Le P. Custodio Ballester, prêtre catholique de 61 ans originaire de Barcelone, risquait trois ans de prison et une interdiction d’enseigner pendant huit ans pour des propos critiques à l’encontre de l’islam tenus en 2016 et 2017. Il vient d’être acquitté.
Le prêtre avait déjà fait l’objet de plaintes pour des homélies anti-avortement, toutes classées sans suite.
C’est une publication de décembre 2016 qui a mis le feu aux poudres : un article intitulé « Le Dialogue impossible avec l’islam », paru dans la revue catholique Germinans Germinabit. Ce texte répondait à une lettre pastorale de l’archevêque de Barcelone, le cardinal Juan José Omella : « Le Dialogue nécessaire avec l’islam », où l’auteur appelait les catholiques à favoriser la compréhension mutuelle face à l’augmentation des migrations : un écho religieux du pape François.
Dans son essai, le P. Ballester argue que le véritable dialogue interreligieux est impossible avec la doctrine islamique. Il cite des exemples historiques et contemporains de persécutions contre les non-musulmans dans les pays à majorité islamique, comme le Pakistan, le Nigeria et la Syrie.
« L’islam n’admet pas le dialogue. Ou l’on croit, ou l’on est un infidèle qui doit être soumis d’une manière ou d’une autre », écrit-il, en se référant aux versets du Coran légitimant la violence contre les non-croyants. Et de demander au cardinal Omella : « De quel dialogue parle-t-on quand il existe des pays où ceux qui ne professent pas l’islam sont assassinés ? »
En 2017, le P. Ballester réitère ses propos lors d’un entretien en ligne sur l’émission La Ratonera. Accompagné du P. Jesus Calvo, un prêtre âgé de 80 ans, la discussion évoque les menaces que le djihadisme fait peser sur l’Europe. Ces échanges, ainsi que l’article initial, sont incorporés au dossier par les procureurs de Malaga, où est domiciliée la plateforme d’hébergement du débat en ligne.
Une plainte est déposée en mars 2017 par l’association Musulmans contre l’islamophobie de Barcelone, liée aux milieux de gauche. Subventionnée par le gouvernement régional de Catalogne, l’organisation accuse Ballester de promouvoir la discrimination et l’incitation à la haine contre l’islam. Le parquet de Malaga requiert trois ans de prison ferme et huit ans d’interdiction d’enseignement.
Le procès s’est tenu le 1er octobre 2025. Après une quinzaine de jours, la décision est tombée : la Cour a estimé que les éléments objectifs du délit n’étaient pas réunis, « aussi méprisable et pervers que soit le message », ont ajouté les magistrats.
Le P. Ballester dénonce un « climat de terreur » destiné à faire taire les dissidents. « Ils veulent faire un exemple pour que les autres s’auto-censurent ».
« Mes déclarations n’ont jamais été discriminatoires ou haineuses et avaient pour but d’alerter les fidèles sur les menaces qui pèsent contre le christianisme, sans viser les individus. »
La Conférence des évêques d’Espagne n’a publié aucune déclaration, et l’archidiocèse de Barcelone opte pour un « silence discret ».