Une fois n’est pas coutume, force est de constater que François Ruffin (LFI) sait de quoi il parle à propos des enfants handicapés. Sans aller jusqu’à approuver Eric Zemmour( ligne rouge infranchissable), il va presque jusqu’à le remercier d’avoir ouvert le débat dans une interview accordée à Marianne :
Il faudrait presque remercier Éric Zemmour, parce que, comme le dit l’Unapei, le handicap n’existait pas dans la campagne présidentielle jusqu’à ce week-end ! Quand on l’écoute, il dit : « les enfants handicapés doivent aller en établissements », c’est la règle, « sauf les cas les plus légers qui iront à l’école », c’est l’exception. Je suis pour inverser ce propos : la règle, pour moi, c’est plutôt l’inclusion. Mais en laissant la possibilité, aussi, d’obtenir une place en établissement.
Sur le handicap, c’est comme s’il y avait des dogmes successifs : d’abord, on cache les enfants chez soi par honte, on les garde dans la famille, durant des décennies. Ensuite, on les met en établissement. Et le troisième dogme, aujourd’hui, qui reviendrait à dire : tous à l’école et tous, également, une fois adultes, dans le monde du travail. Cette doctrine aujourd’hui ne rend pas tout le monde heureux. Elle interdit que des solutions, adaptées à chaque personne, à chaque parcours, soient recherchées, trouvées.
Alors que oui, des parents témoignent que leurs enfants se sont épanouis dans des « institutions », et je ne veux pas les diaboliser. Alors que tout n’est pas fait, mais alors pas du tout, pour que l’école soit rendue vraiment inclusive, et donc elle fait souffrir des enfants, qui n’y trouvent pas leur place (…)
Aujourd’hui on a de l’inclusion low cost, qui s’est dégradée pendant le mandat d’Emmanuel Macron. La mesure qui casse tout, c’est la « mutualisation », avec les pôles inclusifs d’accompagnement localisés (Pial). C’est une catastrophe, parce qu’on demande à une accompagnante qui suivait deux ou trois enfants auparavant, d’en suivre désormais quatre, cinq ou six – j’ai déjà vu un cas où une seule accompagnante devait suivre onze enfants –, on lui demande de sauter d’une classe à l’autre, d’un établissement à l’autre.
Quelle est la logique ? Il s’agit de faire du chiffre. Il faut suivre plus d’enfants, ce qui est parfaitement légitime. Sauf que derrière, on ne recrute pas du tout en proportion. Et donc, on divise les suivis, on fractionne les emplois du temps, on fait un truc de bouche-trou. Une mère témoigne : « En deux ans d’école maternelle, mon fils a vu quinze accompagnants d’enfants en situation de handicap (les fameuses AESH, N.D.L.R.). Avec la mutualisation, elles changent tout le temps. Cette absence de stabilité, ça le détruit. » Et les AESH qui doivent s’occuper de quatre enfants avec quatre problèmes différents me disent tout simplement qu’elles ne sont pas Wonder Woman. Ça les dégoûte de leur métier (…)
Cette polémique, elle permet à la majorité de couvrir, par une indignation sur les principes, la réalité d’une politique indigente. Il y a une hypocrisie manifeste, un fossé énorme entre les déclarations d’intention et les actes.
Australe
l’éducation nationale est à la dérive, enfants entrant en 6ème sans savoir lire ou comprendre le texte, elle manque de moyen humain.
Dans cette situation l’inclusion se fait au détriment de tous, il faut dans un premier temps remettre le savoir au centre de l’école et inclure en fonction des moyens, des élèves et se préoccuper des besoins de l’enfant et non de l’idéologie des décidants.
Faliocha
Puisqu’on vous dit qu’ils vont finir par nous faire aimer la France Insoumise ! Entre cette déclaration, son discours à l’Assemblée et la brillante intervention de Mélenchon, on finit par les trouver plus sympathiques que les autres, c’est le comble !