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Histoire du christianisme

Les ambiguïtés d’Edmond Michelet

Bernard Zeller a rédigé un ouvrage sur Edmond Michelet (après celui déjà évoqué ici) intitulé "L'Autre visage d'Edmond Michelet 1899-1970". On y découvre les ambigüités du personnage, notamment lors de la période algérienne. Il a ainsi été particulièrement sévère avec les partisans de l'Algérie française tout en étant bienveillant avec les terroristes du FLN. On lit en effet en page 77, alors qu'il est ministre de la justice :

E"Lors d'une de ses premières allocutions officielles, il déclare devant une assemblée de magistrats : "Je serai toujours du côté de ceux qui ont les menottes".

Une amnistie est approuvée et mise en oeuvre par ordonnance dès janvier 1959 : le cabinet d'Edmond Michelet (Gaston Gosselin et Joseph Rovan), avec son assentiment, et en informant le GPRA (Gouvernement Provisoire de la République Algérienne) à Tunis, conçoit, exécute et contrôle le transfert de Ben Bella et de ses compagnons de la prison de la Santé vers une résidence à l'intérieur de l'île d'Aix (symbole fort d'un changement de statut évoluant vers une reconnaissance du rôle d'interlocuteurs politiques) où lui et ses compagnons peuvent recevoir largement des visites et téléphoner, y compris à l'étranger. 7000 suspects FLN internés administrativement sont libérés, toutes les condamnations à mort (de 200 à 300) de terroristes du FLN sont commuées et les condamnés graciés sont transférés d'Algérie en métropole. […] A cette occasion, Edmond Michelet fait également amnistier un ancien ministre de l'Etat Français en exil, Raphaël Alibert, l'un des responsables des mesures antijuives."

Moins de deux ans après, il sera beaucoup moins bienveillant (page 94) :

"Le 7 avril 1961, à la suite d'une lettre du délégué général en Algérie, Jean Morin, Edmond Michelet effectue un voyage à Alger et y tance les magistrats réunis au Palais de justice en raison de ce qu'il estime être du laxisme dans leurs jugements à l'encontre des partisans de l'Algérie française. […]

Edmond Michelet exerce une très forte pression sur le procureur général Besson pour qu'il requière la peine de mort contre les généraux Challe et Zeller traduits par décret du 20 mai 1961 devant le Haut Tribunal Militaire créé par décision du chef de l'Etat du 27 avril 1961."

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