Mme Braun-Pivet, présidente (EPR) de l’Assemblée nationale, souhaite que le texte sur la fin de vie soit “réexaminé à l’Assemblée avant la fin de l’année” :
“C’est un texte qui est attendu par les Français et donc je souhaite qu’il soit réexaminé à l’Assemblée nationale avant la fin de l’année. Nous sommes prêts, le texte est prêt et donc il faut y aller”.
Le député (MoDem) de la Charente-Maritime Olivier Falorni, qui était rapporteur général de la commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi relatif à l’accompagnement des malades et de la fin de vie, vient de déposer une proposition de loi reprenant très largement son contenu, signée notamment par 166 députés. Celle-ci pourrait donc être rapidement inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée, notamment lors de la première “semaine de l’Assemblée” prévue fin novembre.
Mais le gouvernement compte nombre d’opposants à ce texte, au premier rang desquels le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. Des ministres du camp présidentiel comme Mme Astrid Panosyan-Bouvet ont aussi exprimé leur opposition. De son côté, le ministre de la Santé Geneviève Darieussecq a dit attendre la position officielle de M. Barnier, qui n’a pas donné de signal en la matière, tout en estimant que les parlementaires devaient “terminer leur travail”.
Dans une tribune pour le journal Marianne, Claire Fourcade, la présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) appelle à « cesser d’utiliser la fin de vie comme un marqueur politique ».
« De consultations en conventions, de rapports en réunions et d’hésitations en tergiversations », « nous avons connu des moments intéressants, où la conversation publique donna lieu à de saines controverses, à des désaccords, mais aussi à des consensus et à des constats partagés, notamment sur l’extrême faiblesse de notre système de prise en charge des personnes en fin de vie et la nécessité d’une véritable politique publique de développement des soins palliatifs ».
« Mais plus loin du VIIe arrondissement, sur le terrain des soignants, dans les unités de soins palliatifs, au sein des équipes de gériatrie, d’hospitalisation à domicile, chez les infirmières, les psychiatres, les aides-soignantes, ces 24 mois ont surtout été vécus comme une interminable épreuve ».
« Epreuve d’assister à des débats abstraits sur un sujet qui est notre quotidien. Epreuve de voir une réflexion engagée sur la base de quelques cas, lorsqu’au quotidien, des milliers de personnes finissent leur vie insuffisamment soignées, soulagées, accompagnées et reconnues. Epreuve enfin de voir la parole de nombreux soignants, mais aussi de nombreux patients souvent invisibilisés, comme si en matière de soin l’idéologie pouvait l’emporter sur le réel, et in fine la liberté l’emporter sur la fraternité, sans que jamais la question de la liberté concrète d’être soigné soit réellement posée. »
« Soignants de soins palliatifs, nous demandons à nos représentants politiques d’en finir avec la séquence fin de vie. Notre travail n’est pas une séquence ». « La prise en charge de nos concitoyens à l’approche de la mort n’est pas une séquence. Les lois bioéthiques ne sont pas des outils politiques destinés à servir des configurations électorales impossibles. »
« Soignants de soins palliatifs, nous savons aussi que 150 000 personnes seulement chaque année ont accès à nos services quand 300 000 en auraient besoin, comme l’a confirmé récemment la Cour des comptes ». « Mesdames et messieurs les députés et les ministres, trouvez une coalition pour que chaque personne nécessitant des soins puisse y avoir enfin accès ». « Nous ne soignons pas avec des mots ou avec des lois. Nous demandons que le service public de la santé tienne sa promesse de non-abandon auprès de tous les citoyens et que les soins palliatifs soient enfin accessibles partout et pour tous. »
Montalte
Il faudrait contre-attaquer et proposer un projet de loi pour interdire les pressions et la propagande incitant les gens à se donner la mort.