ton
âge ? – Vingt-deux ans. Ton nom ? – Pierre L. – Tu as vraiment
déserté ? Tu reconnais ta faute ? » Il avoue sincèrement et sans
rancune. – « Tu vois que le prêtre vient pour ta dernière heure. Il faut
accepter ta mort et t’y préparer par une bonne confession. Tu es
chrétien ? Tu as fait ta première communion ? Tu as une mère
chrétienne ? – Il répond oui à toutes ces questions.

Alors, nous nous mettons à genoux tous les deux, les coudes
appuyés à la petite table où sont rangés les papiers du lieutenant. J’ai
détaché le crucifix que je porte au cou et le pose là, sous nos yeux. Il achève
sa confession dans d’admirables sentiments de repentir et d’humilité. Ensemble
nous récitons la pénitence, puis nous nous relevons.

« Aie beaucoup de courage, mon fils, pour bien mourir.
Pardonne à ceux qui t’exécutent ; n’aie pour eux aucun vilain sentiment.
Comme je le vois bien disposé : « Je vais te demander davantage.
Veux-tu réparer pleinement ta faute et gagner beaucoup de mérites ? Et
bien, puisque tu as manqué ton devoir, en désertant, tu vas maintenant offrir
généreusement à Dieu ta vie pour la
France et tu Lui demanderas pour elle la victoire. – Je veux
bien » me dit-il avec un grand signe d’assentiment. Sa figure paisible
rayonne de sérénité.
« Sois calme en te laissant conduire à la mort. Tu
dois être le premier du cortège. Les camarades te regarderont. Pas de révolte.
Ne fais aucun geste d’insoumission. Ne cesse de réciter tes prières. » Il
accepte le sacrifice total.

« J’ai presque tous les jours de ma vie, avoue-t-il
pieusement, récité sans manqué le Je vous
salue, Marie.
– Prends sur toi cette médaille de la sainte Vierge ».
Il l’accepte de grand cœur, ms il hésite : « Vaut-il mieux,
demande-t-il, la mettre dans ma poche de capote, ou dans ma poche de pantalon,
à cause des balles ? Je crois que c’est mieux dans ma poche de
pantalon. » « À cause des balles » me fait frissonner. Je
réponds : « Je crois que oui ».

Ce malheureux coupable qu’une défaillance d’un jour a
conduit jusqu’ici est décidément un grand cœur purifié par le châtiment des
hommes et mûri pour le ciel !

Avant de congédier mon pénitent que maintenant je
révère : Voudrais-tu faire la communion, j’irais volontiers te chercher le
bon Dieu jusqu’à l’église. C’est tout près. – Oui, mon Père, je veux bien. – Je
te la donnerai quand j’aurai vu les autres. » (…)

Vite je cours jusqu’à l’église pour y prendre une
hostie et je reviens, portant le bon Dieu sur mon cœur, dans le petit ciboire
du viatique. (…) Sur les lèvres des trois
déserteurs [sur les six] que la justice des hommes condamne, Dieu ne se refuse point à
descendre. Les formules sacrées prennent dans l’occasion un sens réaliste
infiniment consolant : « Corpus
Domini nostri Jesu Christi…, in vitam aeternam
. » Les mains pendantes
– il n’y a pas de nappe – tous trois reçoivent le pain de vie, de la vie
éternelle à laquelle ils vont naître. (…)

Le petit jour est venu. Le cortège reçoit l’ordre de
s’ébranler. Nous obliquons vers la droite, dans la direction d’un long
mur d’enclos. Six poteaux, enfoncés en terre, marquent les emplacements de
mort. (…) Pierre est arrêté au premier. Il prie sereinement. (…)

