La Manif Pour Tous sera au rendez-vous pour le rappeler aux sénateurs les 15 et 24 juin à l’occasion de la poursuite du processus législatif à marche forcée
Dans la nuit du 9 au 10 juin 2021, l’Assemblée nationale a donc voté pour la 3e fois en faveur du projet de loi dit « bioéthique ». Avec la très polémique, « PMA sans père », le texte entend priver volontairement des enfants de père toute leur vie et leur inventant une filiation fictive qui reposerait sur « deux mères » et l’effacement du père. C’est évidemment au mieux une illusion, au pire un mensonge délibéré. Ce projet de loi ni bio ni éthique autorise également l’autoconservation des gamètes sans motif médical, la création d’embryons transgéniques, de chimères animal-homme et de gamètes artificiels.
Comme l’a développé la député Danièle Obono, de la France insoumise,
« on peut être homme et femme, on peut être ni l’un ni l’autre, on peut être sur le spectre des identités de genre, très fluide, et donc ça c’est une réalité, et par rapport à cette réalité, ça ne doit pas constituer une discrimination et empêcher les personnes de pouvoir enfanter et de pouvoir réutiliser leurs gamètes. »
De tels propos, déconnectés d’une réalité qu’ils s’obstinent à refuser de voir, n’ont malheureusement pas été isolés dans les rangs de la majorité et de ses alliés de circonstance. De l’extrême-gauche à LREM, c’est bel et bien l’affirmation du droit à l’enfant qui est voulu et qui a été voté.
« Plus c’est gros, plus ça passe »
Les pseudo-débats qui ont eu lieu, tout comme les titres et sous-titres du projet de loi, en disent long sur l’hypocrisie des militants du projet de loi. Plus l’éthique et l’intérêt de l’enfant, qui n’est plus « supérieur », sont évoqués, moins, en réalité, ils sont respectés. Quant à l’enfant, à l’article 1er sur la PMA, qui le concerne au premier chef, il n’est plus considéré que comme un « projet parental ». Autant de mots assénés, de mots qui manquent, de manipulations qui en disent long.
La Manif Pour Tous dénonce fermement les éléments de langage répétés ad nauseam par la majorité, selon laquelle il y a aurait de longs débats, trop longs même, d’après Jean-Louis Touraine. La réalité est toute autre : il n’y a eu aucun débat de fond. La majorité a systématiquement voté contre tous les amendements proposés par l’opposition. Résultat : une caricature de démocratie, un mépris du parlement, un dialogue et un échange de vue inexistant, un abus de pouvoir complet de la majorité, laquelle profite d’être en surnombre pour piétiner au passage l’intégralité du travail du Sénat. Après trois examens successifs à l’Assemblée nationale, le projet de loi adopté est conforme à sa version initiale ! Les propositions formulées par les députés et les sénateurs ont tout simplement été rayées d’un trait de plume, avec toute la suffisance d’un gouvernement qui n’a pas brillé par se présence.
Même constat de silence du côté de Matignon et de l’Elysée : en vérité, la PMA sans père n’est pas assumée par l’Exécutif qui a cédé face à une pression militante radicale et non représentative. Depuis le début du quinquennat, toutes les enquêtes d’opinion centrées sur les premiers concernés – les enfants – montrent que 78 à 85% des Français estiment que les enfants nés par PMA ont les mêmes droits que les enfants conçus naturellement, et en particulier de ne pas être volontairement privés d’un père ou d’une mère.
GPA : une ligne rouge passée à l’orange
Les députés LREM ont prétendu que ce n’était pas le moment de parler de la GPA alors même que, dès la première lecture du texte, ils avaient eux-mêmes intégré dans le texte l’article 4bis visant à faire reconnaître la filiation d’intention dans le cadre des gestations pour autrui faites à l’étranger par des Français. Ils avaient donc eux-mêmes voulu intégrer la reconnaissance du principe même de la GPA, dès lors que celle-ci a été pratiquée à l’étranger. Vraisemblablement, LREM trouve acceptable d’exploiter des femmes vulnérables, de les réduire au statut de productrices d’enfants, dès lors que celles-ci sont d’autres pays. Cette vision éminemment sexiste et raciste est une honte pour la patrie des Droits de l’Homme. La Manif Pour Tous dénonce ces postures dangereuses et réaffirme une nouvelle fois que la dignité des femmes et des enfants n’a pas de frontière. Ce qui est intolérable et inacceptable en France, l’est tout autant ailleurs dans le monde.
Le projet de loi doit désormais passer en commission spéciale au Sénat, annoncée pour le 15 juin, puis en séance publique au Sénat, le 24 juin. Comment réagiront les sénateurs face au mépris de la majorité présidentielle à leur égard, face au piétinement du débat parlementaire, véritable pilier de notre démocratie ?
La Manif Pour Tous sera évidemment au rendez-vous et rappellera avec force qu’une loi qui prive volontairement des enfants de père n’est pas et ne sera jamais une loi d’amour, d’égalité et de fraternité.
philippe paternot
prochaine étape : la greffe d’utérus pour les transsexuels (au masculin évidemment) remboursée 100% par la sécu