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Culture de mort : Avortement / Pays : Russie

En Russie, la relance nécessaire de la natalité passe par un véritable questionnement sur l’avortement

En Russie, la relance nécessaire de la natalité passe par un véritable questionnement sur l’avortement

Alors que le pouvoir fédéral a demandé aux régions de “trouver des solutions pour stimuler les taux de natalité”, l’idée de limiter l’avortement fait son chemin avec l’aide des courants conservateurs et orthodoxes :

Lundi 20 septembre, Gleb Nikitine, le gouverneur de la région de Nijni-Novgorod, annonçait que les députés du parlement local examineraient prochainement une loi interdisant la pratique des interruptions volontaires de grossesse dans les cliniques privées et réduisant de 12 à 8 semaines le délai dans lequel une IVG est autorisée.

Cette initiative n’a rien d’isolé. Ces derniers mois, une dizaine de régions russes ont exprimé leur volonté de restreindre l’accès à l’avortement. Certaines, comme la Mordovie ou la région de Tver, sanctionnent même dorénavant “l’incitation à l’avortement” de peines d’amendes. En Crimée ou dans la région de Koursk, les autorités locales n’ont pas pris de mesures coercitives, mais elles ont annoncé, qu’après consultation, les cliniques privées de leur ressort avaient décidé de ne plus pratiquer d’IVG.

Les établissements de santé privés sont dans le collimateur des politiques russes, de plus en plus nombreux à exprimer ouvertement leur volonté de limiter les IVG. Ils sont notamment accusés de ne pas fournir de statistiques sur le nombre d’IVG pratiquées et de ne pas respecter la “semaine de silence”, ce temps de réflexion qu’impose la loi russe à toute femme voulant avorter. Le vice-président de la Douma, Piotr Tolstoï proposait récemment de “réduire cet espace légal dévolu aux meurtres d’enfants” en limitant les avortements aux seuls hôpitaux publics. Une proposition de loi en ce sens pourrait bientôt être examinée à la Douma, permettant d’étendre à toute la Russie cette mesure (…). Le gouverneur-adjoint de Koursk, Andreï Belostosky, a reconnu que Moscou avait demandé aux pouvoirs régionaux de “trouver des solutions pour stimuler les taux de natalité”.

La crise démographique que connaît la Russie est le principal argument des partisans de la limitation des avortements. Le nombre de naissances est revenu au niveau de 1945. Le pays, qui compte 145 millions d’habitants pourrait n’en avoir plus que 120 en 2050, selon les projections des Nations unies. Piotr Tosltoï assène que les mesures qu’il propose pourraient “augmenter la natalité d’au moins 200 000 enfants par an” (…)

Certains députés conservateurs tentent malgré tout de saisir l’occasion pour faire avancer d’autres propositions comme celle qui consisterait à reconnaître l’existence de l’enfant avant sa naissance. “Ces questions ont toujours été au centre des préoccupations de l’Église orthodoxe et des mouvements patriarcaux, décrypte Sofia Roussova, mais aujourd’hui, elles trouvent une tribune même dans les forces politiques qui étaient neutres sur la question.” L’URSS avait pourtant été le premier état à légaliser l’avortement en 1920.

Pour l’instant, la législation russe reste plutôt libérale. L’avortement peut être pratiqué jusqu’à la 12e semaine de grossesse (14 en France). Mais la possibilité de pratiquer une IVG jusqu’à la 22e semaine pour des raisons médicales ou sociales a été progressivement restreinte ces dernières années pour n’être plus autorisée qu’en cas de viol aujourd’hui. Par ailleurs, la “pilule du lendemain” ne sera plus disponible que sur ordonnance l’année prochaine, alors qu’elle était en vente libre jusque-là (…)

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1 commentaire

  1. C’est la bonne voie. Pour sauver les peuples d’Europe.

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