Je
prie Dieu ardemment pour ces âmes qui vont à Lui. Pitié pour Pierre !
Pitié surtout pour ce malheureux ! (…) D’un geste sec qui fend l’air,
l’officier abaisse le sabre. Une salve effroyable retentit qui va publier le
châtiment des coupables et répandre l’alarme dans tout le village. Les corps
des victimes s’effondrent. La cervelle de Pierre L. a giclé de toutes parts. Sa
poitrine est percée de plusieurs balles. Un sous-officier pour chaque condamné,
révolver au poing, donne le coup de grâce, visant la tempe ou le cœur. (…)

Je
vais auprès des corps écroulés. Quelle n’est pas mon épouvante quand je vois la
poitrine du troisième se soulever d’un hoquet, avec un sifflement de la
gorge ! D’un cri de terreur, j’appelle l’officier de gendarmerie. « Vite,
achevez donc cet homme-là. Vous voyez bien qu’il n’est pas tué. »
Pan ! C’est bien fini, cette fois. (…)

Un médecin vient constater les blessures pour établir son
rapport. Le lieutenant de gendarmerie, très ému, me serre la main avec
respect : « Ils ont été merveilleux ! Six, je n’aurais jamais
cru cela ! Pas de difficulté. Rien ! Pas un geste ! Et cette
communion dans mon bureau ! »

Il en a les larmes aux yeux. (…)

J’ai rencontré, le soir, le sous-officier Bouyer,
séminariste, qui faisait partie du peloton. Nous avons parlé de la rude corvée.
– Tout de même, la mort sur le champ de bataille, me dit-il, vaut mieux, elle
présente moins d’horreurs ! » – Et quand, pour l’édifier, je lui
raconte la belle préparation à la mort de Pierre L., le premier du poteau de
droite. – « C’est justement celui-là sur qui j’ai tiré. Ensemble, tout
notre groupe de tireurs, nous avions convenu de viser en plein notre bonhomme, pour lui éviter de souffrir.
D’autres répugnaient à cette décision et préféraient viser sans entente. Nous
avions fixé quatre balles dans la tête, quatre balles dans le cœur. J’étais de
ceux qui visaient la tête ».

Ainsi Pierre avait pu paraître au jugement de Dieu avec la
médaille de la Vierge
dans la poche intacte du pantalon.

Et l’homme aux regards de haine était celui du troisième
poteau [qui n'est pas mort sur le coup] !

Requiescant in
pace !
Qu’ils reposent en paix, tous les deux,
tous les six !

Jamais, de toute la guerre, je n’ai vécu journée si rude.
Je ne puis cependant me rappeler la mort de Pierre L. sans prier Dieu que je
meure prêt comme lui
."

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27 commentaires

  1. Ce n’est pas à nous Français de 2013 de les condamner. Mais ce n’est pas à nous non plus de leur pardonner et de les réhabiliter. Seuls leurs frères d’armes étaient fondés à endosser l’une ou l’autre de ces responsabilités.

  2. Ce matin, jaurais aimé entendre ce texte, comme homélie, au lieu de celle, si fade, qui nous a été donnée lors de la “messe pour la paix” du 11 novembre.

  3. Oui c’est possible, car qu’aurions nous fait à sa place ?
    Je ne suis pas contre un espace au musée de l’armée pour les soldats fusillés.
    Ces événements font partie de cette guerre et de son histoire.
    Il est indispensable de réhabiliter les fusillés pour l’exemple totalement innocents, je pense à ceux de l’Aisne en 1914 réhabilités en 1924 mais il y en a eu d’autres !
    En revanche, il n’y a pas à réhabiliter des déserteurs ou les fauteurs de troubles de 1917 qui étaient déjà internationalistes.
    Cela n’interdit pas de les mêler aux commémorations mais ils ne peuvent être glorifiés contre ceux qui ont fait leur devoir.
    Enfin tout homme mérite qu’on salue sa mémoire s’il se repent, comme le disait le saint curé d’Ars à propos d’un suicidé : vous ne savez pas ce qui s’est passé entre le pont et le fleuve !

