EducFrance publie la lettre ouverte d’un collectif d’élèves de terminale privée hors contrat. Ils sont tous en double projet, c’est-à-dire qu’ils poursuivent des études académiques exigeantes et un sport à très haut niveau :
Monsieur le Ministre de l’Éducation nationale,
Nous sommes des lycéens de terminale de l’Académie Mouratoglou à Biot en sport-études tennis ou golf, et nous vous sollicitons aujourd’hui pour attirer votre attention sur le sort qui nous est réservé par la décision que vous avez prise de ne pas faire bénéficier les lycées hors contrat des modalités adaptées du baccalauréat 2021.
Nous avons été frappés par la grande injustice de cette décision. L’évolution des modalités du baccalauréat 2021 a été justifiée par vous-même par les conséquences de la crise sanitaire et par la nécessité de tenir compte des difficultés d’apprentissage depuis plusieurs mois. Or, ces nouvelles modalités sont pour nous considérablement durcies par rapport à une période normale.
Là où les épreuves de spécialité ont été annulées dès janvier pour les lycées publics et privés sous contrat et récemment pour les élèves du CNED réglementé, elles ont été repoussées en juin pour nous et nous ne l’avons appris que le 25 février dernier. Dès lors, notre planning de révision est surchargé car ces 2 épreuves s’intercalent entre les épreuves communes (en mai), la philosophie et le grand oral (à partir de la mi-juin).
En temps normal, nous aurions déjà passé les épreuves de spécialité en mars et aurions eu donc plus de temps pour nous concentrer et réviser les autres épreuves et nous organiser.
Comment pouvez-vous considérer face à ce tunnel d’épreuves que nous serons à égalité avec les autres lycéens, qui, eux, n’ont que la philosophie et le grand oral à réviser ? Pourquoi ne pas avoir repoussé ces épreuves de spécialité pour tous en juin ou ne les avoir pas annulées pour tous ? Les conditions sanitaires actuelles ne sont d’ailleurs pas meilleures qu’elles ne l’étaient en mars dernier.
Dans tous les cas, il s’agit de respecter le principe d’égalité si cher à la République française.
En quoi les élèves du hors-contrat ne sont-ils pas touchés par les conséquences de la situation sanitaire, en quoi méritent-ils des modalités plus compliquées cette année ?
De plus, les épreuves communes commencent dans 2 semaines et, compte tenu des contraintes liées à la Covid, auxquelles se sont ajoutées le dernier confinement d’un mois, nous n’avons pas encore terminé les programmes dans certaines matières (comme les autres lycéens d’ailleurs qui ne cessent de vous le faire savoir). Comment pouvons-nous dès lors réviser toutes les matières depuis le début de l’année, suivre nos cours pour terminer les programmes tout en passant des épreuves et préparant le grand oral ?
Nous devons également passer dans 2 semaines les épreuves d’EPS alors que les gymnases ont été fermés quasiment toute l’année scolaire, que nous sommes confinés depuis 1 mois. Comment peut-on être prêt à passer ces épreuves dans des conditions sereines ?
Nous pensions que le bac était un diplôme national et que tous les lycéens de France étaient soumis aux mêmes règles pour le mériter. Ce n’est plus le cas et nous serons cette année soumis à un régime discriminatoire et absolument injustifié.
En ce qui nous concerne, nous sommes des sportifs assidus et visant au haut niveau. L’Académie représente pour nous une chance de profiter d’une formation sportive exceptionnelle en suivant, de manière intense, les programmes et les méthodes conduisant au baccalauréat. Croyez bien, Monsieur le Ministre, que nos journées sont bien remplies et que les cours qui nous sont prodigués sont particulièrement sérieux.
La justification avancée reposant sur le fait que nous n’aurions pas de livret scolaire et qu’il serait impossible d’apprécier nos résultats sur le contrôle continu ne peut être admise. La réalité montre le contraire. Nos enseignements sont de qualité, nous faisons des devoirs sur table chaque semaine, des bacs blancs et nous avons un bulletin scolaire ! Heureusement d’ailleurs puisque nous prétendons à entrer dans l’enseignement supérieur et que nos notes sont prises en compte sur Parcoursup. A cet égard, les élèves poursuivent leurs études dans des universités françaises ou étrangères renommées (aux Etats-Unis, au Royaume-Uni ou en Suisse par exemple) ou dans diverses écoles (commerce, sciences politiques, etc…).
Comme pour tous les lycéens, l’épidémie a beaucoup perturbé notre vie et peut-être plus encore car nous avons été également affectés dans la pratique de notre sport, qui contribue tant à notre équilibre. Ce tunnel d’épreuves, avec l’ajout des épreuves de spécialité les 7 et 9 juin, remet d’ailleurs en cause notre calendrier de compétitions.
Nous savons que vous êtes attachés au sport et aux jeunes sportifs en général, vous l’avez encore dit dimanche soir lors de l’émission Stade 2 sur France 3 où vous avez rappelé que les jeunes, leur bien-être, leur santé psychologique étaient votre priorité. Pourquoi sommes-nous les seuls 4000 lycéens en France pour lesquels la détresse psychologique, le stress lié aux conditions de vie cette dernière année ne devraient pas être pris en compte ?
Nous sommes certains que vous avez suffisamment d’humanité pour comprendre notre désarroi et notre sentiment d’inégalité face à cette situation, et que vous saurez nous entendre en acceptant, au minimum, que certaines de nos matières, soit les épreuves communes de mai, soit nos deux épreuves de spécialité initialement prévues en mars et reportées en juin, relèvent du contrôle continu comme pour tous les autres élèves, et que le programme de révision de terminale soit allégé pour tenir compte de l’impossibilité de le terminer.
Nous vous prions de recevoir, Monsieur le Ministre, l’expression de nos sentiments respectueux.
Des élèves de Terminale de l’Académie Mouratoglou.
Prout
Les élèves hors contrat ne portent pas de masques de zombies paniquards masqués… en général ! bravo !
et bien sûr inutile de dire qu’il n’y a pas plus de cas de “covid” (en réalité de variants de grippe chinoise) qu’ailleurs. Je dirais même moins… voir aucun