Dans le dernier numéro de Monde et vie, Karim Ouchikh, président du SIEL, développe son analyse sur le paysage politique de la droite :
Pourquoi selon vous la droite parlementaire continue à avoir un discours social-démocrate ? Pourquoi n’emboîte-t-elle pas le pas à ses électeurs ? Où est le blocage ?
Depuis la Révolution française, la gauche exerce sur la droite parlementaire une fascination politique durable, qui ne s’est jamais démentie depuis les débuts de la Ve République. À la différence de Margaret Thatcher, à l’origine de la fameuse révolution conservatrice britannique, aucun dirigeant politique français d’envergure n’a osé véritablement rompre avec ce corset idéologique qui empêche la libre expression sur notre sol des idées authentiquement de droite. À cette première explication s’ajoute le poids de la puissance publique qui, dans ses différentes composantes (État, collectivités locales…), nourrit des clientèles politiques captives (fonctionnaires, syndicats) qui sont autant de relais d’opinion influents qui pèsent considérablement dans le débat politique.
Sur l’échiquier politique français, occupant un espace singulier entre LR et le FN, il existe pourtant une force politique d’une puissance inouïe, dont on ne mesure pas suffisamment le potentiel électoral. J’ai coutume de désigner cette force sous le vocable de “bloc villiériste", une force qui ne se réduit pas à la seule personne du fondateur du Puy-du-Fou, mais que ce dernier incarne avec un immense talent : souverainiste au plan institutionnel, conservatrice sur les questions de société, oeuvrant pour l’épanouissement des libertés, notamment sur un registre économique, ce bloc politique pèse, selon moi, entre 8 et 15 % du corps électoral français et ne demande qu’à se structurer et se mobiliser, surtout au lendemain des formidables rassemblements de LMPT qui ont donné naissance à toute une génération de femmes et d’hommes désireux de s’engager activement dans l’action publique. La dynamique conservatrice qui s’étend partout en Europe (Grande-Bretagne, Suisse, Hongrie, Pologne…) a vocation, tôt ou tard, à s’enraciner également en France.
Marine Le Pen va-t-elle pouvoir incarner ce virage à droite de la société française ou risque-t-elle au contraire d’en empêcher la réalisation politique ?
À l’occasion du séminaire de réflexion du FN des 5, 6 et 7 février, j’ai particulièrement insisté sur la nécessité pour Marine Le Pen d’incorporer à son discours politique les sujets de société qui préoccupent réellement nos compatriotes (notamment ceux qui votent traditionnellement à droite), au premier rang desquels les questions qui concernent notre socle anthropologique d’essence chrétienne (modèle familial classique, loi Taubira, GPA/PMA, fin de vie…).
Dans une stratégie de second tour, qui nécessite pour le FN de disposer d’une réserve de voix qui lui manque trop souvent, Marine Le Pen doit fidéliser et ‘‘arrimer’’ à sa personne cet électorat conservateur qui fera la différence aux présidentielles. Cette dynamique électorale passera soit par une alliance, ouvertement assumée, avec les forces de la droite conservatrice, appelées elles-mêmes à se structurer, soit par une prise en compte, dans le programme présidentiel de la patronne du FN de propositions politiques authentiquement de droite. Je n’ai pas la prétention de modifier la ligne politique actuelle du FN, mais simplement de la pondérer d’un point de vue idéologique"
c'est ici
Les “formidables rassemblements de LMPT” ne se limitent heureusement pas à la droite et à l’extrême-droite.
jejomau
il faut rajouter les Maçons qui ne veulent pas que la France rayonne !
Christophe de Bellabre
Désolé de devoir contredire M. Ouchikh… mais ce n’est pas en faisant de Sébastien Chenu son principal acteur de campagne, que Marine Le Pen arrivera à rassembler l’électorat conservateur et très sensible sur les questions de société (modèle familial classique, loi Taubira, GPA/PMA, fin de vie…) sur sa candidature. Beaucoup de participants LMPT avaient commencé à choisir les bulletins FN devant les errements des UMP/LR sur tous ces sujets, mais, aujourd’hui, je suis convaincu qu’elle les a définitivement perdus. Mal conseillée et trop influencée par le lobby gay interne au FN, elle a complètement loupé le coche.
Yvon
Analyse intéressante. Mais l’actualité est en train de changer. Il n’y aura pas de deuxième tour. Marine Le Pen doit se préparer à être élue au premier tour. Les attentats de Bruxelles et ceux à venir montrent l’incapacité des chialeuses LR/PS à faire face à la situation.
Lefevre
Entre LR et l’Oeuvre Francaise, il existe une force politique d’une puissance inouïe : le FN …
Zoe
Le problème du FN, il est maintenant composé de nombreuses personnes qui ne voient dans ce parti qu’une manière d’avoir un “travail” bien rémunéré. Ils veulent le pouvoir pour le salaire qui en dépend; Et non pour sauver la France.
On le voit particulièrement dans l’attitude de Marine Le Pen, qui malgré ses conseillés écon omiques, continue à ne pas vouloir quitter l’U.E. si elle était élue.
Les lois étant décidées à 80% par l’U.E., quel est l’intérêt de voter FN par rapport à l’Herpès ? Que quelqu’un me l’explique ?
Autant donner sa voix à Asselineau de l’UPR. Car lui a compris que la première chose à faire était bien de quitter cette U.E. mortifère.