  4. Dans une telle “boucherie”, sur un temps de guerre aussi long , et face aux ordres de monter au feu coûte que coûte, on peut tout à fait comprendre l’action de déserter… nous aurions peut-être été de ceux-là.

  5. Merci pour ce beau témoignage.

  6. Ne pas pardonner à ceux qui ont ordonné de fusiller sans avoir mis un pied sur le front.
    Hommage aux soldats de tout pays qui ont fraternisé dans les tranchées à Noël 1914.

  7. Il faut aussi voir les conséquences de ces désertions ! le moral des troupes pouvant vite s’écrouler, et l’ennemi en profiter, la désertion devait être condamnée de la manière la plus exemplaire qui soit !
    Ils n’est pas de notre ressort de juger ou de réhabiliter ces hommes.
    Ils est de notre devoir de saluer la mémoire de ceux qui ont tenus et qui se sont battus.
    J’avoue avoir du mal à comprendre votre choix de témoignage en ce 11 novembre.
    [Bien sûr. Le prêtre condamne la désertion dans son témoignage. Je voulais simplement rappeler que la justice de Dieu n’est pas celle des hommes. Il peut accueillir au Paradis des anti-héros.
    L.T.]

  8. Texte terriblement poignant mais grâce à ce prêtre le condamné est parti serein.
    Dans un autre domaine ne faut-il pas rappeler que 70.OOO braves venus d’Algérie se sont fait tuer sur le front en 14/18?
    Les monuments aux morts de”là-bas” ont été pour la plupart saccagés, les tombes profanées :ils sont morts une seconde fois. Pas un mot pour leur rendre hommage! Ils étaient 100 fois plus nombreux que les fusillés! et ils n’auront pas même une place au Musée de l’Armée…

  9. Je ne suis pas du tout d’accord avec votre idée que Dieu peut accueillir au Paradis des Anti-héros.
    Nous n’en savons malheureusement rien. J’ai aussi beaucoup de mal à comprendre votre choix en ce 11 novembre.
    Faut-il condamner la guerre et tout faire pour l’éviter ? oui certainement mais la prochaine.
    Les “jugements” sur les acteurs des guerres passées sont totalement inutiles et hors de propos, nous n’étions pas là.
    [Je ne juge ici ni cette guerre, ni ceux qui y ont participé. La République célèbre les héros de 14-18 et c’est très bien (j’ai d’ailleurs posté un autre article au sujet des religieux mobilisés.)
    Dans ce post, j’ai choisi volontairement une approche décalée par rapport à ce que vous pourrez lire dans d’autres médias. Le Paradis est-il le Panthéon ? Non. Le Christ n’accueille pas que ceux à qui les hommes rendent hommage. Le prêtre, en proposant à cet anti-héros une façon d’offrir d’une autre manière sa vie pour la victoire de la France, malgré le mal qu’il a pu faire, montre qu’il est toujours possible de se racheter. Le sera-t-il ? Nous l’ignorons bien sûr. Mais nous savons que le bon larron, qui a blessé la société de son époque, est entré au Paradis. Cela nous invite à être miséricordieux y compris avec ceux qui nous ont blessés.
    L.T.

  10. Tous les déserteurs ne sont pas les fauteurs de troubles de 1917 plus ou moins complices des bolchéviques, qui avaient des visées révolutionnaires.
    Beaucoup ont du déserter devant le fait qu’ils étaient traités comme du bétail, et envoyés à une mort certaine par des officiers incompétents (placés à ces postes élevés du fait de leur anticléricalisme entre autres, cf suite au scandale des fiches, rappelé par le Salon Beige le 4 novembre, …).
    Le Chemin des Dames …
    Dans ces conditions, la désobéissance à un ordre absurde, qui envoie à la mort sans objectif grave n’est pas illégitime …
    Le vrai scandale n’est pas ces déserteurs, mais ces officiers incompétents qui ont envoyé à la mort des dizaines voire des centaines de milliers de soldats, alors que cela pouvait être évité.
    Je rappelle que Pétain lui, avait le plus grand respect de la vie de ses soldats et ne les a jamais envoyé une mort inutile.
    C’est d’ailleurs pour cela qu’il était adulé des soldats.

