Communiqué de La Manif Pour tous :
Enthousiasme et détermination au rendez-vous pour le coup d’envoi d’une année qui pourrait s’annoncer intense en mobilisations : La Manif Pour Tous a fait sa rentrée ce week-end dans l’Essonne à l’occasion de sa 6e université d’été qui a fait le plein en rassemblant 440 personnes. Au cœur des débats, la question sensible de la filiation et de la PMA sans père.
Alors que la présentation du projet de loi de révision de la loi de bioéthique est envisagée d’ici la fin de l’année ou début 2019, son contenu est encore est préparation. Médecine génomique, neurosciences, intelligence artificielle, big data… les sujets complexes qui y seront abordés sont déjà nombreux. Certains souhaitent profiter de ce véhicule législatif pour autoriser l‘accès à la PMA pour les couples de femmes et les célibataires. Le Président de la République s’y était déclaré favorable « à titre personnel », mais cette mesure ne figurait pas dans son programme présidentiel. Sur ce sujet de la PMA, Emmanuel Macron a toujours précisé qu‘il conditionne tout projet en ce sens à l’existence préalable d’un large consensus. Dans les colonnes de Têtu le 24 avril 2017, il avait ainsi pris soin de préciser « je souhaite qu’il y ait un vrai débat de société : si un tel débat aboutit favorablement, je légaliserai la PMA, mais je ne le porterai pas comme un combat identitaire. »
Or, à l’issue des Etats Généraux de la bioéthique qui se sont déroulés au premier semestre 2018, le Président du CCNE (Comité Consultatif National d‘Ethique) s’est félicité de leur ampleur et a constaté « qu’il n’existe pas de consensus sur la PMA. » Selon un sondage Ifop dont les résultats ont été rendu public hier par La Manif Pour Tous lors de son université d’été, 56% des Français attendent du gouvernement qu‘il « reporte ce débat à plus tard pour ne pas diviser inutilement les Français ». Ils sont également une nette majorité à se prononcer en ce sens parmi les sympathisants de LREM (54%) et même 80% chez les proches des Républicains.
Ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn a reconnu ce matin sur France Inter que « La PMA c’est une bombe si l’on décide d’en faire un combat de société. » C‘est précisément ce que souhaitent éviter les Français grâce à un report d’un débat aussi clivant, sensible et polémique. Les Français s’attendent d’ailleurs à des manifestations très importantes si le gouvernement décidait de passer en force et de mépriser les conclusions des Etats généraux de la bioéthique. Selon le sondage Ifop réalisé les 18 et 19 septembre 2018, plus de 6 Français sur 10 estiment qu’un projet de loi sur la PMA sans père provoquerait « des manifestations d’opposition très importantes parce qu’on toucherait aux droits des enfants ». Les électeurs d‘Emmanuel Macron et les sympathisants de LREM sont également une très large majorité à faire ce pronostic (59%).
Devant des militants gonflés à bloc et prêts à se mobiliser si besoin, les intervenants de cette 6e université d’été ont partagé leur expertise et leur analyse. La diversité des opinions a permis des échanges intéressants. Pierre Manent, Ivan Rioufol, le professeur Christian Flavigny, Patrick Buisson ou bien encore Dominique Reynié se sont ainsi succédés à la tribune tout au long de ces 2 jours.
Dans son discours de clôture, Ludovine de La Rochère a précisé que
« cette question de la PMA concerne tous les Français, en particulier parce qu’il en va du monde que nous voulons pour demain. Toute évolution de l’encadrement de la PMA aurait des conséquences concrète pour toute la société : droits de l’enfant, marchandisation, eugénisme, détournement de la médecine, GPA… L‘absence de consensus constatée par tout le monde, y compris le Président du CCNE, doit nous inciter collectivement à la prudence. Le débat sur la PMA et la GPA doit être reporté pour ne pas diviser inutilement les Français. Ce signal d‘unité et d‘apaisement est attendu par l’immense majorité de nos concitoyens. »
La Manif Pour Tous entend rester vigilante sur le contenu de l‘avis du CCNE qui sera publié mardi 25 septembre. Il devra être cohérent avec les conclusions des Etats généraux de la bioéthique. Le débat apaisé ne doit pas se transformer en débat méprisé.