Solange
Le FNPA est une machine à perdre les seconds tours. Pour tout le monde maintenant, il est définitivement acquis que MLP ne gagnera pas les élections présidentielles de 2017. Elle n’est d’ailleurs plus certaine d’accéder au second tour. Nous verrons bien. En tout cas, le fait de perdre à nouveau un second tour (ou pire de ne pas y accéder) va bientôt se transformer en un coup de massue dont le FNPA ne se relèvera pas.
La ligne gaucharde qui est celle officielle du parti depuis 2007 ne fonctionne pas électoralement ni surtout politiquement.
1) électoralement : la Droite des Valeurs (ou bloc “villiériste”) ne peut être attirée par cette ligne rebutante et pour cause ; or c’est la seule qui pourrait donner au parti une victoire.
2) politiquement : en quoi l’application du programme mélanchonien chevènementiste sauvera la France ? Cette ligne est néfaste pour notre pays.
Allons-nous attendre encore longtemps le renouveau de la Droite nationale et le rassemblement de la Droite des Valeurs en son ensemble ? Cela fait depuis 1999 que nous espérons…
Il est donc urgent de sortir de l’ornière jean-mariste, mariniste ou marioniste : la famille LE PEN bloque le mouvement national depuis bientôt 20 ans en l’enfermant dans une impasse.
Comme le dit Robert Ménard maintenant, il ne faut pas attendre 2022 pour réagir. Dès la prochaine présidentielle, en 2017, un candidat de rassemblement doit se présenter pour offrir une porte de sortie aux nationaux qui ont à cœur de défendre une France française dans une Europe européenne et chrétienne.
François75003
Cette vision d’un pôle Villiériste distinct du FN n’est pas dépourvue de pertinence, à la différence d’autres critiques de la ligne politique du FN centrées sur la question de l’euro, comme celles de Robert Mesnard. Il ne s’agit pas ici d’un “attrape tout” mélangeant de Villiers, Zemmour, Dupont Aignan, Buisson, comme le fait ce dernier. L’occasion de dire que Dupont Aignan porte une part de responsabilité dans l’isolement du FN avec son refus d’un désistement au second tour, qui serait pourtant logique compte tenu de la proximité des lignes politiques de DLF et du FN.
Pascal
Le FN est trop ceci, par assez cela, Marine est trop ceci, pas assez cela etc… Quand donc allez-vous comprendre qu’il ne s’agit pas d’être d’accord avec tout, mais de chassez ceux qui nous gouvernent depuis 40 ans le plus vite possible. Et pour cela , il n’y a que le FN de possible. Cela sera déjà quasi-impossible de les amener au pouvoir, alors pas de division stérile. Le reste n’est que poursuite du vent…
patrick
ouverture à droite, d’accord avec Pierre Sidos,Yvan benedetti, Laura Lussaud, Alexandre Gabriac, Hervé Ryssen, Thibaut de Chassey , Serge Ayoub, etc…
Tous les autres ne sont que des fantaisistes à la recherche d’une place.
Solange
@ Pascal,
Nous comprenons votre désir de changer la classe politique et de “chasser ceux qui nous gouvernent depuis 40 ans”, et même nous le partageons.
Mais à quoi sert de remplacer l’UMPS par le FNPA ? Autrement dit : quelle est la différence entre les politiciens au pouvoir et les ambitieux aux dents longues comme Florian Philippot, Sébastien Chenu, Marine Le Pen elle-même, dont l’obsession de se fondre dans le moule politico-médiatique est sans borne ?
Nous rejetons, et les uns, et les autres. La fille de JMLP ne nous intéresse pas. Nous voulons des responsables honnêtes réellement habités par l’amour de la vraie France et le projet de gouverner selon le bien commun. C’est pourquoi nous appelons de nos vœux un candidat de rassemblement de la Droite des Valeurs défendant vraiment nos convictions, non les revendications du lobby LGBT. Et ce dès 2017. La Droite est majoritaire dans le pays. Dont acte.
Semper Fidelis
Dans l’article, il y a une idée maîtresse, primordiale à mon avis : c’est l’incroyable soumission de la “droite” par rapport aux “oukazes” idéologiques de la gauche.
Il faut d’abord se libérer de ce carcan qui nous mène à notre perte… Le FN en est-il capable ? Je le décrois, surtout depuis ces dernières années, Marine Le Pen et ses amis ne sont pas la solution.
Nous arriverons à nous libérer lorsque les institutions de notre pays nous accorderont à nouveau la parole, ce qui est impossible aujourd’hui ! Nous avons besoin pour demain de journalistes, de magistrats, d’éducateurs qui croient en la France et qui respectent le droit des enfants et des familles…
Nous avons laissé depuis 50 ans la gauche phagocyter les médias, l’éducation et la magistrature, et c’était une gravissime erreur dont nous payons chèrement les frais !
candide
Hélas, quelle confusion, après avoir stigmatisé le conservatisme de la droite qui suit la gauche comme un toutou au lieu de proposer une alternative forcément rebelle ou réactionnaire, M. Houchique préconise l’émergence d’une droite … conservatrice. La gauche peut dormir tranquille.
D’ailleurs, j’ai écouté les dernières interventions de Villiers et lu son livre dans lesquels je ne perçois pas un atome de connivence ou de conservatisme.
victis
“Entre le LR et le FN, il existe une force politique d’une puissance inouïe”
Si c’était vrai, on le saurait déjà.
Il n’y a aucune force entre le LR et le FN, confère les élections régionales.