  11. Forcer un être humain à faire la guerre, c’est contre le liberté de conscience. On ne peut pas être contre la loi Taubira et soutenir les maires, sans en même-temps réhabiliter les fusillés pour l’exemple de la première guerre mondiale.

  12. On ne peut pas leur en vouloir d’avoir déserté, cette guerre était illégitime. Nous avions déjà des hollande et sarkozy au pouvoir, aussi infâmes, criminels, soumis à des intérêts particuliers.
    Ecoutez l’autre avant-guerre d’Henri Guillemin
    http://www.demystification.fr/lecons-dhistoire-2/henri-guillemin/

  13. Seul Dieu peur sonder les coeurs et les reins. Mais si ce prêtre a pu être si intimement convaincu qu’au moins un des condamnés irait voir Dieu ce jour-là à tel point qu’il faisait le souhait d’être dans les mêmes conditions que lui le jour de sa propre mort alors on peut penser qu’il a dû le faire. De plus, le jour de sa mort il reçoit le corps du Christ et il portait la médaille de la rue du Bac qui inonde de grâces et de promesses les gens qui la portent et notamment d’aller au Ciel au pire dans les 7 jours qui suivent leur mort . Alors moi je suis presque sûr que ce jeune homme baigne depuis dans le bonheur parfait de l’infini Amour et ce pour l’éternité.
    La Justice de Dieu n’est pas celle des hommes heureusement.

  14. Il est clair que cette boucherie est scandaleuse et inadmissible.Mélange d’incompétence des chefs et de conditionnement des soldats.
    Ce cas est pitoyable on mélange Dieu et la patrie.
    Où est la liberté de conscience ?
    Ou est la capacité de dire non à l impôt du sang prélevé de force par la république ?

  15. Les anciens combattants viennent d’apprendre que leur pension est maintenant rognée, grâce aux bons soins du ministre des Anciens combattants, Kader Arif.
    http://www.challenges.fr/economie/20131111.CHA6819/quand-l-etat-rogne-les-pensions-des-anciens-combattants.html
    Kader Arif, ministre non français des Anciens combattants français du gouvernorat européiste et atlantiste du young leader hollande : tout un programme.
    Et on se pose la question de savoir s’il faut saluer la mémoire des déserteurs ?
    Mon arrière grand-père est mort en combattant le 7 septembre 1915. Eussé-je eu un ascendant déserteur, je n’aurais pas renié sa mémoire. Mais je n’aurais pas eu la prétention qu’on la saluât devant ou à l’égal de la mémoire de celui qui a accepté de risquer mourir pour son pays. Car à déserter il n’y a aucun honneur : cela ne se salue pas, tout au plus cela se pardonne.

  16. Beau texte, merci

  17. La désertion apparaît surtout après l’échec de Nivelle en avril 1917. Or celui-ci n’était pas incompétent : brillant colonel d’artillerie à la Marne en 1914, il est le vainqueur de la bataille de Verdun en décembre 1916 (contrairement à Pétain, qui n’en fut que le défenseur de février à juin). Là où l’on peut s’étonner, c’est que Nivelle, dont l’intelligence n’est pas contestable, ait conçu un plan aussi “optimiste” que son offensive. Y a-t-il eu une carence du renseignement ? C’est possible. Cela nous a coûté en un mois 30 000 morts et 80 000 blessés.
    Une fois limogé, Nivelle n’écrivit pas de plaidoyer, ni d’autojustification, au rebours de ce que faisaient d’habitude les généraux congédiés. Il a préféré se taire. Une biographie a récemment paru sur lui.

