De Christian Daisug dans Présent :
"Il a fallu attendre le troisième et dernier débat de cette campagne
présidentielle pour que Barack Obama réalise que la meilleure défense se
trouve être souvent l’attaque et que l’arrogance mélangée à une pointe
de mépris peut déboucher sur de substantiels résultats. Celui qui
remettait en jeu ses fonctions a dû, en effet, s’apercevoir lundi soir
dans le grand amphithéâtre de l’université Lynn à Boca Raton, en
Floride, qu’une agressivité oratoire bien conduite permettait non
seulement de camoufler de grosses erreurs mais de combler de grands
vides. Ce double avantage était indispensable à la partie la plus
déficiente du mandat qui s’achève, à sa propre politique étrangère :
c’est précisément sur ce terrain que les deux rivaux se mesurèrent
pendant quatre-vingt-dix minutes. S’il fallait absolument donner le nom
du vainqueur de cette soirée, on avancerait donc celui du président mais
sans beaucoup de conviction. Une victoire aux poings, chaotique, plutôt
décevante car aucune question importante ne reçut de réponse.[…] A l’issue des quatre-vingt-dix
minutes, il était aussi difficile d’affirmer qu’Obama méritait des
louanges pour sa diplomatie que de s’avouer convaincu par les idées de
Romney. Celui-ci n’a eu aucun mal à souligner que la remise du pouvoir
aux Frères musulmans au Caire, la distribution d’armes américaines aux
rebelles syriens et l’assassinat d’un ambassadeur de Washington en Libye
n’étaient pas forcément les marques d’une très grande réussite en
politique étrangère. […]