Lu dans Présent :
"A cinq mois d’élections législatives capitales traditionnellement fixées le premier mardi de novembre, c’est la question qui mobilise dès maintenant les citoyens convaincus de l’utilité de leur vote. Car se rendre maître de la Chambre haute, pour un parti qui a déjà en sa possession la Chambre basse, c’est atteindre le sommet, le grand chelem pour les joueurs d’échecs, le contrôle des lois pour les hommes de pouvoir.
Or, ceux qui ont la main sur les lois au Congrès peuvent paralyser le pouvoir exécutif en ne lui laissant comme riposte que les veto, arme à double tranchant dont les inconscients abusent et dont les sages se méfient. Le président Barack Obama serait ligoté à son fauteuil du Bureau ovale, saucissonné par l’opposition comme il y a vingt ans lorsque les francs-tireurs du parti républicain, fouettés par le Géorgien Newt Gingrich, clouèrent dans ses prérogatives un Bill Clinton médusé par tant d’audace et humilié par tant de succès. […]
Six sièges séparent les stratèges du parti républicain de leur emprise sur le sénat. Six sièges sur cent, c’est à la fois peu et beaucoup. Peu, si l’on tient compte de la vague de mécontentement actuelle, dont la ténacité et la vigueur donnent l’impression de pouvoir balayer n’importe quel verrouillage politicien. Beaucoup, si l’on replace les séries de combats qui auront lieu dans cinq mois au centre d’un affrontement idéologique dont le sénat, principal enjeu parce qu’il représente la clé du changement ou de l’immobilisme, focalise toutes les crispations mobilisatrices des démocrates. […]"