  18. N’oublions pas que les mutineries sont dues, pour une grande part, à l’acharnement de ce salaud de Clémenceau. Il a refusé la paix demandée par l’Autriche pour satisfaire sa haine d’un pays chrétien. Il a sacrifié des milliers d’hommes envoyés à la boucherie sans possibilité de s’extraire à celle-ci. Français de 2013, notre tour arrive, n’ayez crainte !

  19. ne pas obéir à un ordre irréfléchi, n’est pas une “désertion” mais plutôt une contribution
    à l’efficacité du groupe combattant d’une part;ensuite, l’épuisement peut absolument empêcher tout effort moral supplémentaire!
    et pourtant je me prononce modestement en tant
    qu’officier supérieur.

  20. Colibri, vous dites des erreurs. Et au lieu de lire Henri Guillemin, ce fouille-poubelle de l’histoire (de gauche, en plus), lisez plutôt Jean-Baptiste Duroselle et Jean-Jacques Becker. Vous trouverez aussi de bonnes choses sur le site de la Revue historiques des Armées.

  21. seuls les chrétiens savent pardonner comme le Christ nous le demande , la république des sans dieu ne peut connaitre la miséricorde , je vais pas oublier de prier pour Pierre

  22. Le 13 novembre 1918, mon grand-père écrivait dans son journal : “Je pense à tous les pauvres morts épars dans la terre froide, à tous ceux qui les aimaient bien, pour qui nul bonheur n’est plus possible.
    Cette victoire, trop de souffrance l’a payée pour qu’il soit permis de s’en réjouir.”
    Que tous ces malheureux reposent en paix et que vive la France.

  23. Difficile débat…
    Chair à canon…disait-on sur cette guerre?
    Génération sacrifiée?
    Le Pouvoir a-t-il tout les droits et toutes les compétences?
    Qu’est-ce que l’obéissance?
    Qu’est-ce que le sens du mot Nation, qu’est-ce qui en est le ciment,en ces heures de division de plus en plus marquée?
    Je ne sais…
    Mais ce prêtre-soldat (et concerné aussi donc) qui aime et accompagne cet enfant de Dieu , et trouve, inspiré?, une façon de donner sens,de réparer, et d’aider à mourir en paix à ce gamin encore…Là est le signe pour moi de la Présence…
    Je ne me fais pas ici juge d’un comportement mais accueil d’un signe d’un bien plus grand que l’homme et que ses guerres…
    Merci… pour ce prêtre et celui qui l’a entendu…

  24. Cette parole de Napoleon “les politiques declarent les guerres mais ce ne sont pas eux qui les font”.

  25. L’acte de Pierre est répréhensible mais son âme est droite.
    Personne n’est parfait et même Pierre, son saint patron, a renié trois fois.
    Sur la croix à côté du Christ il y avait un autre crucifié qui lui aussi avait des choses graves sur la conscience mais qui, lui aussi, avait l’âme droite. Sa compassion l’a sauvé.

  26. @ Sarimares, ce qu’a écrit votre grand-père est très beau et poignant. Merci.

  27. Guizmoet, vous n’y êtes pas du tout. Clemenceau n’est pas au pouvoir au moment des mutineries (c’est Ribot, qui succède à Briand en mars 1917). Lesdites mutineries sont dues à l’échec de l’offensive Nivelle, et n’ont pas de rapport avec les pourparlers secrets entre l’Entente et l’empereur Charles (mars à juin 1917). Le secret fut éventé par une indiscrétion de Czernin, ministre austro-hongrois des Affaires étrangères, en avril 1918. Cela a poussé Clemenceau à réagir, l’affaire s’est envenimée, mais au départ, il ne pensait pas à faire éclater l’Empire austro-hongrois.
    Si vous vous intéressez à cette question, je vous conseille le petit livre de Guy Pédroncini intitulé Les négociations secrètes pendant la Grande Guerre, paru en 1969 chez Flammarion. Voyez aussi Jean Sévillia, Le dernier empereur, biographie consacrée à Charles Ier (Perrin, 2009).

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