Au cours de l'audience générale, le Saint-Père a consacré sa catéchèse au
trois voies de la connaissance de Dieu.
"Dieu a toujours l'initiative sur l'homme. C'est lui qui
nous éclaire le chemin dans sa direction, nous oriente et précède
nos initiatives, dans le respect de notre liberté… Il ne cesse de
nous chercher, fidèle à l'homme qu'il a créé, rédempteur qui lui
demeure proche par amour. Cette certitude doit nous accompagner
chaque jour… Notre époque, nous le voyons bien, est difficile pour
la foi, souvent peu ou mal comprise, contesté et même refusée…
Il y avait autrefois en occident une société considérée comme
chrétienne, imprégnée de la foi, où la référence et l'adhésion
à Dieu étaient naturelles pour la majorité. L'incroyant devait lui
se justifier. La situation est changée et c'est le croyant qui, de
plus en plus, doit être prêt à justifier sa foi… Ainsi s'est
manifesté un phénomène particulièrement dangereux pour la foi. Il
s'agit d'une forme d'athéisme pratique dans lequel ne sont contestés
ni la vérité de la foi ou les rites, mais qui les considère
simplement comme sans importance pour l'existence quotidienne,
inutiles et détachés de la vie. Ainsi en vient on à croire en Dieu
de manière superficielle ou à vivre comme s'il n'existait pas…
Une attitude finalement encore plus destructive car pétrie
d'indifférence envers la foi, envers la question de Dieu"."En
réalité, séparé de Dieu, l'homme est réduit à sa seule
dimension horizontale, ce qui est la cause fondamentale des
totalitarismes aux tragiques conséquences du siècle dernier, comme
de la crise des valeurs que nous connaissons. En écartant la
référence à Dieu, c'est l'horizon éthique même qui est
occulté… Face à cela, fidèle au mandat du Christ, l'Eglise ne
cesse d'affirmer la vérité sur l'homme et son destin… Quelles
sont donc les réponses que la foi propose avec respect à
l'athéisme, au scepticisme, à l'indifférence pour la verticalité,
afin que l'homme contemporain puisse réfléchir à l'existence de
Dieu et trouver le chemin qui y conduit? Voici certaines des voies
qui découlent de la simple réflexion comme de la force de la foi…
Il faut aider l'homme d'aujourd'hui à retrouver la contemplation de
la création, sa beauté. Le monde n'est pas une masse informe, et
plus nous le connaissons mieux nous percevons ses mécanismes
merveilleux, et derrière eux un dessein, une intelligence créatrice.
Einstein disait que les lois de la nature révèlent une raison
tellement supérieure que la somme des raisonnements humains apparaît
insignifiante".
Pour
illustrer une deuxième voie, le Saint-Père a cité le Catéchisme: avec son ouverture à la vérité et à la beauté, avec son sens du
bien moral, avec sa liberté et sa conscience, son aspiration à
l'infini et au bonheur, l'homme s'interroge sur l'existence de Dieu.
Et pour la troisième il a affirmé que par la foi le croyant est uni
à Dieu, ouvert à sa grâce et à la force de sa charité…
"Il ne
craint pas de monter sa foi, il est ouvert au dialogue et exprime son
amitié profonde pour tout homme, ouvert qu'il est à l'espérance
comme au besoin de se racheter, d'atteindre la lumière à venir. La
foi est rencontre avec Dieu, qui oeuvre et parle dans l'histoire…
Un chrétien, une communauté fidèle au projet de Dieu…constitue
une voie privilégiée pour qui est indifférent ou qui doute de son
existence et de son action… Beaucoup ont aujourd'hui une conception
étroite de la foi chrétienne qu'ils voient comme un banal système
de croyances et de valeurs, et non pas comme la vérité d'un Dieu
qui s'est révélé dans l'histoire et désire communier avec
l'homme… En vérité, avant d'être une doctrine le christianisme
est une rencontre entre l'homme et Dieu en Jésus-Christ. Avant
d'être une morale ou une éthique, c'est l'évènement de l'amour
et de l'accueil pour Jésus".